Une nouvelle étape franchie vers la restauration de la salle Thompson

Une étape de plus est franchie dans le dossier de la rénovation de la salle J.-Antonio-Thompson. L’avis de motion en vue de l’adoption d’un règlement d’emprunt de 32,2 M$ a été présenté au conseil municipal mardi soir.

Au cours de l’été, la Ville déposera les plans et devis complétés pour soumission et lancera l’appel d’offres pour la construction. Si tout se déroule comme prévu, les travaux devraient débuter en janvier 2025.

Les améliorations qui seront apportées contribueront à augmenter substantiellement l’accessibilité universelle de la salle. « En ce moment, les personnes à mobilité réduite doivent toujours ressortir à l’extérieur du bâtiment pour passer de la billetterie aux portes d’accès à la salle, puis pour aller au foyer. La toilette qui leur est dédiée se retrouve aussi à l’intérieur de la salle. Là, on sort notamment la toilette à l’extérieur de la salle. Elle sera plus accessible, tout comme le reste du bâtiment », souligne Carl Teasdale, gestionnaire de projets majeurs à la Ville de Trois-Rivières. Des ascenseurs sont aussi prévus.

Dans la salle de spectacle, le nez de la scène sera modifié, tout comme l’angle du balcon qui empêche les spectateurs de bien voir les artistes qui se produisent à l’avant de la scène. Le balcon sera donc remonté.

Tous les sièges de la salle seront remplacés. « L’un des points majeurs qui est ressorti dans le sondage réalisé auprès de la population était l’inconfort des sièges. On viendra régler ce problème. On apportera aussi des ajustements à la ventilation qui pouvait contribuer à l’inconfort des gens dans la salle » précise le gestionnaire de projets majeurs à la Ville de Trois-Rivières.

Pour leur part, les loges seront reconfigurées et agrandies. Une salle d’aiguillage sera aussi ajoutée.

Les travaux permettront également de doubler le nombre de toilettes au sous-sol, particulièrement du côté des femmes. Des toilettes supplémentaires sont aussi prévues au foyer Gilles-Beaudoin.

La billetterie et l’aire d’accueil seront entièrement reconfigurées. La billetterie sera déplacée dans l’édifice Bellemare pour libérer l’aire d’accueil et éviter de créer une congestion vers le vestiaire et la salle de spectacle.

Notons que les décorations intérieures dorées de l’artiste Emmanuel Briffa faites en 1928 seront soigneusement restaurées. Le nouveau revêtement doré du bâtiment,  inspiré de ces décorations, rendra hommage à l’esthétisme distinctif de l’artiste.

Les travaux permettront aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre du bâtiment entre 55 et 63%, au-delà de la cible de 20% visée au départ.

(Photo fournie par la Ville de Trois-Rivières)

Une nouvelle mezzanine… mais une œuvre d’art en moins

Un bar d’appoint sera aménagé dans le foyer latéral, soit le corridor actuel, de même que sur la nouvelle mezzanine qui sera construite dans le foyer Gilles-Beaudoin et qui sera accessible aux spectateurs du balcon.

L’œuvre d’art intégrée dans le mur de briques intérieur du foyer Gilles-Beaudoin devra toutefois être démantelée. La Ville de Trois-Rivières a entamé des démarches auprès de l’artiste Jean Lebel et ses proches à ce sujet.

« Partout derrière et autour de l’œuvre, il y a des infiltrations d’eau. Il faut intervenir là. Le mur doit être décalé et, incidemment, le mur de briques doit être retiré. On parle d’une épaisseur de cinq rangs de briques. On ne peut pas réinstaller ça. On évalue différents scénarios comme de retirer les personnages pour les remettre à l’artiste », explique Carl Teasdale.

« Plusieurs scénarios sont évalués par Culture Trois-Rivières pour voir s’il est possible de repositionner l’œuvre. Au niveau de la mémoire de l’œuvre, la portion extérieure sur la rue Royale sera restaurée dans le cadre du projet pour assurer la pérennité du passage de l’artiste Jean Lebel et de son œuvre », précise-t-il.

Un projet de « maintien de l’actif »

Rappelons que la Ville de Trois-Rivières a été contrainte de revoir la portée du projet de rénovation de la salle J.-Antonio-Thompson à la baisse en 2022, alors que les coûts estimés avaient explosé. Le projet initial prévu au coût de 36,6 M$ , dont 20 M$ provenant de façon égale des gouvernements du Québec et du Canada, s’élevait alors à près de 64 M$. Le projet initial prévoyait notamment un concours d’architecture et de nombreuses améliorations.

Pour respecter l’enveloppe budgétaire, la Ville est passée en mode maintien d’actifs pour la salle J.-Antonio-Thompson, c’est-à-dire de se concentrer sur les réparations nécessaires, tout en apportant quelques améliorations.

« Il y a plusieurs lacunes en ce moment. Quand il pleut beaucoup pendant quelques jours, il faut mettre des seaux parce qu’il y a des infiltrations d’eau. Sur la scène, il y a une gouttière sur le côté intérieur pour dévier l’eau issue des infiltrations d’eau. Tous les systèmes mécaniques et la plomberie sont en fin de vie utile », détaille Carl Teasdale, gestionnaire de projets majeurs à la Ville de Trois-Rivières.

La tâche est importante. Il faut aussi remplacer les revêtements de sol, modifier le profil du nez de la scène, remplacer le système de levage, refaire le foyer latéral et le foyer principal, réparer les portes et la quincaillerie, refaire l’enveloppe extérieure, refaire l’étanchéité des toitures, moderniser le système ascenseur monte-charge et refaire l’ensemble de la distribution électrique.

Pour permettre à la Ville diminuer l’ampleur du projet, le ministère de la Culture et des Communications a consenti à retirer le concours d’architecture dans les conditions à remplir pour obtenir la subvention provinciale.

La dernière rénovation majeure de la salle J.-Antonio-Thompson remonte à 1986.