Un code QR pour aider les personnes itinérantes
Une affiche avec un code QR fera son apparition cette semaine dans les restaurants et commerces du centre-ville. Grâce à la campagne « À un clic de donner », toute personne qui le souhaite pourra effectuer un don via à une plateforme de dons en ligne au profit des organismes œuvrant en itinérance sur le territoire de Trois-Rivières.
Le projet est le fruit d’un partenariat entre la Ville de Trois-Rivières, Centraide, Innovation et Développement économique (IDÉ) Trois-Rivières et la Société de développement commercial (SDC) du centre-ville.
« L’initiative de cette plateforme de don en ligne est née d’une idée émise par deux restaurateurs dont les clients ressentaient un sentiment d’impuissance face à la misère des gens de la rue, mentionne le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche. Ce n’est pas cette mesure qui va mettre fin à l’itinérance, mais ça fait partie des mesures que l’on peut faire au niveau de la ville. »
La campagne « À un clic de donner » se déroule jusqu’au 10 août. À terme, les profits seront redistribués à sept organismes, soit le Centre Le Havre, Ebyôn, le Réseau d’habitation communautaire de la Mauricie, les Artisans de la Paix, le Service d’intégration au travail Mauricie, Point de Rue Trois-Rivières & Nicolet Yamaska, ainsi que Tandem Mauricie.
C’est l’organisme Centraide qui recueillera les dons de la population via la plateforme en ligne mise en place. À partir d’une contribution de 20 $, Centraide remettra un reçu admissible aux déclarations d’impôts. D’ailleurs, un premier don de 7000$ a été réalisé pour donner le coup d’envoi à la campagne.
Pour offrir de la visibilité à la campagne, les commerçants du centre-ville et du secteur du Bas-du-Cap mettront l’épaule à la roue en mettant en place de l’affichage. Les informations concernant la campagne seront aussi relayées aux grandes entreprises de Trois-Rivières afin de susciter la participation à titre de citoyens corporatifs.
« La communauté d’affaires du centre-ville veut faire partie de la solution, mais il y a une limite à ce que la communauté d’affaires peut faire dans le dossier de l’itinérance. Il est temps que le gouvernement prenne la situation au sérieux en mettant de l’avant des actions concrètes, soutient Ève-Marie Marchand, directrice générale de la SDC centre-ville. On n’est pas habitué de côtoyer autant de personnes en situation d’itinérance. On voit que cette année, la situation est plus grave que les autres années. On veut toujours en faire plus pour donner un coup de main, mais on a besoin d’alliés et de financement pour y arriver. »
En plus de collaborer à la campagne « À un clic de donner », la SDC centre-ville poursuivra, cet été, son partenariat avec Point de Rue pour favoriser l’inclusion sociale des travailleurs, qui bénéficient des services de Point de Rue, qui se chargent de ramasser les déchets et de nettoyer les rues du centre-ville.
Un plaster sur le problème
Cette initiative s’ajoute à une série d’actions déployées dans les derniers mois. En plus du Forum sur la cohabitation sociale organisé au début du mois de mai, la Ville de Trois-Rivières a doublé ses subventions à quatre organismes oeuvrant en itinérance, ajouté un travailleur de milieu à la bibliothèque Gatien-Lapointe, distribué des kits de chaleur en période hivernale et a tenu des activités de médiation dans le parc Champlain. Un plan d’action devrait aussi être dévoilé en septembre.
Le maire convient que la campagne « À un clic d’aider » vient mettre un plaster sur le problème sans nécessairement s’attaquer au fond du problème.
« On essaie de travailler à la hauteur de ce que l’on peut faire, rappelle-t-il. La campagne est un élément facilitateur, mais ça ne viendra jamais remplacer des lits, des intervenants dans la rue, sur le terrain. On travaille sur le problème, pas sur la solution, mais on ne devrait pas s’empêcher de le faire. Il y a des personnes dans la rue qui ont besoin d’aide. Il y a des organismes qui les soutiennent et il faut les aider. Mais on est conscient qu’on ne travaille pas sur la solution avec cette mesure. »
En avril, la Ville avait déployé un sondage visant à cerner les préoccupations citoyennes et des commerçants en lien avec cet enjeu. Dans la colonne des solutions, plus de 40 % des répondantes et répondants avaient souligné l’importance de bonifier les ressources et les services dédiés à l’itinérance.