Faire parler Padou…et sa marionnette

Padou, un homme aux capacités sociales limitées qui se promène à vélo partout dans Trois-Rivières et qui répond aux gens à l’aide de son lion en peluche, se retrouve plongé au cœur d’une enquête policière après avoir tenté de payer un Blizzard à la crémerie avec une carte de crédit. C’est que la carte appartenait à une jeune femme portée disparue à Trois-Rivières 28 ans auparavant.

Voilà la nouvelle intrigue dans laquelle nous plonge l’auteur trifluvien Guillaume Morrissette dans son nouveau roman intitulé « Une mémoire de lion ».

Est-ce que la jeune femme a bel et bien chuté dans le fleuve comme l’ont supposé les enquêteurs à l’époque? Est-ce que Padou a quelque chose à y voir? Comment s’est-il procuré la carte de crédit de la disparue? Et que veulent-ils tous ces chiffres qu’il laisse échapper au compte-goutte?

On comprend rapidement que Padou détient certaines clés qui pourraient amener un nouvel éclairage à l’enquête, mais comment ouvrir le dialogue avec lui… et Aslan, son lion en peluche?

« Le personnage de Padou est basé sur une personne réelle que j’ai connue quand j’étais au secondaire et que j’allais au Séminaire de Trois-Rivières. Il avait quelques années de plus que nous. Il était toujours à vélo. Il avait sa marionnette et tu pouvais discuter avec sa marionnette. Il y a quelques années, je me suis demandé ce qu’il était devenu », raconte Guillaume Morrissette.

C’est lorsque des enquêteurs de la région lui ont raconté une histoire qui n’avait pas été diffusée dans les médias que la prémisse du roman s’est imposée dans sa tête.

« Je me suis dit que de mixer ce fait divers avec un personnage comme Padou ferait une histoire vraiment intéressante. Le personnage possède une mémoire inouïe, mais il n’arrive pas à l’exprimer. Et s’il était témoin de quelque chose d’important dans sa vie, comment le savoir? Quand on comprend comment sa tête fonctionne, c’est tripant. »

Deux duos d’enquêteurs

Pour une première fois, l’auteur trifluvien fait cohabiter deux duos d’enquêteurs dans une même intrigue, soit Jean-Sébastien Héroux et son acolyte Brigitte Soucy, de la police municipale, de même que Gary Demers et Paul Sioui, de la Sûreté du Québec du poste de Cap-de-la-Madeleine.

« J’avais besoin de Demers et de Sioui dans Le poids des années pour pouvoir écrire ce nouveau roman, car je me doutais que c’est la SQ qui aurait hérité d’une vieille enquête. Il y a beaucoup de collaboration entre les deux juridictions. Ça me permet aussi de jouer avec la hiérarchie quand Brigitte est la clé pour communiquer avec Padou. C’est intéressant d’explorer la dynamique entre les personnages, surtout que Gary est sûr de se faire enfirouaper par Padou. »

Au fil de la lecture, les lecteurs déambuleront dans les rues du centre-ville de Trois-Rivières, de la rue Hertel au rond-point de la Couronne, en passant par le parc portuaire, aux côtés des enquêteurs.

Les nostalgiques reconnaîtront aussi quelques clins d’œil du Trois-Rivières des années 1990.

Se laisser surprendre

Lorsqu’il commence un nouveau livre, Guillaume Morrissette sait généralement où il veut mener l’histoire et certains éléments clés, mais il se laisse porter par les personnages et s’accorde le plaisir de se laisser surprendre par l’histoire qui émerge de son imagination en cours d’écriture.

« Je trouve ça le fun. Je me dis que si un élément de l’histoire me surprend, ça va surprendre aussi le lecteur, note-t-il. Puis je tricote autour, j’ajoute des mailles, je resserre le tout. »

Mais pas de là à embobiner le lecteur et à le laisser se perdre dans des culs-de-sac. « Je ne veux pas passer mon temps à envoyer le lecteur sur de fausses pistes. »  

Les investigations du quatuor d’enquêteurs mèneront d’ailleurs l’enquête là où on ne l’imaginait pas au départ…

Le roman « Une mémoire de lion » est disponible dès aujourd’hui en librairie et dans les grandes surfaces.