Il court 50 kilomètres pour la santé de sa mère

À quelques jours de la Fête des mères, Justin Ricard, 16 ans de Trois-Rivières, fait le plus beau cadeau qu’on puisse offrir à sa mère: le don de soi. Dans les prochains mois, il courra plus de 70 kilomètres afin d’amasser des fonds pour la sclérose en plaques qui touche sa famille depuis déjà plusieurs années.

Justin participe au « 50 k de mai ». SP Canada, la Société canadienne de la sclérose en plaques, invite les gens à effectuer 50 kilomètres en marchant, en courant ou en roulant à vélo.

« Ça fait quelques années que ma mère a la sclérose en plaques. Puis j’aime vraiment ça courir. Quand j’ai vu qu’il y avait ce défi-là, ça m’a motivé à courir beaucoup plus que d’habitude pour ma mère. Ça me tenait à cœur de soutenir cette cause-là. »

« C’est venu de lui, confirme sa mère, Mélissa Plourde. Il s’est trouvé une passion pour la course. À la minute où il a eu ses souliers, il a tout de suite parlé de faire la course pour la sclérose en plaques. Il est allé chercher les informations, a créé son compte, pondu son texte. Quand il me l’a montré, j’étais super fière et agréablement touchée parce que ça venait me chercher. Mon fils n’est pas quelqu’un de très démonstratif de ses émotions. »

Justin est surpris de tout le soutien qu’il reçoit depuis qu’il a mis en ligne son profil sur la page de SP Canada.

« Il y a beaucoup de mes proches et beaucoup d’amis qui me supportent, mais ce n’est pas juste ma famille et mes amis, il y a aussi plein de parents de mon école que je ne connais même pas qui ont donné de l’argent. Ça m’a vraiment fait chaud au cœur, je ne savais pas qu’il y avait autant de personnes qui pourraient me soutenir. À l’école, je me fais approcher par plusieurs professeurs qui me disent qu’ils sont fiers de moi. C’est vraiment touchant. »

En lançant sa campagne de financement, Justin ne voulait pas se fixer un objectif trop ambitieux, raconte Mélissa.

« Au début, il voulait mettre 100 ou 200 $ comme objectif. Il se demandait pourquoi les gens donneraient. On a mis 500 $ pour commencer. À peine 24 heures plus tard son 500 $ était atteint, puis en 48 heures il y avait 1000 $. Ç’a été une vague de générosité qui est venue nous toucher. C’était comme si tout le monde de notre entourage était derrière nous. Nos connaissances ne vont pas nécessairement nous exprimer au quotidien qu’ils voient ce qu’on vit. Des parents de joueurs des équipes de mon fils voient que j’ai de la difficulté à monter dans les estrades et que Justin va m’offrir de l’aide et me soutenir pour des choses plus difficiles. Voir tous les gens qui se sont manifestés et n’ont pas hésité une seconde à nous aider dans l’atteinte de cet objectif, c’est vraiment motivant pour lui. »

Augmenter le montant de son objectif a donné à Justin l’idée d’en faire plus. Au moment de publier ces lignes, il avait amassé 1 365 $.

« Si j’atteins 1 500 $, je vais m’inscrire au demi-marathon de Montréal. Je n’ai jamais fait ça mais je m’apprête à m’entraîner beaucoup. Je sais que je vais être capable parce que j’ai déjà couru des longues distances. »

Vivre avec la maladie

Mélissa a reçu son diagnostic le 13 décembre 2017 après trois ans à se demander à quoi pouvaient bien correspondre ses symptômes.

« Ç’a été un coup de pelle en plein front parce que je venais tout juste d’accoucher de mon troisième enfant qui avait six mois. Je voulais un quatrième enfant et j’étais en pleines études au bac en droit que j’ai fait dans la trentaine. »

La recherche demeure un espoir bien tangible pour elle.

« C’est fou l’avancée scientifique. C’est pour ça que la recherche est la solution. C’est ça qui a permis que la maladie évolue moins pour moi. La médication a fait la différence. On ne peut pas guérir de la sclérose en plaques, malheureusement, on peut juste diminuer les impacts négatifs qu’elle a sur notre santé. Je trouve des moyens de m’aider. Il faut être créatif, s’adapter. Il y a des bonnes et des mauvaises journées, mais on essaie de rester concentré sur le positif. J’ai vraiment le soutien de mon mari et de mes deux grands qui m’aident beaucoup. »

Justin puise son inspiration de ce que vit sa mère.

« Elle ne peut pas marcher longtemps, elle ne peut quasiment plus rien faire de physique. J’ai vu tous ces changements-là et ça m’a vraiment fait de quoi. Tout l’argent va aller à la recherche pour trouver plus de soins ou de médicaments pour traiter la maladie. Je veux avoir un impact sur les personnes qui ont la sclérose en plaques. »