145 M$ au renouvellement des Alliances pour la solidarité

La ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau, a procédé à Trois-Rivières lundi matin, à l’annonce nationale du lancement d’un second cycle des Alliances pour la solidarité.

D’ici 2029, le gouvernement du Québec injecte 145 M$ dans ce qu’il considère comme étant une des plus importantes mesures du plan visant la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

Un montant de 6 M$ sera investi en Mauricie et de 3,5 M$ au Centre-du-Québec. Le total pour la province passe de 138 à 145 M$.

« Évidemment, on voudrait toujours mettre plus d’argent. Mais il y a une bonification, indique la ministre Rouleau. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’il y a aussi des investissements qui sont faits par le milieu. On double pratiquement cette enveloppe-là avec l’ajout fait par les partenaires du milieu. Nous, on met 145 millions de dollars. Si on regarde ce qu’on a fait dans la dernière mouture, c’était plus de 334 millions de dollars en tout qui ont été consacrés pour développer les projets. Parce qu’on a différentes fondations, différents partenaires qui vont venir ajouter de l’argent. C’est vraiment un travail de l’ensemble de la communauté qui met l’épaule à la roue. Le gouvernement est un acteur très important, mais le milieu, il est très important aussi. »

Chaque comité régional conserve l’autonomie de sélectionner les initiatives concertées à mettre en oeuvre pour améliorer des conditions de vie des personnes en situation de vulnérabilité.

« Les alliances sont gérées par les élus et constituées des membres de la communauté, des organismes communautaires et différents partenaires. Il y a un plan social qui est développé sur une concertation régionale des priorités qui sont identifiées et des projets, des actions qui sont menées sur le territoire pour aider à lutter contre cette pauvreté. Ç a peut être des questions concernant la sécurité alimentaire ou l’inclusion des personnes en situation de pauvreté dans différentes organisations. »

Plus de 3000 projets ont été réalisés partout au Québec depuis 2018.

« Il est important que les régions puissent identifier les enjeux et puissent travailler assez librement sur les enjeux. »

En Mauricie, 39 projets ont pu être mis en branle en réponse à des enjeux spécifiques: sécurité alimentaire, logement, éducation, transport et participation citoyenne.

« Des organismes et d’extraordinaires citoyens ont travaillé dur, faisant preuve d’une grande créativité pour améliorer les conditions de vie des gens de leur territoire. Et ç’a fonctionné, indique la directrice de la CDC Mékinac et administratrice du Consortium pour le développement social de la Mauricie, Geneviève RIcard. Ajouter un projet à la gestion déjà complexe d’un organisme communautaire, ce n’est pas simple. Démarrer un projet citoyen, encore moins. Mais pour les jeunes, les personnes âgées, les femmes, toutes les personnes racisées, LGBTQ+ et celles ayant des besoins particuliers, c’est très important de se mobiliser. Ces projets ont su créer des changements réels et permanents sur les personnes et sur les territoires respectifs. »

Une des initiatives née en Mauricie a été citée en exemple, l’École citoyenne. L’équipe de COMSEP accompagne les parents dans le développement et la consolidation de leurs compétences afin d’être en mesure d’accompagner leurs enfants vers la réussite scolaire.

« On intervient contre l’analphabétisme des parents, explique la coordonnatrice générale du Centre d’organisation mauricien de services et d’éducation populaire (COMSEP), Sylvie Tardif, et des enfants qui peuvent avoir de la difficulté parce que leurs parents sont analphabètes. Et on arrive à créer le lien avec l’école. Nos deux objectifs: permettre aux enfants de se rendre jusqu’en secondaire 5. Il y en a qui font leur entrée au cégep. Et au niveau des parents on travaille au retour aux études ou vers l’emploi. »

Une participante de l’École citoyenne, Christell Tanguay, a témoigné de son expérience du programme.

« COMSEP m’a accueillie. Je n’ai pas de scolarité. J’ai un enfant au secondaire, puis une qui est maintenant au primaire. Les études, je n’en ai pas. Comment voulez-vous que je leur montre? Mais c’est dans toutes les petites choses au quotidien qu’on peut montrer à nos enfants, qu’on peut les aider. Quand le parent comprend ça, ça aide beaucoup à l’aider à cheminer et que l’enfant se sente en confiance. Ça les aide, ça les soutient. Nous, en tant que parents, ça devient une fierté même si on n’a pas beaucoup de scolarité. Maintenant, j’en ai une qui vient d’être acceptée au Cégep. »

Christell poursuit maintenant son cheminement avec le Programme d’apprentissage au retour au travail (PART).

« COMSEP m’a aidé beaucoup avec tous les côtés, même à monter mon estime de soi. Maintenant je suis rendue sur le côté de PART pour le retour du travail. Il y a quatre ans, je ne pouvais pas dire autant de mon cheminement qu’aujourd’hui. Je me sentais bas à comparer d’aujourd’hui parce que je ne serais même pas ici en train de vous jaser de tout ce cheminement-là. On se soutient aussi, on a cette chance-là, que COMSEP ait accompagné plusieurs parents dans ma situation. L’école citoyenne ça montre à plusieurs parents que l’affranchissement de nos enfants, c’est dès le jeune âge et qu’on peut les soutenir malgré qu’on n’a pas toujours le meilleur parcours dans la vie. »