Halte-Douceur: la ville statue en faveur de l’autorisation du refuge

C’est ce mardi 20 août que la séance du conseil de ville de Trois-Rivières reprenait ses activités. Parmi les sujets du jour, on y retrouvait celui de la Halte-Douceur.

Le conseil de ville devait statuer en faveur, ou non, à savoir si elle autorisait le refuge pour personnes en situation d’itinérance dans l’immeuble actuel, soit celui qui abrite la Halte-Douceur. Or, Pascale Albernhe-Lahaie, conseillère municipale du district des Rivières, a proposé d’attendre la décision du CIUSSS MCQ qui aura maintenant deux projets à étudier avec celui proposé par le Centre Le Havre, lundi matin. Voilà qui a donc entraîné une proposition accessoire qui fut soumise à un vote qui s’est terminé 10 à 2 en faveur du rejet. Le Projet particulier de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI) a donc été autorisé.

« On adopte le projet de loi ce soir pour que la suite puisse s’enclencher, a lancé le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche. On est rendu au moment où il fallait le faire. Nous avons déjà eu les débats nécessaires, depuis plusieurs mois, à ce sujet, et je ne vois pas où on en arriverait autrement dans ce dossier. »

« Notre rôle a été de se pencher sur le sujet depuis un an et demi, afin de ne laisser personne à la rue. On ne peut pas attendre que le CIUSSS MCQ se penche sur tel ou tel projet, parce qu’il y aura des délais et l’automne s’en vient », a pour sa part témoigné Maryse Bellemare, conseillère municipale District de Chavigny.

Tel que mentionné plus haut, un autre organisme œuvrant auprès des personnes en situation d’itinérance, soit le Centre Le Havre, a annoncé avoir présenté un projet au CIUSSS MCQ pour aider à régler la problématique de ces personnes les nuits d’hiver. Plus tôt en après-midi, la conseillère municipale de Saint-Louis-de-France, Geneviève Auclair, a demandé aux autres membres du conseil s’ils avaient eu vent de l’initiative du Centre Le Havre. Tous ont répondu avoir été pris par surprise, le maire expliquant que ce projet a été déposé au CIUSSS MCQ et non à la Ville de Trois-Rivières.

« On ne sait pas où, dans le bas du Cap-de-la-Madeleine, ils veulent faire leur projet alors c’est très insécurisant, s’est aussi questionnée Sabrina Roy, conseillère municipale du district de la Madeleine. Ce qui m’a surprise, c’est que la directrice elle-même dit que les résidents et acteurs du centre-ville méritent d’être en sécurité et d’avoir une tranquillité d’esprit. Les gens du bas du Cap-de-la-Madeleine, eux, ne méritent pas sécurité, ni une tranquillité d’esprit? Bref, j’ai eu beaucoup d’appels et de courriels depuis hier, de gens inquiets qui n’étaient pas nécessairement d’accord à l’accueil de ce projet-là. »

« De notre côté, ce fut la surprise également, a confié le maire Lamarche. C’est certain que nous allons rester aux aguets et qu’on souhaite que tous nos acteurs travaillent de concert au problème d’itinérance. Ce que je souhaite le plus, c’est qu’il n’y ait personne qui dorme à la rue cet hiver. Si le CIUSSS MCQ donne son accord aux deux projets, alors tant mieux. Si c’est un seul des projets qui est retenu, ce sera un. »

Le conseil a également accepté un règlement décrétant des dépenses pour la réalisation d’acquisition, de réhabilitation et de déconstruction d’immeubles, pour des fins de logement social et abordable. Pour se faire, la Ville de Trois-Rivières a décrété un emprunt de 3 000 000$. 

« On est venu se créer un portefeuille de 3 M$ qui sera prêt si une vente se présente à nous. Vous savez, une ville a déjà des terrains ciblés en priorité aux cas où le propriétaire mettrait le terrain en vente. Or, si l’occasion se présente, le délai est fixé à 60 jours, ce qui est très court. Voilà pourquoi on vient se créer ce qu’on pourrait appeler un portefeuille, de 3 M$ dans ce cas-ci, pour pouvoir rapidement prendre des actions si un terrain s’offrait à nous », a expliqué le maire.

En terminant, rappelons que le projet de loi 57, qui vise à mieux protéger les élus municipaux, les députés et les institutions démocratiques, a été adopté plus tôt cet été. Du côté de Trois-Rivières, une première mesure a été mise en place ce soir alors que les citoyens présents, désireux de poser une question, se sont vu remettre une feuille à leur arrivée. Ils étaient invités à écrire leur nom et le sujet qu’il voulait aborder. 

« C’est un projet de loi qui nous a été fortement recommandé, a souligné M. Lamarche. De notre côté, d’avoir accès aux sujets que les gens veulent aborder nous permet de les regrouper pendant de la soirée, facilitant la procédure. »