Jacques Plante, la légende

HOCKEY. Dans le cadre du 100e anniversaire de la Ligue nationale de hockey (LNH), l’Hebdo a retracé des descendants de l’illustre gardien Jacques Plante, cette légende qui est sans contredit le plus célèbre Shawiniganais à avoir évolué dans la LNH.

Âgé aujourd’hui de 66 ans, Michel Plante est le fils de Jacques Plante, et il demeure à Mirabel. M. Plante soulignait que son père était un sportif accompli dès son jeune âge alors qu’il vivait à Shawinigan. Que ce soit le tennis, le hockey ou le baseball, le fils indiquait que son père était encore meilleur au baseball et qu’il aurait pu atteindre sans aucun doute les ligues majeures. «Il a passé son enfance sur les patinoires. Il pouvait jouer trois parties de suite au niveau pee-wee, bantam et midget. Il était assez intensif. Il était compétitif même quand il jouait aux cartes!»

C’est Michel qui a représenté son père lorsque l’aréna a été nommé au nom de Jacques Plante, ainsi que lorsque la Ville a nommé la rue Jacques-Plante en 2012. «J’ai toujours apprécié ce qui a été fait par rapport à mon père. Autant du côté du vieil aréna quand son chandail a été retiré, ou quand la Ville l’a nommée aréna Jacques-Pante (de 1994 à 2008). Je me rappelle des festivités avec la partie avec les anciens Canadiens et des Cataractes», raconte Michel Plante.

Lors de l’inauguration de la rue Jacques-Plante en 2012. On aperçoit Michel Plante, André Buisson, et le maire Michel Angers.

Il existe aussi une rue au nom du célèbre gardien à Mirabel, Repentigny, et Laval.

Quels sont les souvenirs d’enfance du fils alors que Jacques Plante connaissait les meilleures saisons de sa carrière avec le Canadien de Montréal? «Ça arrivait que j’allais voir mon père jouer au vieux Forum avec ma mère. Je n’y allais pas aussi souvent que j’aurais voulu comme on allait à l’école le lendemain. Je me souviens que pendant le temps des Fêtes, il y avait des rencontres avec les joueurs et leur famille au Forum, un peu comme ça se fait encore aujourd’hui. Tous les enfants recevaient des cadeaux, ensuite tout le monde patinait sur la glace. C’est vraiment de beaux souvenirs. Je me souviens avoir patiné avec les enfants de Maurice et Henri Richard. Je me souviens quand mon père apportait la Coupe Stanley à la maison. (…) Je me souviens aussi des copies du trophée Vézina et Hart au-dessus du foyer du salon.»

Quel était la relation père-fils chez les Plante? «C’était surtout l’été qu’on voyait notre père parce que l’hiver, quand il jouait à Montréal il dormait l’après-midi, il allait jouer sa partie et quand il revenait on était couché. L’été, mon père était très présent. Il nous écoutait, il était discipliné et on a été élevé avec rigueur, mais pas de façon exagérée. C’est un bonhomme qui avait une excellente éducation et je trouve que j’ai eu une super belle relation avec mon père. Il nous coachait l’été quand on jouait au baseball.»

De gauche à droite, Jacques Plante et son fils Michel, Maurice Richard avec l’un de ses fils, Boum Boum Geoffrion avec l’un de ses fils, et l’entraîneur Toe Blake et le fils d’un autre joueur.

Le masque et l’usine de fabrication des masques

Tous ceux qui connaissent l’histoire du hockey savent que c’est Jacques Plante qui a été le premier gardien à porter un masque dans la LNH. Est-ce que son fils se rappelle cet épisode alors qu’il avait huit ans? «Plus ou moins parce que je n’étais pas conscient de tout ça. Ce n’était pas la première fois qu’il recevait un tir au visage qui le blessait. Cette fois-là, c’était une de plus et il avait décidé de porter son masque, sinon il ne retournait plus sur la glace. Je me souviens d’une personne qui venait au sous-sol et il mettait un plâtre sur le visage de mon père pour concevoir le masque. Ensuite, mon père l’avait apporté à la maison pour qu’on puisse le voir.»

Alors qu’il avait 18 ans, Michel a pris la direction de Magog pour travailler dans une usine de production de masques de gardien sur mesure fondée par son père et Marc-André Beaudin. «M. Beaudin avait fait un prototype de masque et avait approché mon père pour savoir s’il était intéressé à investir dans la compagnie. J’étais très intéressé à m’impliquer comme je terminais mes études. On faisait des masques sur mesure pour plusieurs gardiens: Tony Esposito, Bernard Parent… On en faisait environ 25 par année.»

«Quand je vois encore aujourd’hui un gardien qui reçoit un tir au visage, c’est certain que je pense à mon père!» – Michel Plante

La plus belle réalisation

Quelle a été la plus belle réalisation de Jacques Plante aux yeux de son fils? «Mon père a toujours été innovateur et ça m’a toujours impressionné. Il analysait beaucoup avant chaque partie. Il conseillait ses coéquipiers.»

D’ailleurs, l’illustre #1 a été l’un des premiers gardiens à manier la rondelle autour de son filet pour aider ses défenseurs.

L’ancien gardien Glenn Hall en conversation avec Michel Plante lors d’une activité soulignant les 100 ans de la LNH.

100 ans de la LNH

Michel Plante a représenté son père dans le cadre des festivités du 100e anniversaire de la LNH le 1er janvier 2017 pour la partie extérieure opposant les Maple Leafs de Toronto aux Red Wings de Détroit, ainsi que lors du week-end des étoiles à la fin de janvier 2017. «J’ai pu revoir les fils de Dickie Moore, Maurice et Henri Richard, de «Boum boum» Geoffrion. On était avec Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Peter Stastny. Chapeau à la LNH pour l’organisation!»

Hélène Plante

Hélène Plante demeure à Shawinigan et est la fille de Gaby Plante, le frère de Jacques. Quels sont les souvenirs liés à son oncle? «Je me souviens avoir vu mon oncle dans les buts avec Saint-Louis. Quand il venait à Shawinigan, c’était pour voir ma grand-mère. Je me rappelle encore la voir pleurer parce qu’elle venait de recevoir un téléphone parce qu’il avait encore fait une commotion cérébrale. (…) Aussi, mon père me disait que tous les gars dans la famille tricotaient. Je trouve ça bien qu’il y ait une rue à son nom ici, parce qu’il a été un ambassadeur pour Shawinigan, mais aussi dans le monde du hockey.»

On aperçoit Bob Lord, président du Grenier du sport, en compagnie de la nièce de Jacques Plante, Hélène Plante, présentant un masque conçu par le célèbre gardien et porté par Bob Vallières avec l’Université du Nouveau-Brunswick.

Grenier du sport

La famille de Jacques Plante a remis plusieurs articles lui ayant appartenu, notamment des jambières alors qu’il jouait pour l’école Immaculée-Conception. Un présentoir est visible au Centre Gervais auto depuis 2012. Son président, Bob Lord, détient un souvenir bien gravé alors que Jacques Plante se trouvait à Shawinigan comme président d’honneur de la Classique internationale de canots de la Mauricie.

«Dans le temps, c’était le meilleur gardien de but au monde. En tant que jeune, on était bien impressionné de le voir ici. C’était une idole et un privilège de pouvoir lui donner la main. Il n’a jamais renié ses racines de Shawinigan.»

 

 

 

 

 

La carrière de Jacques Plante en chiffres

437: Nombre de victoires en carrière en saison (6e rang de l’histoire)

837: Nombre de parties jouées en carrière en saison (12e rang de l’histoire)

82: Nombre de blanchissages en carrière en saison (5e rang de l’histoire)

2,38: Moyenne de buts alloués en carrière en saison (30e rang de l’histoire)

1er novembre 1959: Jacques Plante porte le fameux masque qu’il a conçu pour une première fois après avoir reçu un tir d’Andy Bathgate des Rangers de New York en plein visage

71: Nombre de victoire en carrière en séries (9e rang de l’histoire)

112: Nombre de parties en carrière en séries (14e rang de l’histoire)

14: Nombre de blanchissage en carrière en séries (5e rang de l’histoire)

2,14: Moyenne de buts alloués en carrière en séries (20e rang de l’histoire)

1995: Année du retrait du chandail #1 de Jacques Plante par l’organisation du Canadien

Faits marquants

-Jacques Plante remporte la coupe Stanley à six reprises, dont cinq années consécutives de 1955 à 1960

-Récipiendaire du trophée Georges-Vézina à sept reprises (meilleur gardien de la LNH)

-Récipiendaire du trophée Hart en 1961-1962 (joueur le plus utile de la LNH)

-Introduction au Temple de la renommée du hockey en 1978