Les fraudes en hausse de 64% en Mauricie depuis deux ans

En 2023, ce sont près de 37 000 Québécois qui ont été victimes de fraudes, soit une augmentation de 15% sur deux ans, révèlent les récentes statistiques de l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ). C’est en Mauricie que la hausse a été la plus importante ces deux dernières années.

Les fraudes déclarées ont augmenté de 64% dans les deux dernières années à travers la région. Ces chiffres n’incluent évidemment pas les cas où les gens victimes de fraudes n’auraient pas porté plainte.

« Les fraudes les plus fréquentes au Québec sont celles impliquant l’utilisation frauduleuse de cartes de service, les ordinateurs et le vol d’identité. Ces catégories englobent notamment les fraudes impliquant les faux représentants, les fraudes de type grands-parents et les fraudes amoureuses », précise Patrick Bélanger, de l’ADPQ.

La Direction de la Police de Trois-Rivières confirme que 2023 aura été une grosse année en matière de fraudes.

« Ça venait par vagues, mais ça revient toujours. Ce sont des réseaux qui opèrent dans différentes régions du Québec. À Trois-Rivières, les fraudes les plus communes sont les fraudes de types grands-parents où les fraudeurs se font passer pour un petit-enfant qui a besoin de plusieurs milliers de dollars pour se sortir d’une fâcheuse situation. On voit aussi beaucoup de fraudes par faux représentants qui font croire à des transactions étranges sur la carte de crédit ou de débit de la personne et qui demandent le NIP de la carte ou encore qui viennent la chercher pour supposément la remplacer », explique Luc Mongrain, sergent aux relations publiques et communications de la Police de Trois-Rivières.

Luc Mongrain, porte-parole de la police de Trois-Rivières, devant le quartier général. (Photo archives – Audrey Leblanc)

Les fraudes amoureuses ont été un fléau dans la ville il y a plusieurs années, mais peu de cas ont été déclarés dans les années plus récentes.

« C’est important de nous appeler quand les gens ont été victimes d’une fraude ou si elles soupçonnent avoir parlé à un fraudeur. Dans le dernier mois, justement, des gens nous appelaient pour nous dire qu’ils avaient été contactés par un fraudeur, mais qu’ils ne leur avaient rien remis, raconte M. Mongrain. Il est arrivé qu’on dise à des gens qui avaient eu la présence d’esprit de nous appeler de continuer à jouer le jeu. Des enquêteurs en civil avaient alors pu intercepter les fraudeurs en action. C’est là qu’on voit la portée de la sensibilisation. »

La Police de Trois-Rivières a profité du mois de mars, dédié à la prévention des fraudes, pour aller à la rencontre de la population aux guichets automatiques de caisses afin de les sensibiliser aux types de fraudes que l’on voit dans la région.

« On a également remis des dépliants d’information et de sensibilisation. Nous nous sommes aussi rendus dans des résidences pour aînés. Ceux-ci représentent une clientèle plus vulnérable que recherchent généralement les fraudeurs. On a rejoint entre 1000 et 1200 personnes avec ces activités durant le mois de mars », précise M. Mongrain.

Par ailleurs, pour sensibiliser le grand public aux fraudes, l’Association des policiers du Québec et le Mouvement Desjardins ont conçu une capsule de sensibilisation dans laquelle on voit un fraudeur (acteur) à l’action.

C’est dans ce contexte que l’ADPQ et le Mouvement Desjardins ont collaboré à la conception d’une capsule de sensibilisation dans laquelle on voit un fraudeur (acteur) à l’action.

« Nous désirions rendre publics ces chiffres afin de souligner l’importance de la transparence et de la sensibilisation face à cette problématique croissante. Nous sommes convaincus que pour colmater cette brèche, tous les acteurs de la société doivent travailler ensemble, que soient les policiers, les institutions bancaires, les médias et même les influenceurs sur les réseaux sociaux », insiste Didier Deramond, directeur général de l’ADPQ.