Affaire Bettez : Sonia LeBel se fait rassurante

De retour dans l’actualité cette semaine, l’affaire Jonathan Bettez a encore fait couler beaucoup d’encre. À Trois-Rivières vendredi, la ministre de la Justice, Sonia LeBel, a été questionnée au sujet de ce dossier. 

«Naturellement, on va suivre ça de très près, a-t-elle lancé d’entrée de jeu. À titre de ministre de la Justice, je ne peux pas commenter de dossiers qui sont judiciarisés. On va laisser le processus suivre son cours et s’il y a des leçons à en tirer par la suite, on verra bien, mais pour l’instant, on va laisser les tribunaux faire leur travail.»

«On est là pour s’assurer que les droits des citoyens sont respectés, a-t-elle poursuivi. C’est le seul commentaire que je vais faire parce que je ne voudrais pas que mes commentaires soient perçus comme étant des commentaires sur la cause actuelle. C’est extrêmement délicat quand les choses sont devant les tribunaux. Mais je veux rassurer les citoyens qu’on suit ça de près et que notre objectif au ministère de la Justice, c’est de faire en sorte que leurs droits [aux citoyens] soient respectés.»

Quant à l’implication dans le dossier du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), la ministre a tenu à rappeler que celui-ci est une entité indépendante. «Il a ses raisons pour prendre des décisions, a-t-elle dit. J’ai été moi-même procureure de la Couronne sur le terrain. Je sais qu’on a une évaluation des dossiers à faire et il y a des critères. Pourquoi le DPCP prend une décision ou une autre? Ça lui appartient.»

«Mais encore une fois, c’est une glace très mince pour moi, a-t-elle ajouté du même souffle. Je ne veux pas que les gens ressentent de ça le fait qu’on soit désintéressé ou qu’on ne s’occupe pas des dossiers. C’est simplement que c’est très délicat quand il y a des procédures judiciaires. Ceci étant dit, sur les droits des citoyens, au sens très large du terme, je veux les rassurer. On est là. On est en train de faire une réforme du système judiciaire pour améliorer l’accès. Le système judiciaire fonctionne.»

La famille Bettez poursuit la SQ

Rappelons que Jonathan Bettez et sa famille poursuivent la Sûreté du Québec, des policiers chargés de l’enquête sur le meurtre de Cédrika Provencher et la procureure générale du Québec pour 10 millions $. Ils reprochent aux policiers d’avoir fortement insinué que Jonathan Bettez était un pédophile et le meurtrier de Cédrika Provencher.

Jonathan Bettez avait été arrêté et accusé de possession, de distribution et d’avoir accédé à de la pornographie juvénile en 2016. Cependant, moins d’un an plus tard, le juge Jacques Lacoursière l’a acquitté de tous les chefs en raison des méthodes de travail utilisées par les policiers. Le juge a conclu que les démarches policières qui ont mené aux saisies sur le lieu de travail de l’accusé et dans deux résidences de Trois-Rivières étaient abusives.