Triple meurtre : première journée des plaidoiries sur sentence du complice

Les plaidoiries sur sentence du complice de Kaven Sirois dans le dossier du triple meurtre de la rue Sicard se sont poursuivies, cet après-midi, avec le témoignage d’une enquêteuse de la Sécurité publique de Trois-Rivières (SPTR). Cette dernière a dévoilé les échanges sur les réseaux sociaux entre les deux complices et leurs amis.

Grâce au consentement des amis en question et avec l’aide d’un mandat d’entraide international, la SPTR a mis la main sur des conversations remontant jusqu’en septembre 2013.

Selon des échanges avec une ancienne petite-amie du complice, on apprend entre autres que l’adolescent pouvait faire preuve de violence. La jeune fille avait déjà écrit à Kaven Sirois, également un de ses amis, qu’elle avait peur de lui lorsqu’il se fâchait. «Je vais te décapiter», lui avait-il déjà envoyé via Facebook.

Ce dernier avait également mentionné à des amis «être prêt à tirer sur quelqu’un» et vouloir s’enlever la vie par la suite.

Jusqu’à la fin janvier 2014, l’ex-copine a été mise au courant de l’avancement des plans des deux accusés. Elle n’a jamais alerté la police, de peur de représailles et parce qu’elle ne pensait pas qu’ils allaient passer à l’acte.

Durant plusieurs semaines, Kaven Sirois et son complice ont planifié leur tuerie sur les réseaux sociaux. Au départ, les complices avaient songé à faire exploser une bombe dans un autobus de la ville et ensuite, au cégep. Il a également été question de décapitation et de filmer la scène.

Puisqu’ils n’ont jamais réussi à mettre la main sur l’adresse de l’ami de cœur d’une des victimes, ils ont décidé de se rendre à la résidence des deux sœurs, sur la rue Sicard. Le drame devait se produire le mardi 11 février 2014, vers 7h du matin.

Au fil des échanges, on comprend également que les deux adolescents étaient de grands consommateurs de drogues dures. Il était notamment question de cannabis, de cocaïne, de LSD, de «speed», de morphine et d’ecstasy.

Une requête rejetée

Les audiences au palais de justice de Trois-Rivières se sont ouvertes sur une mésentente entre le juge Raymond Pronovost et l’avocat de la défense, Me Duval René Duval. Ce dernier voulait déposer une requête de dernière minute, mais le juge a refusé de l’entendre en matinée.

En fin d’après-midi, la requête, qui visait à questionner l’impartialité de l’expert psychiatre de la cour, a finalement été rejetée.

«Trop tardive et manque de pertinence, a déclaré le juge. Les plaidoiries étaient initialement prévues pour janvier 2016. Il y a des familles qui attendent!»

Les plaidoiries reprendront pour une deuxième journée consécutive, demain, avec le témoignage de deux experts.

Plus tôt ce matin, les confessions du complice : http://www.lhebdojournal.com/Faits-divers/Justice/2016-03-14/article-4466038/Triple-meurtre%3A-les-confessions-du-complice-%26nbsp%3B/1