Adoption du PTI: le quartier général de la police divise le conseil

Le conseil municipal de Trois-Rivières a adopté un Plan triennal d’immobilisations (PTI) 2025-2026-2027 totalisant 377 M$ jeudi matin.

Des 123 M$ prévus pour l’année 2025, 91% seront réservés au maintien des infrastructures existantes. Tel que présenté il y a deux semaines, le conseil municipal a ajouté un montant de 8 M$ par année pour réaliser des travaux visant à résoudre les problématiques de gestion des eaux à Trois-Rivières Ouest, dans les quartiers situés derrière le Costco et le Carrefour Trois-Rivières Ouest.

« L’habitation est l’une de nos priorités majeures. Nos équipes s’efforcent d’accélérer la délivrance

des permis de construction, en se concentrant particulièrement sur la rénovation des  infrastructures pluviales et des systèmes d’égouts, ainsi que sur la réfection des postes de  pompage. Par ailleurs, nous renforçons notre collaboration et notre représentation politique auprès des députés et ministres pour faire avancer les dossiers auprès des instances concernées », commente le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche.

D’après des analyses, la Ville prévoit qu’il faudrait investir 400 $ sur 10 ans pour régler tous les problèmes liés à la gestion des eaux usées.

En 2025, le PTI prévoit des investissements de 26,7 M$ pour la gestion des eaux usées, dont 14 M$ pour réaliser le projet de gestion des eaux parasitaires dans le secteur Saint-Louis-de-France dans le but de régler le problème de refoulement d’égout qui afflige de nombreux résidents du secteur. 

« Pour la réalisation de ce PTI, nous avons également pris la décision d’injecter des montants supplémentaires dans différents programmes, entre autres pour celui qui touche la réfection  majeure du pavage, l’aménagement du réseau cyclable et la sécurité routière », ajoute le maire.

Cela se traduit par des investissement de 7,7 M$ dans le pavage, 2,5 M$ pour les axes de sécurité routière, ainsi que 5 M$ pour le projet de réfection du boulevard Sainte-Madeleine.

Par ailleurs, près d’un million de dollars supplémentaires seront accordés au programme de mise aux normes des bâtiments en 2025, ce qui permettrait un rattrapage pour réduire le niveau de vétusté global du parc immobilier.

Toutefois, l’explosion des coûts du nouveau quartier général de la police, dont le projet figure au PTI, a convaincu le conseiller Luc Tremblay à demander le vote.

Bien que satisfait du PTI en général, le conseiller du district de Châteaudun considère que les 84 millions $ qui seront consacrés à l’agrandissement et à la rénovation du quartier général empêcheront la Ville de Trois-Rivières d’investir dans d’autres infrastructures importantes.

« On a eu une présentation des fonctionnaires qui nous disait que les infrastructures d’eau et d’égouts ne nous permettent plus de faire autant de construction qu’on le souhaiterait, malgré la crise climatique et les demandes accrues de nouveaux logements. C’est un problème récurrent que nos infrastructures d’eau et d’égouts ne fournissent pas à la demande. Je ne comprends pas pourquoi on mettrait 84 M$ sur un poste de police qui fonctionne actuellement, bien qu’il soit désuet. Il y a sûrement d’autres possibilités de faire ce projet », affirme Luc Tremblay.

Luc Tremblay, conseiller du district de Châteaudun. (Photo archives – Marie-Eve Alarie)

Son confrère du district des Estacades, Pierre-Luc Fortin, abonde dans le même sens. « Ça risque d’amputer des projets qu’on souhaite développer dans la ville. Je pense à la passerelle, au centre aquatique et à d’autres infrastructures dans lesquelles on veut investir. Je me questionne encore sur la nécessité absolue d’inclure la cour municipale dans le projet. »

Les deux élus sont les seuls à s’être opposés à l’adoption du PTI.

On se souviendra que le 17 octobre 2023, le conseil avait voté à majorité en faveur du projet qui prévoit la construction d’un bâtiment neuf à l’arrière du quartier général qui ne sera pas connecté au bâtiment actuel. Dans le bâtiment déjà existant, le sous-sol sera réaménagé pour accueillir des locaux plus administratifs, tandis que la cour municipale serait relocalisée au rez-de-chaussée.

« Le vote a été fait de façon honnête. Il y a eu plusieurs représentations sur ce sujet. On va de l’avant. C’est un investissement ambitieux qui vient toucher le sentiment de sécurité des citoyens. C’est important et on a eu la preuve à plusieurs reprises que le quartier général actuel est désuet », soutient le maire.

Pour sa part, François Bélisle, conseiller municipal du district de Pointe-du-Lac, s’est rallié au Plan triennal d’immobilisations tel que proposé. Il considère cependant que la Ville n’investit pas assez dans le pavage des routes.

« Il y a quelques années, l’auscultation des routes avait révélé que nos rues étaient en mauvais état parce qu’il y avait eu un désinvestissement. Il faut investir davantage dans la réfection et l’amélioration de notre réseau routier, plaide-t-il On s’aligne pour devenir une ville de 150 000 habitants. Ça prend des routes pavées. On a négocié pour ajouter 500 000$ au montant de pavage cette année. On était sous les 7 M$. Ça n’avait pas de sens. Là, c’est un peu mieux, mais on va le ressentir quand on recevra le nouveau rapport d’auscultation. Ça ne m’étonnerait pas qu’on parle de 12 ou 13 M$ à investir l’an prochain. »