50 ans plus tard, René Levasseur se souvient

L’année 2019 est à nos portes, ce qui signifie que les Bruins de Shawinigan faisaient leur entrée dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) il y a 50 ans maintenant, eux qui évoluaient dans la Ligue de hockey Junior A du Québec (LHJAQ). L’Hebdo du Saint-Maurice a retracé quelques joueurs qui confirment que l’Aréna Jacques Plante fera toujours partie des bons souvenirs shawiniganais.

Les Cataractes se sont donc appelés les Bruins dans la LHJMQ, eux qui ont évolué de 1969 à 1973 avant de devenir les Dynamos de 1973 à 1978. Le Shawiniganais René Levasseur, dont le frère Jean Levasseur est maintenant photographe officiel des Cataractes de Shawinigan, y était en 1969.

«C’était une très belle époque! Nous étions des adolescents et on vivait des choses intenses. On s’amusait et on montait les échelons ensemble avec le certain talent que nous avions. On était soudé, assez qu’on a gardé le contact avec les années. On s’était rendu en finale contre les Remparts de Québec. C’était tellement intimidant pour les autres équipes de jouer à Shawinigan. Il y avait beaucoup d’ambiance et il y avait le «pit» de bois où tout le monde tapait du pied», confie le Trifluvien d’adoption.

«Le premier match des Bruins dans la LHJMQ nous opposait aux Ducs de Trois-Rivières. Trois-Rivières contre Shawinigan, c’était déjà la grosse rivalité. Le hockey était très populaire. Aujourd’hui, c’est dirigé de façon plus professionnelle dans le sens où les joueurs vivent ce qui se rapproche du hockey professionnel. C’est une autre époque complètement! On avait un si bel esprit de camaraderie et nous étions une dizaine de joueurs qui venaient de Shawinigan, en plus du coach Claude Dolbec.»

Le défenseur avait récolté 23 points à sa première campagne, avant de rétorquer avec 54 points en 61 matchs l’année suivante. En 1971-1972, il a récolté 33 points, dont 13 buts en 52 matchs.

«Je ne fixais pas de but et ce n’était pas mon but d’être repêché. Je me souviendrai toujours d’être assis chez A&W lorsqu’un client est venu me dire que j’étais repêché par les Islanders de New York. Je suis rentré à la maison et j’ai raconté ça à mon père. Ensuite, tu commences à avoir des palpitations et tu te retrouves au camp d’entraînement sans savoir à quoi t’attendre. J’ai côtoyé des joueurs qui avaient joué dans la Ligue nationale de hockey (LNH). J’étais avec les gardiens de but Gerry Desjardins et Denis DeJordy. Ensuite, il y a avait les Denis Potvin, Billy Harris, Bob Nystrom et Glenn Cicco Resch.»

«Un moment donné, nous étions tous bons identiques et c’est très compétitif le hockey. Je n’étais peut-être pas assez bon il faut croire! (rires) Je suis resté deux ans dans les filiales et ensuite, je suis allé jouer trois ans en Europe. C’est une belle expérience et on remonte à 1975, alors il y avait encore beaucoup de différences entre un Européen et un Nord-Américain. Sur le plan hockey, ils débutaient (les Européens) ou presque.»

Et quelle serait son anecdote favorite?

«Le directeur de l’école est parti et il a été remplacé par une sœur. Les professeurs nous connaissaient tous, car ils venaient à nos matchs. Lorsqu’on allait jouer à Cornwall, par exemple, ils savaient qu’on manquait des cours. On est revenu un lundi matin suivant un voyage et la sœur nous attendait de pied ferme. Elle a dit que c’était terminé pour nous!», se souvient le Shawiniganais.

«Dans la même semaine, on est reparti sur la route et ça l’avait fâché de nouveau. On a discuté avec la direction et ils lui ont donné une paire de billets de saison. Elle avait compris l’ampleur de la situation et l’importance de la Ligue. Et bien les deux sœurs étaient assises au-dessus du banc des joueurs et elles venaient à tous les matchs. Lorsqu’on revenait d’un match sur la route, elle nous accrochait au passage et nous demandait comment ça s’était passé.»