Vol qualifié au IGA express : Francis Gauthier se livre devant le tribunal

JUSTICE. Francis Gauthier, le même individu qui a partagé une vidéo dans laquelle on le voit asperger un itinérant de sa boisson en juin dernier, s’est adressé à la cour lundi. Une quatrième journée d’audience sera toutefois nécessaire pour déterminer si lui et deux autres accusés impliqués dans le vol qualifié d’un IGA express à Trois-Rivières retrouveront leur liberté pour la suite des procédures.

L’homme de 30 ans a réitéré sa demande d’aller en thérapie pour traiter ses dépendances à l’alcool et aux drogues. Selon ses dires, il a surpris tous ses proches lorsqu’il leur a annoncé vouloir se prendre en main, lui qui admet avoir toujours nié sa toxicomanie et refusé l’aide qu’on lui a offerte par le passé.

Sylvain Lachance, un intervenant en centre de traitement est d’ailleurs catégorique : les problèmes de toxicomanie de Francis Gauthier nécessitent un hébergement. Ce dernier a révélé qu’il consommait en moyenne 30 consommations alcoolisées par jour et de la cocaïne de trois à quatre fois par semaine.

Une place pourrait se libérer pour lui dès le 15 août au Pavillon de l’Assue?tude Saint-Guillaume. S’il obtient l’aval du tribunal, Francis Gauthier devra se soumettre à une thérapie fermée de 90 jours.

Longue feuille de route

Depuis l’âge de 18 ans, Francis Gauthier traîne une longue feuille de route en matière de vol, d’introduction par infraction et de bris de condition. Ses antécédents judiciaires ont d’ailleurs été remis au procureur de la Couronne ; ceux-ci se détaillent sur plus de 37 pages.

Il se dit lui-même habitué «d’aller en dedans». «Chaque fois que j’ai terminé de purger mon temps, c’est la même chose. Je retourne à mes vieux problèmes, je commets de nouveaux délits et on me ramène en prison», a-t-il déclaré.

Cette fois-ci est toutefois bien différente, puisque pour la première fois, il a la volonté de s’en sortir. Lui et sa conjointe depuis l’été 2016, une jeune fille de 21 ans, attendent un enfant. Il affirme que l’arrivée de la cigogne est l’une des raisons qui le poussent à vouloir mettre un terme à cette boucle infernale.

«Je n’ai pas envie d’élever un enfant en prison», a lâché le détenu derrière le box des accusés. «Ce n’est pas l’exemple que je veux donner. C’est pourquoi je suis près volontairement à rependre ma vie en main et à changer mon mode de vie».

Sa conjointe, qui assure ne pas toucher à l’alcool ni à la drogue et dont le casier judiciaire est vierge, s’est dite convaincue qu’il respectera les conditions de sa remise en liberté. Elle est prête à verser un montant de 1 000 $ pour sa caution.

Francis Gauthier n’est pas le seul qui devra combattre ses addictions. Les audiences ont révélé que ces deux complices dans le vol qualifié d’une station-service sur le boulevard des Forges, le 12 juillet dernier, sont également aux prises avec de fortes dépendances à l’alcool et à diverses drogues.

Le deuxième suspect à s’adresser au tribunal, Jimmy Leclerc, a révélé avoir dépensé plus de 26 000 $ en cocaïne et en hydromorphone, un dérivé semi-synthétique de la morphine pour «noyer ses problèmes».

L’enquête sur remise en liberté des trois suspects reprendra mardi matin avec le témoignage du dernier individu à être entendu dans ce dossier, Pierre Bergeron. Le juge devra ensuite rendre sa décision, si oui ou non, les trois hommes pourront retrouver leur liberté pour la tenue de leur procès.