Un projet de 31 M$ pour mieux gérer les eaux usées dans le secteur Saint-Louis-de-France

D’ici quelques années, la Ville de Trois-Rivières devra réaliser d’importants travaux à ses infrastructures d’eaux usées dans le secteur Saint-Louis-de-France afin de corriger les problèmes actuels de refoulements sanitaires dans les résidences, optimiser le traitement des eaux usées et répondre aux exigences gouvernementales en la matière.

Deux solutions ont été analysées par les ingénieurs de la Ville. La première visait la mise à niveau de la station de traitement des eaux de Saint-Louis-de-France, tandis que la seconde proposait de pomper et de rediriger les eaux vers les étangs aérés de Sainte-Marthe.

Cela implique l’augmentation de la capacité du poste de pompage principal de Saint-Louis-de-France afin de permettre un débit de 300 litres par seconde qui s’avère nécessaire au printemps lorsque le niveau de la nappe phréatique augmente lors de la fonte des neiges. Il faudra également construire une conduite de refoulement de 8,3 kilomètres pour acheminer les eaux usées vers les étangs.

C’est cette deuxième proposition qui a été recommandée par les équipes de la Ville et par le Comité Assurer une saine gestion des eaux, notamment en raison de ses avantages à long terme. Son coût: 31 millions $.

« C’est un enjeu qui est basé sur les responsabilités et sur la volonté, d’abord politique, de servir les citoyens de Saint-Louis-de-France. En 2019, j’avais déjà dit que je voulais qu’on arrive à faire ce qu’on est en train de faire aujourd’hui, mais je ne savais pas que ce serait aussi long ni aussi ardu. Je pense que les citoyens et les décideurs comprennent que la gestion des eaux usées est l’enjeu des prochaines années », indique le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche.

Cette solution avait l’avantage de maintenir le dépôt à neige existant, contrairement à la première option où il aurait fallu relocaliser le dépôt à neige. Cette proposition s’avère également la meilleure pour l’environnement à long terme, car elle permettrait de cesser les déversements d’eaux usées dans la rivière Champlain, puisque les eaux usées seraient redirigées vers les étangs aérés.

« Si on opte pour la première option, on continue d’utiliser la rivière Champlain pour gérer les débordements. Outre des résidus agricoles, les débordements des eaux usées de Trois-Rivières représentent la principale source de contamination de la rivière, note Sonia-Karine Larocque, ingénieure et cheffe de division – Planification. En ce moment, le ministère oblige à respecter la norme de débordements, qui en permet sept à partir de la mi-mai. C’est au printemps qu’on vit les débordements à cause de la nappe phréatique qui monte. Par contre, le ministère songe à faire commencer cette période au début du mois de mai. Assurément qu’on ne respectera pas la norme si ça doit commencer 15 jours plus tôt en mai. On dépasserait le nombre de débordements. »

Bien que plus onéreuse, c’est aussi la solution qui détient le meilleur potentiel pour permettre le redéveloppement dans le noyau villageois, précise la Ville.

La proposition reviendra sous la forme d’une résolution lors de la prochaine séance publique ordinaire du conseil municipal le 17 décembre. Il sera alors proposé d’ajouter l’investissement au prochain Plan triennal d’immobilisation. Selon l’échéancier préliminaire, les travaux doivent se terminer au plus tard d’ici 2029. C’est le plan auquel la Ville s’est engagée auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

Notons que ces travaux s’ajoutent aux investissements de 24 M$ figurant déjà au Plan triennal d’immobilisations pour augmenter la capacité de traitement dans Saint-Louis-de-France et rénover les postes de pompages. Cette première phase de travaux, déjà débutée, pourra se poursuivre l’an prochain à la base du certificat d’autorisation obtenu par la Ville.