Mentore pour des enseignants en début de carrière

Bien qu’elle ait hésité à devenir mentore auprès des jeunes enseignants lorsque le programme a vu le jour il y a trois ans, Julie Blanchette ne regrette pas son choix aujourd’hui. On lui a même offert le poste d’enseignante ressource mentore pour l’équipe de mentors en début d’année, aux côtés de Pascale Romano.

« Le programme de mentorat a été conçu à la grandeur du Québec en raison du contexte actuel. Les statistiques démontrent que les enseignants en début de carrière ont besoin de support, surtout lors des cinq premières années. Souvent, on veut tout apprendre dès la première année, mais la clientèle n’est pas toujours facile parce qu’on a une diversité d’enfants dans chaque classe. Une aide peut donc souvent être la bienvenue », lance-t-elle d’emblée.

« J’hésitais au départ, mais lorsque ma directrice m’a dit qu’elle me voyait là et qu’elle pensait que je pouvais contribuer au programme, je me suis dit que j’allais l’essayer. »

En Mauricie, on retrouve une vingtaine de mentors au primaire et au secondaire. Les mentors sont divisés par secteur

« Pour ma part, je couvre Saint-Étienne-des-Grès, Pointe-du-Lac et un secteur de Trois-Rivières avec ma collègue Pascale Romano. En début d’année, on reçoit la liste des enseignants avec 0-5 ans d’expérience et on établit des contacts par la suite », précise Julie Blanchette.

Le Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy dessert le territoire de Sainte-Anne-de-la-Pérade jusqu’à Maskinongé, puis de Pointe-du-Lac à Saint-Étienne-des-Grès. Depuis qu’elle a joint le programme, Madame Julie a vu son horaire de classe être réduit de 40%, ce qui fait en sorte qu’elle enseigne toujours à ses petits choux de deuxième année à raison de six jours de calendrier sur dix à l’école primaire Les Terrasses, cette année appuyée par Sara Christelle Baril.

« On croit beaucoup au mentorat en présentiel. On le fait souvent sous forme de co-enseignement, alors je me rends en classe avec le mentoré. On se retrouve dans son milieu, on analyse les situations et on fait un débriefing après la séance de cours. Je ne deviens pas la leader du groupe, mais je viens aider. Les suivis peuvent aussi être faits par téléphone ou par Zoom, mais à Chemin-du-Roy, on privilégie les liens en présentiel. C’est aussi pour ça qu’on est libéré de notre horaire d’enseignement. »

Le rôle du mentor est d’établir un bon lien de confiance envers ses mentorés. Il est également permis de conserver le même mentor d’année en année.  

« Ce n’est pas évident commencer en enseignement, alors on leur parle de toute l’équipe qui gravite autour des enseignants, soit les psychologues, psychoéducateurs et techniciens en éducation spécialisée, ajoute-t-elle. C’est un travail d’équipe et je n’aurai jamais la prétention de tout faire ça seule. Lorsqu’on débute en enseignement, on peut se sentir parfois isolé, on peut avoir peur de ne pas avoir l’air professionnel ou de se faire juger. On est beaucoup testé en début de carrière et on a beaucoup à apprendre. Avoir un mentor pour se confier, partager des joies et des inquiétudes, c’est prouver que ça aide à la rétention de notre personnel. »

« Je crois en ma profession »

« Jamais je ne laisserais ma classe, mais je trouvais qu’en fin de carrière, ce serait intéressant de partager toute mon expérience et mon vécu aux jeunes enseignants, parce que je crois au programme. J’ai le meilleur des deux mondes », ajoute celle qui en était à sa 27e rentrée.

Si elle participe à ce programme, c’est notamment parce qu’elle croit à l’importance de la relation d’aide. « Il y a un caractère humain qui prend toute son importance. Je crois en ma profession. C’est un très beau métier, mais seul, c’est très difficile. Il faut le faire en équipe et le mentorat est une belle occasion de poursuivre ce que j’avais toujours fait lorsque je prenais des stagiaires, par exemple. »

« Il y a des temps forts dans l’année. On peut les aider à préparer la rentrée, tout comme la planification des cours à court, moyen ou long-terme. On l’a appris à l’université, mais c’est différent dans la pratique. On peut aussi aider un mentoré à l’aube de sa première rencontre de parents. On est l’affût de nos équipes et on répond beaucoup aux besoins. Bref, c’est un beau partage et j’espère que ce programme-là va perdurer dans le temps », conclut-elle.