Annie Pelletier est l’artiste de l’année en Mauricie

L’artiste en arts visuels Annie Pelletier a remporté le Prix du CALQ – Artiste de l’année en Mauricie à l’occasion de la remise des prix Arts Excellence, organisée par Culture Mauricie.

« Le parcours artistique d’Annie Pelletier est particulièrement riche et inspirant. Elle vient de vivre une année charnière dans sa carrière, avec la réalisation de deux œuvres d’art public et la présentation de deux expositions qui marquaient l’aboutissement d’un long processus de recherche », a ont mentionnée les membres du jury en soulignant son « savoir-faire exceptionnel ».

La pratique artistique d’Annie Pelletier est guidée par les notions de nature, d’humanité, d’habitation et d’habitudes où elle interroge nos comportements et l’état des choses par des réalisations aux univers déroutants et rassurants. 

Annie Pelletier. (Photo Marie-Eve Alarie)

« Cette reconnaissance, c’est vital. Ça nous nourrit. Au début d’un carrière, c’est difficile. Puis, il vient un moment où tu ne t’imagines plus faire autre chose. (…) Merci à mes parents qui ne m’ont pas brimée quand j’essayais n’importe quoi… et quand je mettais du crayon de cire sur les calorifères! Merci à ceux qui m’ont fait confiance. Je me sens encouragée. Je suis choyée », commente Annie Pelletier.

L’artiste trifluvienne a réalisé un doublé en mettant aussi la main sur le prix Création en arts visuels pour son exposition De Noé à la Méduse, embarque dans le radeau! Dans cette catégorie, le jury a également décerné une mention à l’exposition La mémoire de l’eau, réalisée par Eveline et Olivier Charland, qui se voulait une rétrospective de l’œuvre de leurs parents Aline Beaudoin et Denis Charland.

Pour sa part, Guy Rousseau s’est vu remettre le prix Hommage pour son engagement pour la défense de la langue française. Ce dernier a été le directeur général de la Société St-Jean-Baptiste de la Mauricie (SSJBM) de 2002 à 2023. Homme de passion et de convictions, M. Rousseau a consacré près de 50 ans de sa vie à la préservation et à l’affirmation de l’identité québécoise, à la mobilisation des classes populaires et au développement des milieux communautaire et culturel régionaux et québécois.

Dans le souci de préserver et de contribuer à l’épanouissement de l’écosystème littéraire en Mauricie, il a également fait l’acquisition avec la SSJBM, en 2016, de la Librairie Poirier à Trois-Rivières, en plus d’avoir ouvert, deux ans plus tard, une nouvelle succursale au centre-ville de Shawinigan.

Guy Rousseau. (Photo Marie-Eve Alarie)

« Quand Éric [Lord, directeur général de Culture Mauricie] m’a appelé, je suis parti à pleurer, confie Guy Rousseau. Je me suis toujours considéré comme un salarié, un militant, un gestionnaire de la culture. C’est un honneur, mais surtout une surprise, de recevoir un tel prix. (…) En Mauricie, on a réussi à créer un secteur culturel qui fait l’envie de plusieurs régions au Québec. Il faut continuer à organiser et à s’organiser. Il faut surtout être solidaire les uns envers les autres. C’est ensemble qu’on va s’en sortir et c’est ce qui m’a motivé au cours de mes 40 dernières années. »

Guy Rousseau a lancé une invitation aux artistes réunis au Centre communautaire de Grandes-Piles pour la soirée Arts Excellence de reprendre le courage de leurs opinions et de leurs ambitions.

« Si j’ai un souhait à vous exprimer, ce serait d’avoir le courage et d’être fiers de ce que vous êtes, de ce que nous sommes comme peuple. On n’a rien à envier à personne. Ne vous laissez pas influence par les gérants d’estrade ou les défenseurs du statu quo. Notre culture est riche, profonde, moderne et avant-gardiste. Notre plus grande richesse est notre singularité. »

Sous le thème Vivace, la remise de prix fut animée par la mairesse de Grande-Piles, Caroline Clément, qui est également autrice-compositrice-interprète,et rythmée par le chanteur et musicien Baptiste Prud’homme, accompagné du batteur Mathieu Gélinas.

Sept prix ont été remis pour l’occasion.

La marionnettiste trifluvienne Claudine Rivest a remporté le prix Création en arts de la scène pour Les veuves parallèles, un spectacle de théâtre de marionnettes sans paroles qui a récemment été présenté à la Fabrique de théâtre insolite. « J’ai l’impression d’entrer dans la communauté artistique de la Mauricie. Ça fait un peu plus de trois ans que j’habite ici et je me sens vraiment chez nous. On vient juste de présenter le spectacle et ça a été vraiment magique. Je sens que cette création a atteint son accomplissement. Je passe maintenant au partage avec le public. Ça donne tant de sens à ce qu’on fait », souligne-t-elle.

Claudine Rivest. (Photo Marie Eve Alarie)

Le prix Création en littérature est allé à Anne-Marie Duquette pour son roman Les fleurs sauvages n’ont de sauvages que le nom qui propose une immersion dans l’univers atypique d’un jeune garçon étrange vivant en parallèle du monde socialement organisé.

Pour sa part, la documentariste Claudie Simard a mérité le prix Création en arts médiatiques. Son documentaire Sages et rebelles s’intéresse à l’univers des sages-femmes au Québec et au Canada en suivant le travail de cinq sages-femmes dans des lieux et des conditions différentes.

Liliane Pellerin s’est distinguée avec son projet d’art relationnel Lilane Pellerin à la rencontre des femmes, ce qui lui a valu le prix Médiation culturelle. Pour ce projet, elle s’est impliquée auprès d’organismes pour femmes de la région en proposant un atelier d’écriture introspective et un spectacle dialogue. Notons qu’il s’agit de la catégorie ayant reçu le plus grand nombre de candidatures. 

La blogueuse, auteure et dramaturge Christina Moscini était particulièrement surprise de se voir remettre le prix Rayonnement pour son livre et monologue théâtral S’aime ben paquetée.

« C’est parti d’une journée, le 7 mars 2020, quand j’ai décidé de cesser de consommer de l’alcool, raconte la Shawiniganaise. J’ai commencé un blog personnel pour écrire ce que je vivais comme bouleversements. C’est devenu un monologue porté par Ariel Charest et un livre publié. Je suis arrivée à Saint-Élie-de-Caxton en 2018. J’étais supposée y rester un été seulement, mais l’accueil que j’ai eu en Mauricie m’a scotchée à vie. J’ai alors commencé à voir la vitalité culturelle d’ici et je n’ai pu que bénéficier de cette ampleur. »

Gabriel Mondor. (Photo Marie-Eve Alarie)

C’est Gabriel Mondor qui a obtenu le prix Élan créatif pour son exposition Perspectives imprimées, présentée à la Galerie d’art du Parc en 2023, et dans laquelle il explorait l’estampe sous différentes facettes pour en repousser les limites. La bibliothèque de Batiscan a, quant à elle, été récompensée du prix Réseau Biblio CQLM pour le projet Biblio Cirque, une série d’activités inspirées de l’univers du cirque et conçues pour tous les âges qui a animé la communauté de Batiscan durant trois jours.

Lauréats

  • Prix Création en arts de la scène: Claudine Rivest – spectacle de théâtre de marionnettes sans paroles Les veuves parallèles
  • Prix Création en arts visuels : Annie Pelletier pour l’exposition De Noé à la Méduse, embarque dans le radeau! (Mention spéciale du jury pour l’exposition « La mémoire de l’eau » d’Eveline et Olivier Charland)
  • Prix Création en littérature: Anne-Marie Duquette – roman Les fleurs sauvages n’ont de sauvage que le nom
  • Prix Création en arts médiatiques: Claudie Simard – documentaire Sages et rebelles
  • Prix Médiation culturelle: Liliane Pellerin – projet d’art relationnel Liliane Pellerin à la rencontre des femmes
  • Prix Élan créatif : Gabriel Mondor – exposition Perspectives imprimées
  • Prix Rayonnement : Christina Moscini – livre et monologue théâtral S’aimer ben paquetée
  • Prix Réseau BIBLIO CQLM: Bibliothèque de Batiscan –  projet Biblio Cirque
  • Prix du CALQ – Artiste de l’année en Mauricie: Annie Pelletier, artiste visuelle
  • Prix Hommage: Guy Rousseau, directeur général de la Société St-Jean-Baptiste de la Mauricie de 2002 à 2023, défenseur de la langue française et militant