Un Gala pour encourager les femmes dans les métiers masculins
Le 2e Gala reconnaissance de l’organisme Le Pont, qui vise à mettre en lumière des femmes qui choisissent d’exercer des métiers majoritairement masculins, aura lieu le 2 avril au Cabaret de l’Amphithéâtre Cogeco.
Cette initiative permettra d’offrir 11 bourses allant de 500$ à 2500$ à des étudiantes de la Mauricie et des villes de Nicolet et de Bécancour inscrites dans un programme de formation professionnelle menant à des métiers traditionnellement masculins.
Il s’agit des métiers dans lesquels les femmes occupent, au maximum, un pourcentage de 33% des employés, selon l’organisme ayant comme but de faciliter l’intégration, la réintégration et le maintien en emploi des femmes sur le marché du travail, autant dans des secteurs traditionnels que non traditionnels.
Pour cette édition, les organisateurs ont élargi les critères de sélection pour inclure les formations collégiale et professionnelle.
« Les enjeux sont là quotidiennement pour les femmes qui choisissent des métiers traditionnels masculins. Puis nous, on en entend tous les jours. Il ne faut pas oublier aussi que les femmes occupent plus de postes, généralement, à temps partiel aussi, ce qui les met dans une position de vulnérabilité qui s’additionne aux enjeux », souligne Annie Brassard, directrice générale de l’organisme dont le but est d’améliorer la place des femmes dans le marché du travail en les soutenant et les accompagnant pour relever leur plein potentiel.
Elle pense qu’il reste beaucoup de travail à faire pour « se servir aussi des hommes pour être les alliés de cette cause. »
« Il y a 100 ans, les femmes étaient confinées à être instructrices, infirmières. On s’est ouvert à tous les métiers, mais il reste quand même quelque chose dans les bien conscients, les préjugés, et on doit frapper sur plein d’aspects. On essaie d’être dans les milieux scolaires pour parler aux étudiants, aux professeurs », estime Mme Brassard.
De son côté, Irina Gato, conseillère en communication à l’Aluminerie de Bécancour (ABI), s’arrête sur les particularités qui caractérisent les domaines masculins, car « les statistiques démontrent qu’encore aujourd’hui, en 2025, les femmes restent dans le métier qui est traditionnellement pour les femmes. En revanche, ce qu’on voit, c’est que les domaines masculins ont souvent de meilleurs avantages, un meilleur contexte de développement de carrière. »
« Cette réalité, on souhaite l’inverser. Il y a beaucoup de potentiel pour que les femmes d’aujourd’hui puissent développer des carrières et avoir de bonnes conditions d’emploi », ajoute-t-elle.
Mme Gato précise qu’il s’agit d’une initiative collective, avec la participation d’un ensemble de partenaires qui embarquent pour soutenir et pour encourager ces femmes, car « c’est prouvé que la parité dans le contexte du travail n’apporte que des avantages au niveau de l’innovation, de l’ambiance et des relations de travail ».
Seule contre tous
Rosabelle Blais, étudiante en génie mécanique en 3e année au Cégep de Trois-Rivières, a obtenu une bourse de 5000$ en 2024 lors de la première édition du Gala Reconnaissance.
« J’ai l’intention de continuer à l’université en ingénierie mécanique. Je rêverais de pouvoir faire ma maîtrise en énergie renouvelable à l’École de technologie supérieure (ÉTS) à Montréal », déclare-t-elle.
À l’ÉTS, elle aura l’opportunité de joindre d’autres femmes dans ce contexte académique, au lieu d’être la seule femme de sa cohorte.
« Vu que je suis la seule fille dans ma technique, je n’ai aucune autre fille pour parler de comment je me sens dans cette situation-là. Et là, j’ai rencontré plein de femmes qui m’ont parlé de leur expérience, mais aussi avec des femmes plus âgées qui étaient déjà sur le marché du travail. C’est vraiment une belle expérience », conclut-elle.
Quant aux membres de jury, ils seront composés par des collaborateurs en enseignement, en emploi et dans le milieu des affaires.