Vol IGA express : Francis Gauthier et Jimmy Leclerc demeurent détenus

JUSTICE. Francis Laurence Gauthier et l’un de ses présumés complices dans le vol qualifié du IGA express du boulevard des Forges, Jimmy Leclerc, devront demeurer derrière les barreaux pendant les procédures judiciaires. Le tribunal a refusé de leur redonner leur liberté en raison d’un risque de récidive jugé trop élevé.

Le juge Jacques Trudel a toutefois consenti à libérer Pierre Bergeron, le chauffeur désigné lors du braquage, sous prétexte qu’il ne représente quant à lui pas un danger pour la sécurité du public. Il a tenu compte du rôle qu’a joué le jeune homme de 22 ans dans le délit et l’absence d’antécédents judiciaires de ce dernier.

Compte tenu de ces circonstances, le procureur de la Couronne, Éric Boudreault, s’est dit satisfait de la décision.

Le magistrat estime également que son désir de se sortir de l’alcoolisme est sincère. Pierre Bergeron devra se présenter à la maison Carignan pour suivre une thérapie fermée de 90 jours afin de traiter ses problèmes de consommations d’alcool et de cocaïne.

Il lui est également interdit d’entrer en contact avec la victime et tout autre individu impliqué dans le vol qualifié, incluant ses deux complices.

La preuve dévoilée contre ses deux complices, Jimmy Leclerc et Francis Laurence Gauthier, est quant à elle beaucoup plus accablante. Le premier a été identifié comme l’instigateur du délit et le second aurait eu en sa possession une arme à feu avec laquelle il aurait menacé la caissière, selon la déclaration de celle-ci.

Le juge n’a pas manqué de rappeler les nombreux antécédents judiciaires des deux individus et le fait qu’ils étaient tous les deux sorties de prison depuis peu lorsqu’ils ont commis les gestes qui leur sont reprochés. Francis Laurence Gauthier était en liberté depuis moins de deux mois après avoir plaidé coupable à des accusations semblables pour des évènements survenus en 2015. Sa peine doit prendre fin officiellement en octobre prochain, mais il a été libéré au deux tiers.

Dans son plaidoyer, le procureur de la Couronne avait même qualifié son mode de vie de «criminel» depuis l’âge de 18 ans.

«Je trouve également surprenant votre désir soudain de vouloir vous soumettre à une thérapie pour traiter vos dépendances, alors que vous n’en avez jamais fait la demande auparavant», a souligné, perplexe, le juge Jacques Trudel.

Rappelons que Sylvain Lachance, un intervenant au Pavillon de L’Assuétude, avait affirmé jeudi dernier que le centre était prêt à l’accueillir s’il était remis en liberté. La maison L’Autre côté de l’ombre était quant à elle incline à recevoir Jimmy Leclerc. Ce ne sera toutefois pas le cas, puisque les deux prévenus devront rester derrière les barreaux.

Les trois dossiers ont été reportés au 29 août.

Une révision de la décision ?

Bien que le procès n’ait pas encore eu lieu, les trois avocats de la défense ont laissé entendre qu’il ne niait pas la perpétration du crime, mais plutôt la qualification de celui-ci. Ceux-ci prétendent qu’il s’agit de coup monté dans lequel la caissière serait de mèche. Il ne s’agirait donc pas d’un vol qualifié, mais plutôt d’un vol simple, ce qui entrainerait une peine moins grave pour les prévenus.

Ce sera au juge de l’enquête préliminaire de décider sur lequel des deux motifs les accusés seront cités à procès. S’il penche pour un vol simple, la défense pourra déposer une requête en révision de cautionnement afin de demander à nouveau la remise en liberté de leurs clients.

Le juge Jacques Trudel a d’ailleurs mentionné que la probabilité que les chefs d’accusation portés à l’encontre des individus soient atténués est bel et bien plausible. «À ce stade-ci, on ne peut pas encore déterminer la nature de la condamnation. Il reste encore beaucoup d’aspects à éclaircir lors du procès, notamment en ce qui a trait à la participation et au consentement de la commis», a-t-il mentionné.

S’agit-il d’une mise en scène ? À qui la caissière a-t-elle donné les combinaisons ? Quel est le lien entre les prévenus et la victime ? Et comment se fait-il qu’un des accusés se soit buté à deux coffres-forts impossibles à ouvrir si celle-ci était dans le coup ?

Une chose est certaine, l’interrogatoire de la victime permettra de répondre à de nombreuses questions, ou du moins, en partie.