Une soirée de Noël chaleureuse à la Halte-douceur

Chez Point de rue, on prend le soin d’organiser un souper de Noël le plus festif possible afin de réchauffer le coeur des personnes en situation d’itinérance qui utilisent les services de la Halte-douceur. Le soir du 25 décembre, les usagers peuvent donc se réunir autour d’un repas traditionnel du temps des fêtes.

La mélancolie et l’isolement peuvent peser lourd à des moments aussi chargés en traditions que le soir de Noël.

« Quand on voit tout le monde dans cette abondance-là, c’est certain. Dans notre société, ce sont des cadeaux partout. Le monde est en congé, tout le monde est souriant, joyeux. Ça rend ça encore plus difficile parce que le quotidien de ces gens-là est toujours le même et encore pire parce qu’en plus, les commerces sont fermés. Les endroits où ils vont se réfugier normalement ne sont pas ouverts non plus. Donc ça devient plus difficile de se protéger du froid durant la journée. »

Le directeur de l’hébergement, Jean-Félix R. St-Germain, nous raconte comment le soir Noël s’est déroulé l’an dernier à la Halte-douceur ainsi que comment on planifie celui qui s’en vient.

« Le 25 décembre, c’est vraiment un souper de Noël traditionnel, de la nourriture du temps des Fêtes cuisinée par nos bénévoles pour pouvoir servir un souper de réveillon. On essaie de faire quelques petits événements comme ça pour égayer les gens, peut-être trois ou quatre fois au cours de la saison. On fait venir de la pizza, des choses comme ça, des repas spéciaux, pour changer l’ambiance. »

Des plats réconfortants sont au cœur du réveillon à la Halte-douceur, mais la musique occupe aussi une place importante lors de cette soirée spéciale.

« On a des intervenants qui ont plusieurs talents. Il y en a un en particulier qui va jouer de la guitare, qui aime ça animer les soirées. Ça met de l’ambiance dans la place. C’est touchant de voir que les intervenants sont là, avec eux, passent du temps dans cette soirée de Noël. Les gens l’apprécient. Aussi, le fait d’être en gang au lieu d’être tout seul dans un coin caché quelque part pour se mettre à l’abri du froid, c’est sûr que ça aide à avoir un meilleur moral. »

La Halte-douceur affiche complet pratiquement tous les soirs de l’hiver, ce qui représente environ une trentaine de personnes qui comptent sur la ressource pour venir y dormir. Point de rue reçoit l’appui de certains organismes comme les Artisans de la paix pour combler une partie des besoins en nourriture.

« On a plein de dons de la communauté aussi. Cette année, avant même qu’on soit ouvert, on a eu près d’une centaine de personnes qui nous ont fait des dons, que ce soit en matériel ou en nourriture. »

La Halte-douceur est située sur la rue Royale au centre-ville. (Photo L’Hebdo Journal)

Nouvelle saison

La dynamique ne devrait pas être la même en cette nouvelle saison hivernale de la Halte-douceur qui débute le 15 décembre. Des changement ont été apportés à plusieurs niveaux.

« On a ajouté de l’espace, on a augmenté la quantité d’intervenants. Ça va être plus facile pour tout le monde de se sentir à sa place et d’avoir l’espace nécessaire pour espérer une certaine intimité. C’est quand même un défi. Dans la rue, les gens sont souvent seuls dans leur coin puis ils ont cette liberté, cette intimité-là. Ils doivent faire des compromis pour vivre dans des dortoirs l’hiver. D’avoir plus d’espace où tu peux vivre un peu d’intimité, c’est important. Ça aide à avoir une meilleure attitude les uns envers les autres. Aussi, dans la structure, on était un centre de soir. Maintenant on va être réservé seulement aux gens qui vivent à la rue. Ça devrait diminuer la quantité de personnes sur place. »

Le Centre Le Havre accueillera également une partie de la clientèle en hébergement d’hiver cette année, ce qui diminuera sans doute la pression sur la Halte-douceur.

« Il y avait la ressource à Ebyôn l’an passé qui faisait aussi office de refuge-chaleur, qui accueillait une quinzaine de personnes par soir. Pour nous, c’était super important que le projet du Havre fonctionne. C’était nécessaire parce que sinon, on se serait ramassé avec moins de places disponibles que l’an passé. Alors que dans la situation présente, on a augmenté de 15, c’est une très bonne nouvelle. »