Mathieu Dussault a vécu le moment d’une vie

Lorsque le rêve devient réalité…

Mathieu Dussault a reçu une invitation pour participer à une clinique de football organisée par les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, son équipe de football favorite dans la Ligue nationale de football (LNF). L’entraîneur-chef (Cadet) des porteurs de ballon à l’Académie Les Estacades n’allait pas manquer pareille occasion.

Et qui s’occupait de livrer la conférence initiale? L’entraîneur-chef de renom des Patriots, Bill Belichick, chef d’orchestre de six championnats. Le Trifluvien de 26 ans a encore peine à y croire, assis devant moi, tout sourire.

«Jean-Philippe Chartier est un de mes mentors avec qui j’ai coaché à Trois-Rivières et il est maintenant responsable des sports au Collège Saint-Laurent, à Montréal. Il y allait et il m’a invité à soumettre ma candidature. J’ai reçu mon accréditation par la suite et on s’est retrouvé là, deux petits francophones dans un monde de grands», confie celui qui est entraîneur depuis 8 ans.

«Ce n’est pas ouvert à tous parce que c’est organisé par la Massachusetts high schools coachs et ils réservent cette clinique aux gens de l’Est des États-Unis. On était comme des invités dans la place et ils nous demandaient tous d’où on venait lorsqu’on se parlait en français.»

En effet, ils n’étaient que deux Québécois à prendre part à cette clinique où s’étaient réunis plus de 300 entraîneurs de football. Ils n’ont pas chômé, comme en fait foi l’horaire de 7h30 à 22h au jour 1, et de 7h30 à 17h au jour 2.

«Je suis un fan fini des Patriots et je me suis retrouvé dans les loges du Gillette Stadium avec une formule all you can eat, all you can drink. C’est incroyable pour moi! Le football a toujours été une religion dans ma famille avec mon père et mes oncles, alors j’étais ébahi quand je suis arrivé là, dans mon stade de mon équipe de football.»

«On a eu deux journées de formations et la troisième journée était réservée à la visite des installations. C’était complètement fou! Je n’ai pas d’autres mots à dire. Je me suis retrouvé dans la loge du Boston Globe, avec des nachos à la main, à écouter une conférence de Bill Belichick qui me parlait de ses principes offensifs. Il m’a serré la main en me lançant what’s up buddy et j’ai figé!»

Et son conte de fées allait se poursuivre le lendemain.

«Je me présente au Starbuck et j’arrive face à face avec Chad O’Shea, qui est maintenant coordonnateur offensif des Dolphins de Miami et ancien coordonnateur des receveurs de passe des Patriots. On s’est mis à jaser et j’ai pris mon déjeuner avec Chad O’Shea, ce qui était irréel encore une fois.»

De son propre aveu, cette expérience hors du commun sera bénéfique à la fois dans son approche d’entraîneur, et en ce qui a trait aux relations qu’il a pu créer sur place.

«Cinq cliniques différentes étaient offertes, par des coachs NCAA principalement, proposant divers principes du sport telles les unités spéciales, la défensive et l’offensive, entre autres.»

L’ancien joueur des 49ers de San Francisco et dorénavant directeur des opérations la LNF, Troy Vincent, était lui aussi présent afin de présenter une conférence sur les commotions cérébrales et pour expliquer à quel point le football se joue différemment depuis quelques années.

«J’ai beaucoup appris, définitivement. Il y a beaucoup de techniques avant-gardistes qu’on n’utilise pas encore ici. Le style de jeu est totalement différent lui aussi dû au nombre de joueurs envoyés sur le terrain. Ils amenaient une vision de la game qui est différente», ajoute l’ancien footballeur de l’École secondaire Chavigny.

«Je ramène beaucoup de bagages de ces deux journées-là. Ce sont des têtes de football qui étaient là et je suis revenu avec plusieurs cartes d’affaires. J’ai réussi à me créer un réseau de l’autre côté de la frontière. Dans ce milieu-là, on crée notre propre chemin et c’est assez difficile. Il faut savoir élargir ses frontières surtout que j’aspire un jour à coacher universitaire. J’ai vraiment vécu quelque chose de particulier. J’étais tout petit dans un monde de grand», conclut-il.