Une nouvelle enquête…et de nouveaux enquêteurs!

Guillaume Morrissette vient de faire paraître son tout nouveau roman policier, Le poids des années, qui nous entraîne dans une nouvelle enquête qui se déroule en Mauricie.

Le cadavre d’un homme est retrouvé en pleine nature à Shawinigan. Tout en apparence laisse croire à un suicide, mais les résultats de l’autopsie forcent les autorités à voir les choses autrement. La victime: un ancien professeur d’éducation physique aux mains un peu baladeuses dont on avait perdu la trace depuis trois ans, alors qu’il venait de plaider coupable à des accusations d’attouchements sur des élèves du primaire.

Dans ce 11e roman, l’auteur trifluvien fait entrer en scène un nouvel enquêteur, Gary Demers, de la Sûreté du Québec (SQ) à Trois-Rivières. Celui-ci fait équipe avec Paul Sioui, du bureau de la SQ de Shawinigan, pour découvrir l’identité du tueur.

« Je voulais un gars de la SQ de Trois-Rivières et un grand et gros bonhomme ayant le physique imposant de Lenny dans Des souris et des hommes. Je trouvais intéressant d’avoir un enquêteur autochtone, surtout avec les incidents qu’on a pu voir dans les dernières années. Gary Demers, c’est le gars qui devient un peu suspicieux de tout, tandis que Paul Sioui, c’est le géant gentil », indique Guillaume Morrissette.

Après le huis clos de son précédent livre Le dernier manège, Guillaume Morrissette revient avec un récit qui navigue entre 2019 et 2022, de Shawinigan à Trois-Rivières, avec un détour à Saint-Jérôme.

Différentes trames narratives portées par des personnages aux personnalités bien distinctes s’y entrecroisent, tissant ainsi une intrigue aux multiples couches qui réserve des surprises. « L’enquête nous entraîne aussi un peu dans le monde interlope de Trois-Rivières. C’est un monde qui est très bien contrôlé et qui est une soupape de société. Ce sont des gens qui parlent avec les policiers. Ils se connaissent et font des échanges d’informations », ajoute-t-il.

Une brochette d’enquêteurs inspirants

Avec l’ajout de Gary Demers, Paul Sioui et l’équipe du bureau de la SQ de Shawinigan, le bassin d’enquêteurs de Guillaume Morrissette devient assez garni, assez pour déterminer quelle histoire fonctionnera mieux avec quel enquêteur, mais aussi pour les faire évoluer dans un même univers.

« Je suis rendu à l’étape où je voudrais tout mélanger dans mes enquêtes, en ce sens où mes personnages sont là, ils existent et ont tous un rôle plus ou moins grand à jouer. Mais ils sont tous uniques! Dans les séries policières, c’est généralement la même équipe qu’on suit tout le temps. Là, j’ai plusieurs personnages aux personnalités différentes qui pourraient coexister dans un même monde, laisse entrevoir l’auteur. Ça me permet de créer des affaires qui sont toutes indépendantes, mais dans un monde où les personnages peuvent être en corrélation. »

Il imagine déjà une rencontre entre ses enquêteurs Héroux et Déry où il pourrait y avoir des flammèches. « Et en même temps, je vois Stéphane Larivière rencontrer Déry et il va rire. Par contre, Larivière va trouver bizarre qu’Emma Teasdale soit lesbienne. »

Des possibilités sans limites

Les cinq derniers romans de Guillaume Morrissette se sont vendus à 5000 exemplaires. Le dernier manège a trouvé preneur à 8000 reprises. Quelle nouvelle histoire lui trotte en tête? Est-ce qu’on aura droit à une nouvelle enquête?

« À chaque nouveau livre que je sors, je me demande si je sors des sentiers battus ou non. J’adore écrire des livres comme La maison des vérités et L’Oracle et le revolver. C’est mon intelligence et mon côté éclaté qui s’expriment dans ces libres. À l’inverse, dans les romans policiers, j’exploite mon côté cartésien-artiste. J’ai plein d’histoires qui sont commencées, dont certaines dans un camp différent », confie l’auteur trifluvien.

« Je pense que je vais toujours rester un peu dark, enchaîne-t-il. Par exemple, j’ai une idée qui se développe dans ma tête, mais je peux encore décider si ce sera un roman policier ou non. Pour l’instant, c’est juste une histoire. Il n’y a pas d’enquête ni de crime. C’est une histoire un peu dark, un roman noir, très humain. Toutes les options sont encore possibles. »

Chose certaine: pas question pour lui de se limiter à un seul genre, même s’il s’est essentiellement fait connaître par les amateurs de romans policiers. « Il y a tant de choses que je n’ai jamais faites, comme un livre pour enfants, un roman érotique, un roman d’horreur… Ce sont des possibilités qui existent. Je ne sais même pas si ce serait bon, mais j’aimerais essayer d’en écrire. Mais en même temps, ma carrière va bien. On est à l’étape où on est approché par des maisons de télévision. »