Showman à toutes les sauces

Le batteur d’un groupe est habituellement le musicien qu’on remarque le moins sur scène, placé derrière les autres. Ce n’est pas du tout le cas de Tony La Sauce qui serait plutôt l’élément central du spectacle. Il joue de la batterie de façon spectaculaire et improvisée sur la musique électro d’un DJ dans un concept original qu’il a créé et qu’il promène partout au Québec depuis 15 ans.

Sur Facebook, 33 000 abonnés suivent Anthony Cantin, alias Tony La Sauce. Celui qui a élu domicile dans le secteur Pointe-du-Lac il y a six ans donne plus d’une centaine de spectacles par année. La musique a toujours été une passion pour lui.

« Quand j’étais plus jeune, j’ai joué cinq ans avec un groupe punk rock, Old School Politics. On a fait de la tournée au Canada et aux États-Unis. Puis j’ai commencé le show de club, j’allais jouer du drum dans les discothèques. Au départ ça s’appelait le Nightclub Drummer Show. Mais à un moment donné je ne faisais plus juste des shows dans les nightclubs. »

Son nom vient du concept du spectacle, Drop la sauce. « Avant que ça s’appelle Tony La Sauce, je vendais des casquettes et des t-shirts Drop la sauce. Ç’a toujours été le slogan de la tournée, le nom du concept de spectacle. Je  »droppe la sauce » sur les drums pour ajouter un goût unique à l’événement. Ça rend toutes les chansons un peu plus rythmées puis ça rajoute une couche au party pour faire danser le monde. »

Au fil du temps, différentes versions du spectacle se sont créées par la présence de musiciens qu’il a invité à se joindre à lui sur scène: saxophonistes, guitaristes, violonistes.

« On a plusieurs concepts. En festival, dans des salles de spectacle, des spectacles mobiles sur des remorques dans des rodéos. Je fais aussi beaucoup de partys d’entreprises. J’ai un concept sur les lacs en ponton qu’on a parti pendant la pandémie. L’hiver c’est un peu plus tranquille mais on fait des événements style carnaval, des drags de motoneige. »

Selon les circonstances, il s’entoure d’artistes de différents horizons.

« C’est plus souvent batterie, DJ, saxophoniste. Je travaille avec Dan Desnoyers, DJ Skittel’zz, DJ D-Vice, Vinny Falcone au saxophone. J’invite des danseurs, danseuses et même des acrobates. Je travaille avec des professionnels, chacun dans son domaine. »

Chaque prestation est différente puisqu’elle est basée sur l’improvisation.

« J’ai développé un style particulier. Mon spectacle, encore aujourd’hui, c’est 100 % improvisé sur le beat du DJ qui est comme le maestro et qui choisit les chansons. Et moi je pars pendant 50 minutes, une heure et j’improvise. »

Vous avez peut-être eu l’occasion de le voir à l’œuvre dans différents festivals. Ces dernières années il occupe régulièrement les scènes du Festival western de Saint-Tite et du Festival de la galette de sarrasin de Louiseville.

« On s’adapte à tous les types de clientèle. Autant les plus jeunes que les aînés vont vraiment avoir du plaisir au son du spectacle parce qu’on fait de la musique pour tout le monde: une petite passe de danse en ligne, des chansons latinos comme dans le sud en vacances, du québécois, du rock remixé à notre style. On se promène beaucoup au niveau musical. »

Au début de sa vie adulte, Anthony constatait qu’il faisait de plus en plus de spectacles et que ça lui rapportait de plus en plus, assez pour en vivre. Il a fait le parti de mettre ses études sur pause.

« Ça n’a pas de prix, gagner sa vie avec sa passion. Ç’a tout le temps été mon rêve de jeunesse de gagner ma vie à jouer du drum. À tous les jours je me lève et je m’en vais faire un spectacle, jouer du drum, l’affaire au monde dans laquelle je suis le meilleur. Dans le fond, je suis un showman. Avec les années, ç’en est devenu une business. »

Il a des plans à long terme, mais loin de lui l’idée d’étirer la sauce.

« Tant que mon corps va me le permettre, c’est ça que je vais faire dans la vie. Après, je vais sûrement m’enligner sur la production, l’organisation de spectacles. J’ai étudié en marketing au Cégep. »