Des citoyens s’opposent à un changement de zonage du parc Girard
Six résidents du quartier situé près de la rue Girard ont pris la parole à la séance publique du conseil municipal de ne pas aller de l’avant avec la modification du zonage d’une partie du parc Girard pour y construire des logements sociaux.
Rappelons que c’est dans le but d’avoir des terrains municipaux disponibles rapidement pour accueillir des logements sociaux que le conseil municipal est en réflexion pour autoriser la construction de logements sociaux dans une partie du parc Girard, à l’angle de la rue Marguerite-d’Youville.
C’est le projet Unitaînés qui a motivé la Ville à prendre ces actions. L’analyse derrière la recherche de terrain s’est justement basée sur les critères appliqués au projet Unitaînés qui pourrait bénéficier d’une deuxième phase de développement. Pour ce faire, il fallait dénicher un terrain suffisamment grand pour accueillir un immeuble de six étages comptant 100 unités de logement social. Un seul terrain appartenant à la Ville correspondait à ces critères: la pointe du parc Girard. Les jardins communautaires ne seraient toutefois pas affectés par le changement de zonage.
Mais pour les citoyens qui se sont présentés à l’hôtel de ville, il est impensable d’abattre les arbres matures qu’on y retrouve.
« La zone tampon existe depuis les années 1950. Elle a été mise là pour séparer le secteur industriel du secteur résidentielle. Cette zone n’est pas là pour rien. Si elle est une fierté aujourd’hui pour la ville, c’est à cause de tous les citoyens qui y ont planté plus de 800 arbres. Le parc doit rester tel quel », affirme Pierre Labranche.
Benoit Poitras déplore qu’il doive encore se battre pour préserver cette zone tampon dans le quartier. « On n’est pas contre le projet de logements sociaux, mais on veut conserver ce parc intact. Il y a des arbres matures qui y sont depuis des années. Ce serait de valeur d’ôter des arbres matures », note-t-il.
M. Poitras craint aussi que l’arrivée d’autant de logements mette trop de pression sur les infrastructures souterraines. « J’ai la crainte qu’on essaie de régler un problème, celui de la crise de l’habitation, en en créant un autre. »
Guyanne Beaudry habite l’une des maisons ancestrales situées tout près de l’éventuel développement de logements sociaux. Son père Guy, également son voisin, habite l’une des autres.
« Quand mon père a vu ça l’a ébranlé. Il voit tout l’investissement qu’il a mis dans ce terrain. L’endroit où il pourrait y avoir un immeuble, c’est directement derrière chez lui. Il y aurait un immeuble de trois, quatre, cinq ou six étages plus loin dans sa cour. Il est à terre. C’est dur pour lui, raconte Mme Beaudry. Le parc est magnifique l’été et il y a de gros arbres. »
La présence des arbres contribue aussi à réduire la pollution sonore et la pollution de l’air dans le quartier, note à son tour Christine Fortin. « Quand les feuilles tombent des arbres, on entend tout plus que d’habitude. L’emplacement du projet est aussi très exposé au parc industriel. Ses futurs résidents auraient l’autoroute et le parc industriel dans leur cour. Je ne suis pas contre le développement de logements sociaux, mais ça ne m’apparaît pas comme le site idéal pour le faire », ajoute-t-elle.
Un autre citoyen du secteur, Maxime Desbiens, a demandé à la Ville de se pencher sur d’autres espaces vacants qui pourraient accueillir un tel projet sans que ça nécessite de changer le zonage du parc Girard.
Une consultation publique concernant le changement de zonage est prévue le 14 janvier à 18h à l’hôtel de ville de Trois-Rivières.