Déjouer les surtaxes douanières: FAB 3R gagne son pari

Avec la signature du nouvel accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique sont arrivées les surtaxes sur l’acier et l’aluminium. Ces frais affectent plusieurs entreprises manufacturières, mais chez FAB 3R, ils ont décidé de prendre le taureau par les cornes.

Le président-directeur général de l’entreprise trifluvienne, Yves Lacroix, a fait appel à des spécialistes pour bien comprendre cette nouvelle réalité dans le but de faire des choix éclairés et ainsi minimiser les impacts sur ses opérations.

Rappelons que FAB 3R est l’un des plus importants manufacturiers nord-américains spécialisés dans la fabrication, l’usinage et l’assemblage mécanique de pièces de grandes dimensions.

«La première chose sur laquelle on a investi, c’est l’éducation, indique M. Lacroix. On s’est organisé pour avoir des spécialistes pour nous renseigner sur la façon dont ça fonctionne maintenant avec la douane. Chaque pièce d’acier qui passe la frontière a un code et c’est en fonction de ce code que sont imposées les surtaxes.»

«C’était donc important pour nous de comprendre ces codes et de savoir lesquels sont visés par les surtaxes, poursuit ce dernier. Il y a des lois et des droits qui entourent tout ça. C’est un véritable casse-tête, mais on devait absolument le démêler si on ne voulait pas payer des factures salées inutilement.»

C’est ce qui l’a mené à consulter Louise Chevanelle, spécialiste en douanes.

«J’ai expliqué à M. Lacroix et son équipe comment bien trouver les codes dans l’acier et je leur ai donné des outils, explique-t-elle. Quand tu importes, tu dois savoir d’où l’acier provient. Est-ce que ça vient de Chine ou des États-Unis? Il faut être bien informé parce que ça peut faire une grosse différence. La douane, c’est comme l’impôt, on veut en payer le moins possible, alors il faut bien regarder nos affaires si on ne veut pas avoir de surprises.»

Nouvelles stratégies

À partir des connaissances acquises, l’équipe de FAB 3R a élaboré des stratégies. «Les premiers de qui on s’est rapproché, ce sont les fournisseurs, mentionne M. Lacroix. On s’est mis à leur poser plus de questions. Eux nous comprennent et savent que ç’a aussi un impact sur leur entreprise directement.»

C’est en parlant avec ses fournisseurs que FAB 3R en est arrivée à des idées créatives pour déjouer les surtaxes.

«Par exemple, si j’achète une pièce forgée du côté américain, je fais faire un pré-usinage, je la fais modifier juste un peu. Comme la pièce a été modifiée, le code change et je ne paie plus de surtaxe. Ça ne fonctionne pas toutes les fois, mais ça peut être une solution.»

Lacroix et son équipe ont ainsi trouvé différentes façons de s’approvisionner en utilisant des stratégies différentes. Et quand la surtaxe est inévitable, ils doivent trouver leur matière brute ailleurs, comme au Mexique et en Europe.

Par contre, s’ils se tournent vers des fournisseurs européens, ils doivent être prêts à vivre avec des délais d’approvisionnement.

On parle généralement de trois à quatre semaines de plus.