LAN UQTR: un week-end de sport électronique et de jeux vidéo

Les premiers finissants du microprogramme en développement du sport électronique de l’UQTR lancent le LAN UQTR, un événement qui intéressera autant les joueurs les plus redoutables de jeux vidéo que les amateurs, peu importe leur âge, qui pourront simplement assister aux différentes compétitions.

Le projet d’une telle activité trottait dans la tête du chargé de cours Benoit St-Amand-Tellier depuis longtemps.

« On voulait qu’à l’aboutissement du programme, les étudiants aient une expérience concrète sur le terrain. Ils pouvaient faire un projet personnel ou participer à la création de cet événement-là. Une quinzaine d’étudiants ont fait ce choix, donc ils l’organisent de A à Z. On est très content du travail qu’ils ont accompli. Pédagogiquement parlant ils peuvent tout réinvestir ce qu’ils ont vu dans le programme. »

L’UQTR a la chance de compter parmi ses chargés de cours Stéphanie Harvey, cinq fois championne du monde du jeu Counter-Strike Go et directrice du développement de la Franchise Esports du Groupe Madison Square Garden (Counter-Logic Gaming). Stéphanie a collaboré à la mise du pied du microprogramme, en est la porte-parole et enseigne le cours portant sur les enjeux éthiques, la santé et le bien-être en sport électronique.

L’acronyme LAN, un terme familier chez les adeptes de jeux vidéo, signifie Local Area Network, explique celle qui est aussi connue sous le pseudonyme missharvey.

« Dans le domaine du sport électronique, le LAN est un événement où les joueurs se rassemblent pour des festivités de jeux vidéo, en jouant en ligne, en personne. Avec le LAN UQTR, ça prend une ampleur beaucoup plus grande. On en n’a pas beaucoup au Québec . Il y en avait tellement avant parce qu’on n’avait pas de bonnes connexions Internet à la maison. Le Québec était une des meilleures places de LAN sur la planète il y a dix ou quinze ans. Le désir est encore là mais il n’y a presque pas d’offre. À voir le LAN UQTR, ça assure une continuité du désir du programme de vouloir rendre cet événement-là meilleur. »

Huit zones de jeu distinctives

Amateurs, curieux, joueurs récréatifs ou joueurs compétitifs de haut niveau, tous y trouveront leur compte.

« On a une section « pur LAN », où on a des tournois de Valorant, Rocket League, Rainbow Six, League of Legends, poursuit M. St-Amand-Tellier. Il reste quelques places. Ce qui nous distingue c’est notre offre familiale. On a des espaces console où les gens peuvent jouer à une vieille Atari ou à un vieux Nintendo avec leur ado sur des consoles rétro et nouvelle génération. C’est toujours un peu cocasse. On a des ordinateurs haute performance, une nouvelle salle esport, des jeux de musique, Dance Dance Revolution, Guitar Hero. Les gens peuvent participer autant sur des jeux mobiles que sur des jeux sur table style Donjons et Dragons, Magic. Les étudiants ont travaillé fort pour proposer une belle offre autant pour les gamers plus compétitifs que pour les gens qui veulent juste venir regarder. »

L’ex-championne du monde de jeux vidéo Stéphanie Harvey agit maintenant comme chargée de cours à l’UQTR. (Photo courtoisie – Josée Beaulieu)

Le cours de Stéphanie Harvey porte notamment sur la santé et le bien-être dans le sport électronique. L’accent sera mis sur ces deux éléments de différentes façons.

« On a un espace Santé bien-être où on propose des entraînements que nos joueurs font dans leur programme, la zone Sportif électronique avec une composante santé dans nos conférences. Dans la zone Spectacles avec une programmation en continu, Stéphanie, naturellement, va parler de ces thématiques-là qui lui tiennent à cœur. Le Casse-croûte Courteau va être sur place avec un food truck et un menu spécial avec des options santé. « 

Les habitués voulant prendre part à des tournois sont invités à s’inscrire rapidement puisque le nombre de places est limité. 3 000 $ en prix seront remis.

Cohorte d’été

Le microprogramme n’a pas encore deux ans mais il atteint déjà les objectifs poursuivis par l’UQTR. Une nouvelle cohorte débutera à la session d’été.

« Les admissions sont encore ouvertes. On a déjà 23 étudiants inscrits. Le cours est à distance, c’est de 19 h à 22 h. On mise sur la conciliation travail-famille parce qu’on a beaucoup de professionnels du milieu qui viennent chercher de l’expertise. Je pense aux intervenants jeunesse, aux gens qui travaillent en loisirs, dans l’événementiel, le domaine scolaire. C’est la majorité de nos étudiants professionnels. »

Stéphanie est de plus en plus à l’aise dans son rôle de chargée de cours. Elle a dû s’investir complètement à ses débuts.

« La première année, c’est difficile quand on a jamais été professeur, surtout au niveau universitaire. Ç’a été un investissement de temps. J’ai pris ça très au sérieux. La deuxième année c’est devenu quelque chose que je suis capable d’intégrer dans mon parcours professionnel d’une façon plus saine. Et j’aime vraiment ça. »

Le LAN mis sur pied cette année lui rappelle son adolescence alors qu’elle n’avait pas encore la permission d’y participer.

« Un de mes premiers LAN, c’était à Québec en 2003. Mes parents étaient contre le concept des LAN. J’avais 17 ans et j’ai dit: « J’y vais quand même ». J’ai fait une espèce de rébellion parce que je trouvais ça ridicule. Un LAN c’est encadré. Mes parents se demandaient c’était quoi, surtout il y a 20 ans. Ce qu’ils ont fait: ils se sont pointés au LAN en disant: « On va s’instruire ». À partir de ce moment-là ils sont venus me voir quasiment à tous les LAN, partout au Québec. C’est une bonne chance d’éduquer la famille sur pourquoi on peut consommer le jeu vidéo d’une façon saine et enrichissante. La compétition de jeux vidéo c’est quelque chose qui est stimulant mentalement, qui peut même garder l’étudiant dans le milieu scolaire. J’encourage les familles à venir voir, même une heure ou deux. »

Le LAN UQTR, du 3 au 5 mai, gratuit pour les sept ans et moins. Plus d’information à: https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/gscw031?owa_no_site=7586