Jeunes et aînés réunis par l’art pour la Semaine des maisons des jeunes
Dans le cadre de la 27e Semaine des maisons des jeunes, qui se déroule du 14 au 20 octobre sous la thématique « Experts/Expertes pour nos ados », la Maison des jeunes (MDJ) Le Chakado de Trois-Rivières a mis sur pied le projet d’art intergénérationnel « Fusion artistique ».
Le projet avait pour objectif d’initier les adolescents à un nouveau médium artistique, tout en incitant la création de nouveaux liens sociaux. Ainsi, en collaboration avec la Maison des Grands-Parents de Trois-Rivières et des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), les adolescents ont pu choisir leur média et réaliser le projet artistique de leur choix en lien avec ce que représente la maison des jeunes pour eux.
« Le projet est né de mon cru et celui de ma collègue, Cloé Thiffault. On a opté pour un projet intergénérationnel, donc en jumelant des jeunes à des grands-parents, avec la collaboration de la Maison des Grands-Parents, explique d’emblée Marie Durocher, intervenante et animatrice à la Maison des jeunes Le Chakado. On a changé le sujet pour leur proposer »Qu’est-ce que la Maison des jeunes représente pour toi? » On est vraiment content qu’une dizaine de jeunes aient décidé de participer et qu’ils se soient engagés à participer aux cinq rencontres. »
« C’est vraiment intéressant! Ils ont créé des œuvres, sur une période de cinq semaines. Ç’a créé des liens entre eux et les aînés, en plus de stimuler la créativité. Nous avons eu quatre bénévoles de la Maison des Grands-Parents, deux de l’UQTR et un septième qui est avec nous depuis le début aussi. »
Sous-financement
Les maisons des jeunes du Québec profitent de cette semaine de célébration pour rappeler que les besoins financiers sont criants, partout en province.
« La Semaine des maisons des jeunes est organisée par le Regroupement des maisons des jeunes, qui compte plus de 200 maisons des jeunes. Cette année, la thématique est »Experts/Expertes pour nos ados » parce qu’on veut reconnaître l’expertise des intervenants, précise Audrey Charron, directrice de la Maison des jeunes Le Chakado. On souffre d’un sous-financement du fait qu’on a de la difficulté à recruter, mais surtout à conserver nos intervenants en poste. Cette semaine-là est pour souligner leurs forces et leurs compétences en espérant avoir un rehaussement du financement de la mission. »
« Le taux de roulement du personnel est à 30,8% alors que le pourcentage acceptable se situe autour de 5%. Il faut savoir qu’on travaille avec la clientèle, avec une approche globale. Les jeunes ont des défis et des choses à travailler. On n’est pas payé à jouer à Serpents et échelles (rires). Souvent, le financement arrive par problématique, comme l’intimidation ou la santé mentale, ajoute-t-elle. Du fait que nous sommes un organisme généraliste, on ne reçoit pas d’argent de ces enveloppes-là, même si on fait des ateliers et des discussions sur l’intimidation et la santé mentale, par exemple. On se doit d’obtenir un meilleur financement pour garder nos intervenants et leur offrir un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail. »
Selon le dernier budget, les maisons des jeunes du Québec ont reçu, en 2023-2024, en moyenne 175 000$ pour leur fonctionnement alors que leurs besoins réels se chiffrent à plus de 691 000$. Ce manque à gagner de plus de 515 000$ par MDJ, soit 125 M$. De ce montant, la portion dédiée aux salaires et aux conditions de travail des intervenants est de 28 M$.
Vernissage
Les adolescents de la Maison des jeunes Le Chakado invitent la population à participer au vernissage de leur exposition le 18 octobre, de 18h à 20h, directement à la Maison des jeunes située au 1191, de la rue Boisclair.
Ce sera le moment idéal pour la population de découvrir ce qui se passe à la maison des jeunes, d’échanger avec les ados et les équipes de travail, ainsi que de découvrir en quoi l’organisme contribue à l’épanouissement des jeunes et de la communauté.
« On invite les gens à venir voir ce que représente la maison des jeunes et les services offerts. Souvent, notre travail est un peu mystique, note la directrice. Les gens pensent qu’on fait du loisir et qu’on est surveillant. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le loisir est un prétexte à l’intervention. C’est en jouant une partie de billard qu’on peut faire de l’intervention. »
« On s’amuse, mais on a toujours des objectifs et des habiletés à travailler, souvent sous forme de jeu. On aborde plusieurs sujets de prévention, d’habiletés de communication et d’affirmation de soi », conclut-elle.