Incident à Baltimore: le pont Laviolette est-il vulnérable, lui?

Le sujet de l’heure chez nos voisins du Sud est évidemment cette collision qui est survenue dans la nuit de lundi à mardi entre un porte-conteneurs et un des piliers du pont Francis Scott Key, ce qui a engendré l’effondrement du pont. Est-ce que cette situation pourrait survenir ici si un bateau entrait en contact avec un des piliers du pont Laviolette?

D’abord, il faut savoir que les piliers du centre du pont Laviolette reposent sur des caissons en béton armé, prenant appui dans une couche de sable graveleux de grande capacité portante. Les autres piliers sont eux consolidés par des systèmes de pieux enfoncés au refus.

Dans les débuts des années 1980, la garde côtière canadienne a publié un rapport dans lequel le pont Laviolette a été identifié comme étant le pont le plus vulnérable à la collision d’un navire dans les eaux canadiennes.

Plusieurs solutions ont ensuite été étudiées et envisagées et ce n’est qu’en 1986 qu’il ensuite renforcé par îlots en pierres, la seule solution qui répondait aux critères de conception formulés au départ.

(Photo via YouTube)

« En effet, le Ministère a procédé à des travaux d’empierrement massif près des quatre unités de fondation situées au centre du fleuve, pour construire des îlots de protection afin de contrer cette vulnérabilité, confie Louis-André Bertrand, relationniste et porte-parole à la Direction générale des communications au Ministère des Transports et de la Mobilité durable. Ainsi, les unités de fondation près du chenal de navigation sont protégées des navires, ce qui ne semble pas le cas du pont heurté à Baltimore. Par conséquent, si un navire s’approche d’une des unités de fondation, celui-ci sera arrêté par les matériaux granulaires disposés autour du pilier et ne sera pas en mesure d’atteindre celui-ci. »

« Il faut savoir aussi que des inspections sous-marines de l’empierrement sont réalisées périodiquement, ajoute-t-il. La plus récente a été effectuée en 2023. En 1992, un navire s’est d’ailleurs échoué près du pont Laviolette sans causer de dommages. »

La partie supérieure des îlots est également fortifiée, elle qui est protégée par une carapace en pierre en granite d’un poids d’une à trois tonnes, ce qui lui permet de la protéger contre l’action de la houle et les impacts de la glace, entre autres. Bref, tout a été pensé pour que le navire n’atteigne pas la colonne elle-même en cas de collision.

Pour consulter une vidéo explicative produite en 1988, visitez le https://www.youtube.com/watch?v=2q5WJENaCyE