Les jeunes de la Mauricie plus conscientisés au monde bioalimentaire

Depuis 2018, une vingtaine de projets ont permis de mettre en contact les jeunes avec le monde bioalimentaire en ­Mauricie.

Ces initiatives ont vu le jour dans différents milieux comme des ­CPE, des écoles et des municipalités sous la forme de jardins pédagogiques, d’activités pour rapprocher les jeunes du monde de l’agriculture, de l’aquaculture et de la transformation alimentaire, ainsi que de visites de fermes et d’entreprises agrotouristiques.

«  ­Le pari qu’on prend, c’est qu’un jeune qui se retrouve exposé à ces pratiques du monde bioalimentaire en parlera à ses parents et que cela fera de lui un citoyen plus conscient à l’âge adulte, mentionne ­Frédéric ­Therrien, directeur général de ­M361, l’organisme basé à ­Trois-Rivières qui a obtenu le mandat de superviser le programme financé par le ministère de l’Agriculture, des ­Pêcheries et de l’Alimentation. Il aura plus conscience de l’impact de ce qu’il achète à l’épicerie, d’où vient l’aliment, quelle est son empreinte du point de vue écologique, etc. Ces projets qui ont vu le jour ont permis de conscientiser les jeunes sur ces enjeux.  »

Par exemple, la ­Maison des ­Grands-Parents de ­Trois-Rivières a fait la promotion des saines habitudes alimentaires et de la diversité alimentaire par le biais d’activités multigénérationnelles réunissant des ­grands-parents et des enfants. Le projet ­Pousses et ­Racines a également permis de mettre en place des jardins partagés qui étaient offerts aux enfants et aux aînés du quartier dans le but de bénéficier de légumes frais.

Pour sa part, l’École ­Chavigny a aménagé un système d’aquaponie et d’hydroponie pour produire des données scientifiques pouvant être analysées lors des cours de sciences. Un arrimage a été créé entre les cours de sciences et de cuisine pour que les élèves assistent au processus de la naissance de leurs pousses jusqu’à la création de recettes pour s’en alimenter.

Les ­tout-petits de 4 ans de l’École intégrée des ­Forges ont, quant à eux, visité la ferme ­Les couleurs de la terre et la ferme Y ­Lampron, tandis que le ­CPE ­Gribouillis a initié les enfants à la culture de légumes biologiques grâce à des séances de semis et des visites chez un producteur local, entre autres.

M. Therrien souligne également que de nombreux projets ont touché à une plus vaste communauté que les jeunes. «  ­Quand on parle de jardin pédagogique ou communautaire dans un milieu qui est moins favorisé, par exemple, c’est un projet qui devient intéressant dans la communauté pour les familles, les jeunes tout comme les personnes plus âgées. Ça devient multigénérationnel. On l’a vu à l’école ­Louis-de-France, notamment. Durant l’été, des familles sont identifiées pour faire les récoltes quand il n’y a pas d’école  », ­détaille-t-il.

Par ailleurs, le programme a contribué à bonifier l’offre alimentaire dans les écoles dans le but qu’elles fassent une plus grande place aux aliments du ­Québec à leur menu. Dans le dernier appel de projets du programme, ­M361 a pu convaincre 90 nouvelles écoles au ­Québec à se doter d’une cible d’achat d’aliments québécois.

«  ­Ces écoles vont influencer leurs distributeurs ou le traiteur de l’école pour qu’un certain pourcentage des aliments au menu viennent du ­Québec, précise M. Therrien. Ailleurs dans la province, on a même vu des ententes qui permettaient à des producteurs de venir porter des paniers d’aliments à la récréation pour les élèves.  »

«  ­Les jeunes sont curieux. En ­Mauricie, par exemple, le sarrasin est associé au ­Festival de la ­Galette. Si on sensibilise les jeunes à cuisiner ce produit de différentes façons, ça pourrait permettre d’en retrouver plus souvent dans nos assiettes et pas que sous la forme d’une galette, ­ajoute-t-il. Comme parent, ça va vite durant la semaine, si bien qu’on fait souvent les mêmes recettes. Toutefois, si ça vient de l’enfant qui a découvert un plan après en avoir mangé à l’école et qu’il aimerait le refaire, ça peut vite devenir un classique du mardi !  »

M361 évalue que les 394 projets concrétisés aux quatre coins du ­Québec ont permis de rejoindre 115 000 personnes et ont généré 9,4 millions $ en retombées dans les communautés.

«  ­Pour chaque dollar investi par le ­MAPAQ dans le programme, le milieu en injectait près de 3 $ supplémentaires, souligne ­Frédéric ­Therrien. On voit que les projets arrivaient à mobiliser plusieurs partenaires.  »