Boréalis célèbre le centenaire de l’École de papeterie de Trois-Rivières
Une cinquante d’anciens enseignants et membres du personnel de l’École de papeterie ont vécu des retrouvailles au moment où Boréalis, gardien de l’histoire de l’industrie des pâtes et papiers à Trois-Rivières, ajoute des éléments de nouveauté à l’exposition permanente Transformations.
L’exposition, accessible au grand public depuis la mi-juin, a été enrichie par la mise en valeur de la machine-école. Cette pièce maîtresse, léguée par l’École à sa fermeture, jouit dorénavant d’un nouvel éclairage et est agrémentée de panneaux d’Interprétation plus détaillés dans le but de garder dans la mémoire collective le souvenir de cette pièce d’équipement emblématique.
« Au fil des années, les relations entre l’industrie et l’enseignement n’ont cessé de se renforcer et l’introduction de la machine-école en 1951 a largement contribué à faire rayonner l’École de papeterie sur la scène internationale a indiqué le directeur du patrimoine, Romain Nombret. Les diplômés formés ici à Trois-Rivières ont eu l’opportunité d’offrir leur expertise aux quatre coins du monde, faisant ainsi de notre savoir-faire un véritable gage de qualité. Aujourd’hui, nous avons le plaisir de célébrer le centenaire de cette école et son legs inestimable. »
Les invités de la commémoration ont également pu visionner en avant-première un court métrage qui bonifie également l’exposition Transformations. Le film « Un art à transmettre – Enseigner les pâtes et papiers à Trois-Rivières » a été réalisé à partir d’images d’archives et de témoignages d’anciens étudiants, professeurs et administrateurs de l’École de papeterie qui rejoignent maintenant les archives du musée et enrichiront ses projets d’exposition.
Le Cégep de Trois-Rivières et son centre d’innovation Innofibre a donné accès à ses archives à Boréalis pour bâtir cette exposition faisant revivre tout un pan du passé industriel de Trois-Rivières et de la Mauricie.
« C’est notre centre de recherche qui fait vivre l’héritage en lien avec l’École et tout ce qui s’est développé dans ce domaine, explique le directeur général du Cégep de Trois-Rivières, Éric Millette. Aujourd’hui, Innofibre est notre deuxième centre de recherche en importance, avec un revenu de fonctionnement d’environ cinq à six millions par année, qui travaille avec les grandes entreprises en Amérique du Nord. L’héritage qu’on retrouve à l’intérieur du Cégep, c’est en matière de développement et en matière de formation. »
« C’est un grand privilège pour le Cégep de Trois-Rivières de contribuer à la préservation de l’histoire de l’industrie des pâtes et papiers au Québec », a souligné la directrice des études et de la vie étudiante au Cégep de Trois-Rivières, Nathalie Cauchon, qui mentionne elle aussi que l’industrie des pâtes et papiers est toujours bien vivante. « C’est une industrie qui a évolué, je dirais. Maintenant, on n’est plus du côté des attestations d’études collégiales. On en a une, entre autres, au niveau des procédés industriels et des technologies vertes. Donc, l’industrie des pâtes et papiers a évolué entre autres vers les technologies vertes. »
Mme Cauchon a débuté la journée de commémoration pour les aniciens enseignants et membres du personnel en rappelant les dates importantes dans l’histoire de l’École.
« Au fil des décennies, nous avons su adapter les formations offertes aux besoins du milieu. Trois-Rivières étant la seule ville à offrir cette formation, nous nous sommes positionnés comme de véritables chefs de file dans l’industrie. On a façonné l’histoire de l’industrie des pâtes et papiers au Québec. En 1923, il y a eu la fondation de l’École de papeterie de Trois-Rivières, qui devient éventuellement l’Institut de papeterie de la province de Québec à la fin des années 50. En 1968, la fondation du Cégep de Trois-Rivières est le fruit du regroupement de huit institutions d’enseignement dont l’Institut de papeterie. La formation offerte est intégrée dans un département du Cégep, où est offerte la technique en pâtes et papiers dans son propre pavillon de la papeterie, anciennement l’École de papeterie. Au fil du temps, le programme continue d’évoluer, passant du centre spécialisé au programme écodéveloppement et bioproduit, dont le contenu a d’ailleurs été utilisé pour le développement d’une attestation d’études collégiales sur les machines, papiers et cartons, en collaboration avec Innofibre, qui a accueilli la machine actualisée en 2007. Elle demeure l’usine pilote la plus complète en Amérique du Nord et continue d’offrir un soutien en recherche aux entreprises œuvrant dans l’industrie des pâtes et papiers. »
La fréquentation de l’exposition Transformations, et du musée en général, a été excellente au cours de la période estivale.
« Les rapports touristiques de bilan d’été ont été bons ici, indique M. Nombret. Avec la croisière immersive Histoire sur l’eau et le musée qui est ouvert avec une nouveauté, ç’a attiré du monde et on a eu un bel été. On a eu un été record en 23, puis on s’est maintenus, donc, on peut dire que c’était encore un été record. »
Il croit que l’ajout de nouveautés pourrait donner un second souffle à l’exposition Transformations qui pourrait constituer une belle sortie durant la période des fêtes.
« Amenez de la visite! Redécouvrir Boréalis, à chaque fois, c’est quand même une visite différente. La machine est mise en lumière maintenant. Et ça permet d’avoir ce legs du centenaire qui va rester dans le musée de manière permanente. L’exposition s’appelle Transformations, ce n’est pas pour rien. L’industrie, la ville, a vécu une transformation et est encore en train de la vivre. Il y a beaucoup de nouvelles approches et plus largement, la recherche et développement dans les emballages avec les biodégradables, c’est chez Innofibre que ça se passe. On a fait cette transition des fermetures d’usines jusqu’à ces nouvelles perspectives et c’est ça qui est intéressant à aborder aussi. »
Histoire de vous mettre en appétit, il est possible de visionner le court métrage sur le site de Culture Trois-Rivières.