Une première année concluante pour le chien Newton au Cégep

Le compagnon à quatre pattes le plus célèbre du Cégep de Trois-Rivières vient de compléter sa première année entre les murs de l’institution d’enseignement. La coordonnatrice de la Direction adjointe à la vie étudiante et communautaire au Cégep, Isabelle Philibert, trace un premier bilan de cette expérience.

« C’est très positif comme première année. Newton s’est rapidement acclimaté à l’environnement du Cégep et aux intervenants avec qui il travaille. Ç’a été intéressant de voir toute sa progression au fil des sessions, au fil de l’année. On a commencé avec un petit noyau d’intervenants et dès la session d’hiver on a ajouté trois ou quatre personnes supplémentaires pour le travail avec Newton. »

Bien qu’il ait effectué quelques apparitions en Techniques d’éducation à l’enfance et en Techniques policières pour des ateliers ou pour expliquer aux futurs intervenants à quoi peut servir un chien comme lui, deux autres département ont bénéficié davantage de ses services.

« On a orienté ça vers les services adaptés parce que l’équipe avait beaucoup d’intérêt à travailler avec le chien et c’est très à propos. C’est probablement le département que Newton a le plus fréquenté cette année avec les services psychosociaux. En services adaptés, on en voit les bienfaits, que ce soit pendant les examens ou les consultations. Le chien est très pertinent. »

Certains constats se sont simplement faits en observant la façon de travailler de l’animal.

« On s’est rendu compte que plus on le laisse libre dans ses actions, meilleur il est. Une fois qu’on a senti que Newton était à l’aise et qu’il répondait bien aux différents commandements, peu importe avec quel intervenant, on a commencé à lui laisser une bonne liberté. Donc il avait la possibilité de choisir vers quel étudiant il avait envie d’aller en fonction de ce qu’il percevait comme émotion, stress, anxiété, tristesse. C’est très beau de le voir dormir bien peinard, puis quelqu’un entre et tout d’un coup, il se lève et s’en va vers cette personne. Il choisit de la suivre, de se coucher sur ses pieds, de déposer sa tête sur ses genoux. Pour nous, c’est un indicateur en or et pour l’étudiant, c’est tout de suite du réconfort et de l’apaisement que le chien apporte. »

Dans des circonstances bien précises, parfois même de façon inattendue, il a démontré son utilité et sa pertinence.

« Des situations où, par exemple, un étudiant avec un spectre de l’autisme sort d’une salle d’examen, il est en colère pour je ne sais trop quelle raison, puis on va vivre une désorganisation parce qu’il y a beaucoup d’émotions difficiles à gérer. Paf, le chien s’en mêle, se couche à ses pieds, le pousse avec sa patte en voulant dire:  »Arrête, là, puis regarde-moi, occupe-toi de moi », et l’étudiant baisse les yeux, se concentre sur le chien. On a eu une petite colère de cinq minutes au lieu d’une désorganisation de 30 minutes. Ce sont des choses pour lesquelles je n’aurais pas pu dire en début d’année que Newton allait servir à ça, mais il le fait de façon naturelle parce que c’est ce qu’il sait faire. Quel outil formidable! »

Isabelle est la maîtresse de Newton et sa famille l’a adopté.

« J’ai toujours eu des chiens. Newton fait partie de la vie de famille. On lui en demande beaucoup pendant la journée et il a besoin de moments où il est un chien, où on lui offre des promenades, des temps de jeu. Ce n’est pas différent de quand on a un chien et qu’on s’en occupe comme il se doit. Newton est un excellent voyageur, il est facile à traîner un peu partout. »

Les collègues associent maintenant Isabelle à Newton comme s’ils étaient indissociables.

« Partout où je me rends, dans des réunions, parfois je me fais dire: « Ah, Newton n’est pas là ». On remarque son absence plus que ma présence! Ça me fait sourire. Pour moi c’est un indicateur de réussite. C’est un outil qui répand du bonheur pour tout le monde dans le Cégep. »

La Fondation Asista, qui encadre l’arrivée et le parcours de chiens comme Newton, est toujours là pour appuyer l’équipe d’intervenants.

« Chaque fois qu’on a une question, il y a quelqu’un pour nous répondre. On a eu droit aussi à des rencontres de suivi de comportement, une vers la fin de l’automne, puis une dernièrement ce printemps, où on prend le temps de parler avec les maîtres-chiens de ce que Newton fait. Ça leur permet de le voir, de lui demander quelques petites choses, de s’assurer que tout va bien. Ils nous accompagnent. Le service qu’on a de la Fondation Asista est vraiment impeccable. »

Le Cégep de Trois-Rivières a fait un bon coup en intégrant un chien d’assistance d’établissement.

« Newton nous confirme qu’on a pris une bonne décision. On s’est lancé dans ce projet-là sans trop savoir concrètement qu’est-ce que le chien pouvait faire, puis c’est lui au fil de l’année qui nous l’a montré. »