Bientôt une nouvelle vie pour le terrain d’Elmec?
Des négociations sont en cours entre Innovation et développement économique (IDÉ) Trois-Rivières, le propriétaire d’Elmec et une entreprise pour que cette dernière fasse l’acquisition du terrain du boulevard Louis-Loranger où se trouvait l’usine d’Elmec qui a été la proie des flammes en novembre 2023.
La Ville de Trois-Rivières a convenu de renoncer à se prévaloir de son droit de préemption sur le terrain pour autoriser IDÉ Trois-Rivières à vendre le terrain. En temps normal, ce droit de préemption aurait permis à la Ville de faire une première offre, et ce, à 2$ le pied carré, soit le prix payé par Elmec au moment de l’achat.
Le fait que la Ville renonce à ce droit permet à IDÉ d’acquérir le terrain pour un coût de 350 000$. Cela représente la valeur initialement payée de 250 000$ par le propriétaire d’Elmec et de la valeur des aménagements qui ont été réalisés sur le terrain.
Ce n’est pas chose courante de procéder de la sorte, c’est-à-dire qu’IDÉ rachète le terrain plutôt que la Ville pour ensuite le revendre à un autre entrepreneur.
« C’est une façon de faire différente à la demande des gens impliqués dans la transaction afin de pouvoir procéder rapidement », indique le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche.
« On fait affaire à une mesure d’exception parce que ce n’est pas facile à négocier. Le propriétaire d’Elmec est quelqu’un d’un peu difficile. L’entreprise qui souhaite lui acheter le terrain voulait qu’on agisse à titre d’intermédiaire parce qu’elle l’avait déjà approché à quelques reprises, explique Mario de Tilly, directeur général d’IDÉTR. C’est une transaction à coût nul pour réussir un projet majeur en termes d’investissement et de création d’emplois. »
IDÉ prendra également en charge la décontamination du terrain, qui devrait s’élever à environ 100 000$. « On a dit à l’acheteur éventuel qu’on lui vendrait le terrain avec toutes les dépenses incluses, dont la décontamination et les coûts de nettoyage puisqu’il faudra envoyer les déchets dans des sites spécialisés. Les deux analyses qui ont été effectuées sur le terrain ont révélé une contamination légère.On ajoutera aussi une somme pour l’administratif, car on a mis beaucoup de temps sur le dossier », précise M. de Tilly.
La procédure exceptionnelle a soulevé des questions parmi les élus du conseil municipal.
« J’ai exprimé mon malaise à savoir pourquoi la Ville vend à IDÉ pour revendre à quelqu’un d’autre. Pour moi, c’est une façon détournée de donner plus de fonds à IDÉ. Innovation et Développement économique n’est pas un promoteur immobilier », a questionné Luc Tremblay, conseiller du district de Châteaudun.
Pour sa part, le conseiller du district de Pointe-du-Lac, François Bélisle, a déploré que le rachat du terrain se fasse à un coût plus élevé de 100 000$ que le prix de vente initial il y a quelques années. « Ce n’est pas la première fois qu’on rachète plus cher. »
« C’est un projet important pour notre structure économique et il est en lien avec des entreprises qui ne sont pas contraignantes sur le plan environnemental. Notre intervention à ce stade dans le dossier visait à raccourcir le processus et à convaincre le promoteur actuel de vendre le terrain », renchérit Mario de Tilly.
La Ville vend également à IDÉ un terrain vacant de 82 882 pieds carrés qui se situe tout juste derrière celui d’Elmec au coût de 249 256$. « Ce terrain se retrouvait enclavé. Ça aurait été une perte sèche pour la Ville », affirme le directeur général d’IDÉ Trois-Rivières.
Face à cette procédure, les conseillers municipaux ont ajouté un amendement pour faire en sorte que les profits qu’IDÉ pourrait retirer de la vente de ces deux terrains par IDÉ soient retournés à la Ville.
Notons qu’il n’est pas possible à l’heure actuelle de connaître l’identité de l’acheteur potentiel en raison d’ententes de confidentialité pour la période de négociation.