Plein Air Ville-Joie: La plage désormais interdite aux baigneurs
Certains baigneurs l’ont déjà remarqué, la base de Plein Air Ville-Joie a modifié son affichage de « Baignade à vos risques » à « Baignade interdite », du moins pour cet été. L’une des raisons de cette décision est que la direction voulait répondre aux normes québécoises le plus possible et financièrement, ce n’était pas possible de le faire.
« On a bel et bien changé notre affichage à l’entrée de la plage alors actuellement, c’est indiqué baignade interdite et plage d’activités nautiques, confirme d’abord Pascal-Olivier Labrecque, directeur général de la base de Plein Air Ville-Joie. La raison pour laquelle on a dû faire ce choix-là, c’est qu’au Québec, pour opérer une plage dans toutes les normes de sécurité, il n’y a pas de zone grise et on doit être 100% dans les normes. Par exemple, il faut faire des tests d’eau prélevés en laboratoire à tous les semaines, qui sont extrêmement coûteux. »
« Ça, c’est la pointe de l’iceberg. Ensuite, on doit développer du nouveau salaire pour des sauveteurs, faire modifier tout l’affichage, racheter tout le matériel de sauvetage nécessaire et gérer l’horaire en fonction des résultats des tests d’eau. Ce sont de gros investissements et malheureusement, pour cette année, on n’a pas pu aller chercher des partenaires financiers pour se permettre ces investissements-là. On se doit de rappeler que tous nos efforts sont encore sur la reconstruction de l’auberge que nous avions perdue dans l’incendie en juin dernier. »
Étant donné que la plage est devenue une plage d’activités nautiques, il est donc possible d’y mettre à l’eau kayak, kit surf ou planche à pagaie, par exemple. Le directeur général tenait à rappeler que la piscine n’est aucunement touchée par les nouvelles modifications.
« Il faut savoir que la piscine est toujours ouverte et disponible au même prix abordable qu’auparavant. Elle n’est pas du tout concernée par le changement apporté au niveau de la plage, ajoute M. Labrecque. Pour ce qui est de la plage, notre ancien affichage « Baignade à vos risques » était une zone plutôt grise. Mine de rien, pas de surveillance de plage et pas d’obligation de porter une veste de flottaison n’étaient pas les meilleures normes de sécurité pour nos visiteurs. On pourrait revisiter le dossier dans le futur, car le dossier n’est pas clos. On aimerait ça être capable de rouvrir la plage un jour, mais pas si c’est au prix de la sécurité des gens. »
« Pour ce qui est des activités nautiques, on est conscient qu’il s’agit de la même eau pour les baigneurs et les kayakistes, mais les plages sont d’une juridiction provinciale, avec des normes principales, tandis que toutes les activités nautiques relèvent d’une juridiction fédérale, avec des normes fédérales. Le problème, ce n’est pas tant l’eau en tant que telle, mais bien les normes qui sont trop coûteuses pour nous, pour qu’on soit capable de les respecter. »
Organisme à but non lucratif
Au niveau de la Ville de Trois-Rivières, il ne s’agit pas d’un dossier où elle pourrait prendre les devants puisque la base de Plein Air Ville-Joie est un organisme à but non lucratif (OBNL), munie d’un conseil d’administration, donc elle relève du secteur privé.
« C’est Ville-Joie qui a pris cette décision pour des raisons X. De mon côté, j’ai toujours été pour l’équité entre les districts et j’ai toujours dit que la périphérie doit avoir autant le droit au retour de nos investissements, mais ici, on ne peut pas aller au-devant du propriétaire. Pour l’instant, ils ne sont pas là dans leur démarche et ils se concentrent sur la construction de l’auberge, donc c’est la situation actuelle », a témoigné le conseiller municipal de Pointe-du-Lac, François Bélisle.
« S’il y a des coûts, je vais être un porteur de dossier, tout comme Simon Allaire (député caquiste) peut-être aussi. S’ils ouvrent un dossier officiel, je serai porteur. Maintenant, il y a l’option de faire des tests d’eau, mais ça reste qu’on ne fera pas traitements-chocs dans le lac Saint-Pierre comme on le fait dans nos piscines. Si on regarde à l’île Saint-Quentin, les gens ne se baignent pas dans la Fleuve Saint-Laurent. Les gens se baignent sur la portion de la rivière Saint-Maurice et il y a plusieurs étés où il y a seulement le tiers des journées qui sont ouvertes à la baignade. »
Pour ce qui est de Pointe-du-Lac, il y a cette autre plage très prisée par les visiteurs, la Plage à Bozo, mais qui elle aussi affiche « Baignade interdite » depuis quelques années déjà. Soulignons également que ce dimanche 30 juin, la base de Plein Air Ville-Joie organise une journée d’accès populaire au style « portes ouvertes », donc l’accès au site est gratuit pour les citoyens.