Un rêve devenu réalité

FORMULE 1600. Du haut des gradins du Grand Prix de Trois-Rivières, il y a maintenant plus de 20 ans que Martin Brousseau disait à ses amis Pascal Boisvert et Dominique Boisvert qu’un jour, ils allaient se retrouver sur la piste. Alors que les deux frères n’y prêtaient plus vraiment attention, le Trifluvien est passé de la parole aux actes…

Martin Brousseau, 35 ans, a d’abord loué une Formule 1600 au Grand Prix de Trois-Rivières l’an dernier, avant de s’acheter sa propre voiture à la fin de la saison.

«Depuis 1993 que j’assiste au Grand Prix de Trois-Rivières et je leur disais qu’un jour nous serions sur la piste. Bon, ils ne me croyaient pas vraiment, mais je continuais de le répéter. Maintenant que c’est fait, quand je fais une promesse, ils m’écoutent un peu plus», confie d’emblée Martin Brousseau.

«On avait 14 ans et on avait ce rêve commun d’y participer et d’inviter nos proches», ajoute Pascal Boisvert, 34 ans, qui a longtemps travaillé dans l’organisation du GP3R et qui s’occupe du Grand Prix virtuel présenté au centre-ville de Trois-Rivières. «C’est le fun! On n’est pas des fils de riche et on n’est pas issu de famille dans le domaine des courses. On part de notre rêve d’être là et on travaille beaucoup d’heures. Les partenaires aident énormément et on dirait qu’ils embarquent à cause de notre histoire.»

Et n’allez pas croire que les trois comparses, qui se sont rencontrés à l’école secondaire, étaient expérimentés. Outre un séjour dans une école de pilotage, Martin Brousseau n’avait que des expériences de pilotage virtuel et de karting derrière le casque. Maintenant, il doit composer avec une Formule 1600 qui atteint les 208 km/h.

«J’ai fait l’École de pilotage Jim Russell et ça s’était arrêté là. J’y avais connu une équipe de Formule 1600 qui m’a engagé et que j’ai suivie pendant 12 ans. J’ai pris de l’expérience et j’ai appris comment fonctionnaient les courses. L’an dernier, on s’est acheté chacun karting et on tournait à Saint-Célestin. J’ai participé à une course du Championnat du Québec et j’ai croisé le propriétaire de la Formule 1600, Marcel Lafontaine, que j’avais connu dans le temps. Il m’a offert de recommencer et je suis allé rechercher ma licence. On a ensuite loué un char pour le GP3R et on a même fait un podium le samedi», explique-t-il.

«Ça nous a donné tout un high! Mon entreprise (Solutions Logyx) avait les reins assez solides alors j’ai dit aux gars  »On se lance, ça vous tentes-tu? » On a ensuite acheté la voiture que Marc Cardin, le père du pilote Marc-Antoine, vendait à la fin de la saison. Marc est même resté avec nous dans l’aventure. Il nous a tout expliqué et il nous accompagne aux week-ends de course. C’est notre directeur technique pour tout ce qui est des ajustements à faire selon les différents circuits et pour tout le côté préparation.»

De leur côté, les frères Boisvert œuvrent dans le domaine du génie civil et de la mécanique industriel.

«Nous ne sommes pas mécaniciens, non (rires)», ajoute Pascal, le Bécancourois d’adoption. «Nous sommes partis de rien, mais nous avons un excellent professeur avec Marc (Cardin). C’est une voiture où tout est facilement accessible pour travailler. Maintenant, on la connaît de A à Z. On est juste des passionnés!»

Team Martin Brousseau (TMB) a participé aux deux premiers évènements du calendrier, soit à la Classique du Printemps, présentée à Mont-Tremblant (mai), et au Grand Prix de Formule 1 du Canada, à Montréal (juin), où elle a réussi une quatrième place. Les trois acolytes se sont entendus pour délaisser la Classique d’Été de Mont-Tremblant (fin juillet) afin de se concentrer sur le grand prix trifluvien (10-12 août).

«On est gonflé à bloc pour Trois-Rivières! On sait qu’on a eu un bon résultat l’an dernier et que notre voiture est plus performante que celle que nous avions. On vient de frôler le podium à Montréal et on attend 70 personnes, dont nos nombreux commanditaires. On a hâte!», confie le pilote.

«Montréal, c’est gros, mais Trois-Rivières, c’est notre piste! Avec le résultat que nous avons eu à Montréal, soit de finir 4e en partant dernier, ça nous donne le goût de vouloir aller plus loin», commente pour sa part Dominique Boisvert, 30 ans, dessinateur-concepteur mécanique industriel.

Et le trio d’amis n’entend pas en rester là…

«Les partenaires sont très importants et plus nous en aurons, plus nous pourrons évoluer en tant qu’équipe. Le but serait d’aller en classe «Pro» avec les moteurs Honda dès l’an prochain, peut-être», ajoute le jeune Brousseau.

«Mais ce qu’on veut surtout, c’est de participer aux 24 Heures de Daytona d’ici cinq ans, avec une Porsche 911 ou une Prototype, en tant qu’équipe trifluvienne et non en louant une voiture.»

Les trois épreuves de Formule 1600 du GP3R auront lieu le vendredi 10 août, à 19h, et le samedi 11 août, à 9h05 et à 13h55.

Calendrier F1600

Classique du Printemps (Mont-Tremblant) 25-27 mai (3 épreuves)

Grand Prix de F1 du Canada (Montréal) 8-10 juin (2 épreuves)

Classique d’Été (Mont-Tremblant) 27-29 juillet (3 épreuves)

GP3R (Trois-Rivières) 10-12 août (3 épreuves)

Course Ted Powell (Calabogie) 24-26 août (3 épreuves)

Classique d’Automne (Mont-Tremblant) 21-23 septembre (3 épreuves)