Triple meurtre : peine pour adulte pour Cédric Bouchard

JUSTICE. Le coaccusé du triple meurtre, Cédric Bouchard, a été condamné à une peine pour adulte. Il sera détenu en centre jeunesse jusqu’au 30 juin, le temps qu’il finisse ses examens scolaires. À partir du 1er juillet, il prendra la route vers un pénitencier fédéral. 

Cédric Bouchard écope donc de la même peine que son complice, Kaven Sirois. Cela signifie la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 10 ans. C’est le juge Raymond W. Pronovost qui a prononcé sa décision, vendredi matin (13 mai), au palais de justice de Trois-Rivières.

Maintenant âgé de 19 ans, Cédric Bouchard était détenu provisoirement depuis février 2014. «Vous avez commis un crime odieux», a dit le juge en le regardant.

Lors de la lecture de son jugement, Raymond W. Pronovost a mentionné que le crime a été planifié minutieusement et que Cédric Bouchard a participé à son élaboration d’égal à égal avec son complice. Le juge a ajouté qu’en aucun temps Cédric Bouchard n’avait dévié du plan initial et qu’il avait une capacité morale adulte au moment des événements.

Me Hippolite Brin, avocat de la Couronne, a affirmé que l’un des éléments pris en compte par le juge était le sentiment de déresponsabilisation éprouvé par le complice du triple meurtre.

«Il a commencé à s’ouvrir un peu après 20 mois de détention, mais c’était trop peu trop tard, a-t-il indiqué. Les experts qui se sont prononcés sur ce cas ont également constaté que Cédric Bouchard n’est pas conscient de ses problèmes et de sa part de responsabilité.

Pour sa part, l’avocat de la défense, Me René Duval, a fait remarquer qu’il s’agit de la sentence la plus sévère dans les circonstances. «On reproche souvent à mon client d’être impassible. Il a lui-même témoigné qu’il a de la difficulté à exprimer ses émotions. Contrairement à ce que l’on pense parfois, ce n’est, souvent, que lorsque les mots fatidiques sont prononcés que les accusés comprennent.»

Retour dans le temps

Rappelons que les plaidoiries sur sentence du plus vieux des complices dans le dossier du triple meurtre de la rue Sicard ont pris fin le 18 mars, après cinq jours d’audiences.

La Couronne, représentée par Me Hippolite Brin et Me Alexis Marcotte-Bélanger, avait alors mentionné que la peine maximale pour adolescent n’est pas suffisante compte tenu de la gravité des gestes posés par celui qui avait 17 ans au moment des faits, le 11 février 2014.

La défense avait affirmé que son client avait bien pris conscience de l’horrible geste qu’il a commis. Me Duval a exprimé qu’une peine pour adolescent, soit six années de détention fermée et quatre années de suivi externe, serait suffisante pour réhabiliter son client.

Les preuves déposées en cour ont démontré que l’accusé avait participé activement à la planification du scénario de la tuerie avec son complice, Kaven Sirois. Quelques semaines avant le drame, il avait notamment tenté d’obtenir l’adresse et le numéro de téléphone d’une des victimes.

Lors de ses conversations sur le réseau social Facebook, il avait aussi fait part de son désir de torturer la mère de deux des victimes et de filmer la scène. Le 8 février, il a d’ailleurs écrit : «le sang coulera de nos mains» et auparavant qualifier l’opération de «son moment de gloire».

Avec la collaboration de Marianne Côté.