Trouver sa concentration par les arts martiaux
L’entrepreneur Christian Baronet est avant tout un passionné d’arts martiaux. Il n’avait jamais pensé à se lancer en affaires. C’est un concours de circonstances qui l’a amené à ouvrir son gym au public, plus particulièrement à une clientèle neuroatypique.
Étudiant en Techniques d’éducation spécialisée, Christian Baronet occupait aussi un emploi à temps plein lorsqu’il a loué un local sur la rue Saint-Laurent. Il y a aménagé son espace de vie, constitué entre autres d’un gymnase, dans le but d’y habiter. L’entraînement est au centre de sa vie, il n’y avait pas de raison pour qu’il ne soit pas au centre de son appartement.
« Initialement, j’étais juste passionné par les arts martiaux. Quand j’ai fait ce centre-là, ce n’était même pas pour en faire une business. C’était juste pour m’entraîner moi-même puis vivre carrément dans mon gym. »
Peu à peu, des gens se mettent à frapper à sa porte et à lui demander quand ça allait ouvrir. Il leur répond que ça n’ouvrira pas, que c’est simplement chez lui.
« Ça fait quatre ans que j’ai mon gym, mais ça fait juste deux ans que je le fais rouler. Je ne connaissais rien à l’entrepreneuriat. J’étais bon dans les arts martiaux. Finalement, quand les gens cognaient à ma porte, j’ai fini par ouvrir et à leur dire que c’était ouvert! »
Ascension fitness était lancé. Christian a jumelé sa passion pour les arts martiaux et l’entraînement avec les connaissances qu’il a acquises en TES.
« J’avais écrit dans ma fenêtre: TDAH, troubles du spectre de l’autisme, déficience intellectuelle. Quelqu’un m’avait appelé pour faire du karaté. Je lui avais dit qu’il était au mauvais endroit. Juste avant qu’il raccroche, je me suis dit que peut-être qu’il voulait s’entraîner dans mon centre. Je n’avais pas compris. Je n’étais pas encore dans le mode entrepreneur. Pour moi, c’était juste une passion. Ce n’est pas moi qui suis allé chercher les gens. Ce sont les gens qui sont venus me chercher. »
D’aussi loin qu’il se souvienne, Christian a toujours été attiré par les arts martiaux.
« Très jeune, j’ai fait du karaté kenpo pendant quelques années. Mon père avait des cônes de construction dans la cour. Mon gros plaisir était de m’amuser à faire des passes d’arts martiaux sur ces cônes-là. J’aurais pu jouer avec des camions ou jouer aux jeux vidéo, mais non, je m’amusais à frapper sur des cônes de construction. J’étais vraiment obsédé par ça. »
Il a fini par comprendre que la pratique d’un sport comme celui-là l’aidait à atteindre un certain équilibre.
« J’ai un gros TDAH. Ce qui m’a aidé dans la vie, ce sont les arts martiaux. La concentration, on en a toujours besoin, ne serait-ce que pour mettre ses chaussures. Mais la première fois que j’ai fait une vraie expérience de concentration, c’était à travers les arts martiaux. J’ai vraiment aimé ça comme expérience, un genre d’hyper focus. Je me suis dit que si ça m’avait aidé à ce point-là, ça pouvait aider un paquet de gens avec une multitude de particularités. Puis, ça a été le cas. Ici, on est toujours dans l’action et les résultats sont là. »
L’entraînement est adapté pour chaque client ou chaque petit groupe.
« Il y a pas de programme. C’est de l’accompagnement, soit en un pour un, en duo, en trio, jusqu’à six personnes. Ça peut être des arts martiaux, de l’entraînement ou des parcours psychomoteurs où ils peuvent faire des sauts, ramper, rouler, apprendre à faire des petites cascades. Rien d’extrême, mais ça devient un prétexte d’intervention. C’est pour ça que je les ai jumelés avec l’éducation spécialisée. »
Lorsque ses clients mineurs participent à une séance d’entraînement, Christian exige que les parents soient présents.
« Les parents sont témoins de mes interventions parce que je pense que c’est pertinent que ces interventions-là se poursuivent une fois à la maison. »
Ascension fitness propose une approche personnalisée. Christian accueille des clients qui ont des besoins d’encadrement très différents et une palette d’âge tout aussi variée.
« J’ai eu une madame de 104 ans. Elle était très lucide. Elle ne faisait pas les mouvements parfaitement parce que sa vue n’était pas à 100 %, mais elle était dans un groupe, elle se faisait aider par des plus jeunes d’à peu près 80 ans. C’est quelque chose! »
Un agrandissement dans les plans
Des projets d’agrandissement sont dans l’air pour Christian qui louera le local adjacent au sien cet automne, ce qui fera augmenter son espace des deux tiers environ.
« Quand je vais avoir mon autre local, je vais pouvoir aller jusqu’à des groupes de 15 personnes. Ici j’ai tout mon équipement, mais l’autre pièce va être beaucoup plus libre, plus aérée, pour permettre des déplacements plus larges, pour plus d’individus. »
Ce plus grand espace pourrait même être consacré à autre chose que du conditionnement physique.
« J’accompagne des jeunes et des adultes qui ont des particularités au travers les arts martiaux et le fitness, mais éventuellement j’aimerais innover en démarrant des projets pour aider les jeunes dans une multitude de disciplines différentes. Par exemple je pourrais avoir un éducateur spécialisé qui est bon dans l’art et qui va chercher un créneau différent. Ça leur permettrait d’avoir un espace de créativité beaucoup plus vaste et de desservir une clientèle intéressée à faire des projets artistiques. »