Le roman d’Anne-Marie Duquette en lice pour le Prix littéraire France-Québec

« C’est imprévisible et incroyable ce qui se passe! » lance l’auteure Anne-Marie Duquette.

Son roman Les fleurs n’ont de sauvages que le nom connaît un rayonnement au-delà de ses attentes. Le livre a remporté le Prix Création en littérature de la dernière Soirée Arts Excellence de Culture Mauricie et se retrouve parmi les trois finalistes du Prix littéraire France-Québec aux côtés de Ce que je sais de toi d’Éric Chacour et La version qui n’intéresse personne d’Emmanuelle Pierrot.

« Je me sens extrêmement choyée d’être autant lue. Il y a tellement de bons livres qui se publient chaque année! En toute humilité, c’est une proposition audacieuse qui peut rebuter au premier abord. Il faut se prêter au jeu. Par exemple, il n’y a pas de ponctuation dans le premier chapitre. Il faut être un peu téméraire pour se lancer dans la lecture. Je suis contente que les gens aient osé aller dans quelque chose d’un peu moins confortable et de lire mon livre. Cette belle curiosité  me touche beaucoup », confie Anne-Marie Duquette qui était également finaliste pour le Prix des Nouvelles voix de la littérature au dernier Salon du livre de Trois-Rivières.

Les fleurs n’ont de sauvages que le nom suit Gamin, un garçon neuroatypique initié à l’art de la teinture végétale par sa mère, et son rapport intime avec la forêt. « Gamin est né de ma lecture de Le bruit et la fureur de William Faulkner en 2015. Je voulais donner plus de corps à ce personnage. Il vit le moment présent, sans considération pour le passé ou le futur. Je le fais évoluer à ma façon. Ce qui m’intéressait particulièrement, c’était de plonger dans la tête de Gamin et de percevoir le monde dans ses yeux, sans déterminisme social », explique-t-elle.

Le roman est fortement ancré dans la nature. L’auteure a d’ailleurs souhaité investiguer ce rapport entre la nature et la culture au niveau philosophique. Gamin a un rapport intime avec la forêt. Il y découvre ses valeurs comme ses limites. Quand sa mère disparaît et que Gamin demeure avec son père psychologue et sa sœur, c’est auprès des arbres qu’il se sent le mieux.

« L’univers québécois me stimule beaucoup. On a vraiment un paysage particulier et unique. On peut aussi penser au rapport qu’on a avec les distances à parcourir. On peut se retrouver de longs moments en forêt sans rien voir d’autre que des arbres. Ça m’inspire beaucoup. Dans le roman, j’ai donc voulu explorer ce rapport intime avec la forêt pour Gamin. »

Et la réception de Les fleurs n’ont de sauvages que le nom stimule Anne-Marie Duquette à replonger dans l’écriture.

« Je fonctionne beaucoup par projets. Là, ma priorité est de terminer mon doctorat. Je laisse mûrir les idées pour un prochain roman. J’en ai plusieurs en tête. Mais l’écriture, pour moi, c’est un travail long. Il faut laisser le temps aux idées de se faire. Les balades en forêt vont m’aider à voir quelles idées vont germer et celles qui passeront à la trappe », conclut celle qui est aussi directrice littéraire de la revue d’art Le Sabord.