Ces aînés qui ne pensaient plus devoir déménager
De nombreux aînés de la Mauricie-Centre-du-Québec doivent chercher un nouvel endroit où vivre après l’annonce de la fermeture de leur RPA ou d’un changement de vocation. En août seulement, deux résidences de Trois-Rivières et une de Saint-Adelphe ont annoncé à plus d’une centaine de locataires qu’ils modifiaient ou cessaient leurs opérations à compter de février prochain.
Le Centre d’assistance et d’accompagnement aux plaintes en santé et services sociaux (CAAP) est une ressource que le grand public ne devrait pas hésiter à consulter lorsque surviennent des situations semblables afin de bien connaître les droits et obligations des propriétaires et des locataires.
« C’est vraiment un choc pour eux, pour la famille aussi, parce que souvent, ce sont les proches aidants qui vont leur venir en aide, explique la directrice du CAAP, Janik Ouimet. Parfois ils se sentent démunis, ils ne savent pas nécessairement vers qui se tourner. C’est insécurisant. Comme chaque fermeture est différente, c’est important que les gens nous appellent s’ils ont des questions. On peut regarder selon leur situation. Ça fait combien de temps qu’ils sont là? Est-ce que c’est une fermeture? Un changement de vocation? »
Des réclamations peuvent être effectuées selon la situation de chacun. Bien des résidents et leurs entourage ne connaissent pas ces dispositions.
« Certaines choses sont prévues. Le propriétaire peut rembourser certains frais pour le déménagement. Dépendamment du nombre d’années depuis lequel on vit dans la résidence, il y a des mois de loyer qui sont donnés comme dédommagement. On se rend compte que des propriétaires n’informent pas les résidents des droits qu’ils ont au niveau des dédommagements. »
La vigilance est particulièrement de mise entre le moment de l’annonce et celui de la fermeture.
« Jusqu’à temps que la résidence ferme, les services doivent être maintenus pour les gens qui restent parce qu’ils payent le loyer, ils payent les services, ils ont le droit de les avoir jusqu’à la fin. »
Le CIUSSS MCQ peut offrir une certaine forme d’aide en fournissant, par exemple, une liste de résidences où des places peuvent être disponibles.
« Lorsqu’il y a fermeture, nous sommes sensibles à la situation et au changement de milieu de vie que cela entraîne qui a des impacts pour les résidents et leurs proches, indique l’agente d’information du CIUSSS MCQ, Maude Bourgeois. Nous nous assurons alors d’offrir un accompagnement personnalisé aux résidents touchés et à leurs proches pour les soutenir dans les démarches de relocalisation, s’ils le souhaitent. »
Pendant la recherche d’un nouvel endroit où habiter, il ne faut pas céder à la pression ou à l’énervement. Il faut plutôt établir une liste de nos besoins et s’y tenir.
« C’est important de ne pas signer dans l’urgence parce que ça donne des moins bonnes décisions, poursuit Mme Ouimet. On a moins le temps de réfléchir et c’est là qu’on fait des erreurs, qu’on prend des services dont on n’aurait pas besoin. Parfois, cela vient avec une pression du locateur qui mentionne qu’ils doivent signer rapidement s’ils ne veulent pas perdre leur place. On fait face à des gens qui ont des regrets, qui ont même signé à deux endroits différents ou qui n’ont tout simplement pas les revenus pour payer leur nouveau loyer. »
Un bail est un contrat qu’on doit honorer. On ne peut pas le résilier dans les jours suivants parce qu’on a changé d’idée. De même, il sera difficile voire impossible de le modifier.
« Il faut vraiment prendre le temps de bien s’informer, d’essayer de demander un délai de réflexion. Une fois signé, c’est signé. Le premier bail est difficilement changeable. Si on a accepté d’avoir des services, c’est plus dur de les enlever par la suite. »
Le CAAP est l’organisme mandaté par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation pour informer les locataires des résidences privées pour aînés (RPA) de leurs droits et obligations en matière de bail.
« On a le mandat d’accompagnement, mais notre mission, c’est global et général santé et services sociaux, quand on a des insatisfactions avec un service qu’on a reçu ou qu’on aurait dû recevoir. Ça comprend les services en RPA, mais aussi les services dans tous les établissements du CIUSSS, à l’hôpital, en réadaptation, dans les organismes communautaires. On accompagne les gens dans la rédaction et le cheminement de la plainte, soit la commissaire aux plaintes, le Protecteur du citoyen, bref, où il faut que ça chemine. »
On peut consulter le site web de l’organisme à caap-mcq.qc.ca ou téléphoner au 819 840-0451 ou sans frais au 1 877 767-2227.