Impasse pour l’élection du président de la Chambre des représentants des États-Unis

WASHINGTON — Incapables d’élire leur leader Kevin McCarthy comme nouveau président de la Chambre des représentants des États-Unis, mardi, les républicains ont ajourné les travaux pour la journée dans le désarroi, alors que le parti tente de se regrouper après sa défaite historique.

Cette première journée pour le nouveau Congrès américain montre qu’il n’y a pas d’issue facile pour M. McCarthy, dont les efforts pour revendiquer la présidence se sont effondrés face à l’opposition de certains conservateurs au sein même de son propre parti.

Ayant besoin de 218 voix des membres de la Chambre pour être nommé, M. McCarthy n’en a obtenu que 203 à chacun des deux tours — même moins que le démocrate Hakeem Jeffries. 

Le troisième tour de scrutin a été encore pire pour M. McCarthy, perdant 20 voix.

La Chambre a convenu de reprendre ses travaux mercredi midi.

M. McCarthy avait promis une «bataille sur le terrain» aussi longtemps qu’il le faudrait pour vaincre ses collègues républicains de droite qui refusaient de lui donner leurs voix. 

Cependant, il reste difficile d’entrevoir comment le chef républicain pourrait rebondir, lui qui est devenu le premier candidat à la présidence de la Chambre en 100 ans à ne pas obtenir l’appui majoritaire de ses collègues du parti lors du vote initial.

Sans président, la Chambre ne peut fonctionner pleinement: nommer ses présidents de commission, s’engager dans des procédures et lancer des enquêtes sur l’administration Biden.

«Nous sommes tous venus ici pour faire avancer les choses», a déclaré le numéro deux des républicains, Steve Scalise, dans un discours vibrant au cours duquel il a exhorté ses collègues à abandonner leur opposition.

Invoquant l’agenda du président Joe Biden, M. Scalise a déclaré: «Nous ne pouvons pas commencer à résoudre ces problèmes tant que nous n’avons pas élu Kevin McCarthy notre prochain président.»

Avant le deuxième vote, le rival devenu allié de M. McCarthy, le représentant Jim Jordan de l’Ohio, qui a obtenu six voix au premier tour, s’est aussi levé pour presser ses collègues, même ceux qui l’ont soutenu comme alternative, à abandonner leur opposition.

«Nous devons nous rassembler autour de lui, nous unir», a affirmé M. Jordan à propos de M. McCarthy.

M. Jordan, qui a été présenté par certains de ses collègues comme une alternative à la présidence, a obtenu 19 voix au deuxième tour et était sur la bonne voie pour récolter un nombre similaire au troisième.

Règle générale, il faut obtenir une majorité des 435 membres de la Chambre, soit 218 voix, pour devenir président. Avec seulement 222 sièges républicains à la Chambre, M. McCarthy ne pouvait se permettre de perdre qu’une poignée de leurs voix pour succéder à la démocrate Nancy Pelosi.

M. McCarthy n’a pas réussi à convaincre un groupe central – et potentiellement croissant – de républicains de droite dirigés par l’aile conservatrice Freedom Caucus, malgré des semaines de réunions à huis clos, de voter pour lui.

Lors du décompte final du premier tour, M. McCarthy a remporté 203 voix, tandis que 10 sont allés pour Andy Biggs et neuf pour les autres républicains. 

Au second exercice, M. McCarthy avait 203 votes et son rival Jim Jordan décrochait 19 voix. M. Jeffries, le leader démocrate, est celui qui a récolté le plus de votes avec 212 voix. Aucun candidat n’a toutefois obtenu la majorité.

Ce fut un début chaotique pour le nouveau Congrès, dont les républicains sont maintenant aux commandes de la Chambre. 

Une nouvelle génération de républicains conservateurs, dont beaucoup sont alignés sur le programme de Donald Trump, veut bouleverser les affaires courantes à Washington. Ils se sont engagés à arrêter l’ascension de M. McCarthy sans concessions à leurs priorités.

La dernière élection à la présidence à plusieurs tours remonte à 1923.