Train à grande fréquence: la construction pourrait commencer dans cinq ans

Si tout se déroule comme prévu, la construction des infrastructures du train à grande fréquence pourrait commencer dans cinq ans.

C’est ce qu’a confirmé le président-directeur général de VIA TGF, Martin Imbleau, dans son allocution devant les membres de la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières (CCI3R) mercredi matin alors qu’il venait présenter sa vision du projet de train à grande fréquence et parler de l’avancement du dossier. 

« Il faudra procéder par segments plutôt que de voir ça comme un seul projet de 1000 kilomètres. C’est important de faire ça de façon ordonnée, souligne M. Imbleau. Le projet a évolué dans les derniers mois. Il s’est raffiné. On va développer un réseau ferroviaire d’environ 1000 kilomètres de voies électrifiées dédié au transport des passagers avec des arrêts à Québec, Trois-Rivières, Montréal, Laval, Ottawa. »

Bien que le tracé précis du train à grande fréquence ne soit pas encore établi, il s’avère peu probable que la gare du futur TGF soit située au centre-ville de Trois-Rivières. 

« On va regarder quelques sites et on va consulter les populations. Il faut imaginer de quoi aura l’air Trois-Rivières dans 40 ou 50 ans aussi pour que ça reste pertinent dans le développement de la ville. Il faut voir quelle serait l’emplacement optimal pour les 50 prochaines années. Le centre-ville, ce n’est pas intuitif que c’est l’endroit optimal pour la suite des choses, mais on a du temps pour évaluer différents sites dans les prochaines années », explique M. Imbleau.

Devant l’inquiétude d’un entrepreneur de voir l’arrêt à Trois-Rivières être rayé du projet, le PDG de VIA TGF s’est fait rassurant. « L’arrêt à Trois-Rivières est dans ma lettre de mandat. Il n’y a aucun scénario étudié présentement qui ne considère pas Trois-Rivières. Dans le mandat, c’est impératif que le TGF passe par Trois-Rivières », précise-t-il.

Trois options sur la table

Le projet a évolué au fil des derniers mois. VIA TGF souhaite que le TGF se concentre sur la fréquence, mais aussi la rapidité. « On travaille sur des options comparables au service en Europe, indique Martin Imbleau. On veut faire plus court en temps de trajet. Pour ce faire, on ne peut pas s’arrêter partout non plus et ça prend des voies dédiées car, en ce moment, ce sont les trains de marchandise qui ont la priorité sur les voies. »

Trois consortiums sont à l’œuvre depuis l’automne pour développer le projet. Ceux-ci devront déposer leur vision en juillet. VIA TGF prendra la décision du projet retenu à l’automne.

« Ce projet est une nécessité, plaide M. Imbleau. Il y a un rattrapage historique à faire avec le train à grande fréquence. Les six derniers mois ont été déterminants quant à l’ambition du projet. Le projet de TGF peut se réaliser s’il devient une priorité nationale. Chaque communauté d’accueil doit s’assurer que ça reste une priorité de son côté. Vous avez un rôle à jouer pour rendre ce projet imperméable aux changements de gouvernements. »

« J’y crois plus que jamais »

Cela fait près de 40 ans que la communauté d’affaires milite pour ce projet. Le président de la CCI3R, Patrick Massicotte, est confiant que cette fois-ci sera la bonne pour le projet de TGF.

« J’y crois plus que jamais, notamment avec l’échéancier présenté il y a quelques années et l’arrivée de Martin Imbleau chez VIA TGF. L’échéancier est serré, mais il est suivi jusqu’à présent. Il était question, il y a 24 mois, que le consortium aurait jusqu’à l’été 2024 pour présenter un projet et on voit aujourd’hui qu’on est dans les mêmes dates. Le choix du consortium se fera à l’automne. Après, on va avancer », commente M. Massicotte.

Ce dernier se réjouit d’ailleurs de l’évolution du projet qui est passé d’un train à grande fréquence à un projet hybride où la rapidité est importante aussi. « C’est intéressant parce que ça pourrait permettre au train d’être plus rapide sur des tronçons. Avec une vitesse plus rapide, ça devient un choix plus intéressant pour le consommateur de laisser sa voiture et d’embarquer dans le train », conclut-il.