Mauvais voisinage extrême à Pointe-du-Lac

Dans deux décisions distinctes mais concernant une même relation acrimonieuse, une famille de Trois-Rivières a été condamnée à verser 6500$ en dédommagement à deux voisins.

Le 18 novembre dernier, le juge Alain Trudel a condamné Marie-Eve Perron à verser 1500$ à Gilles Pelletier. Puis dans un second jugement, le magistrat oblige Ginette Dionne et Daniel Perron, les parents de Marie-Eve Perron, à dédommager Sandra St-Onge pour 5000$.

À la lecture des jugements, on constate que la bonne entente qui règne dans les rangs des Garceau et des Arts, dans le secteur Pointe-du-Lac, commence à se détériorer en 2010 lorsque Ginette Dionne  et Daniel Perron font l’acquisition d’une maison destinée à leur fille, Marie-Eve Perron. À partir de ce moment, les relations entre le voisinage et la nouvelle venue, que ses parents visitent régulièrement, s’enveniment jusqu’à un point de non-retour à l’été 2013.

Le 24 juin 2013, lors d’une vive discussion entourant l’implantation d’une haie de cèdres dans laquelle sa mère Ginette Dionne est impliquée, Marie-Eve Perron crache au visage de Gilles Pelletier puis lui donne un coup de pieds aux parties génitales.

Durant le procès, la victime a plaidé souffrir depuis l’agression de maux au dos et aux genoux et vivre de l’anxiété et de la peur. Il a fait aussi valoir que sa qualité de vie est diminuée depuis puisqu’il ne peut plus exercer les activités physiques et le sport qu’il pratiquait avant l’agression en raison des maux qu’il endure.

Même si Marie-Eve Perron a invoqué la légitime défense pour son geste, le juge Trudel ne l’a pas cru. "Il ressort de la preuve qu’une simple engueulade entre voisins a rapidement dégénéré en une altercation physique en raison de l’état d’agressivité incontrôlée de la défenderesse à l’endroit du demandeur."

Manque de civisme

Puis dans une autre cause impliquant la même famille, le juge a donné raison à une autre voisine, Sandra St-Onge, qui poursuivait le couple Dionne-Perron pour "manque de civisme et comportement harcelant."

En cour, Sandra St-Onge a avancé divers éléments que le juge Trudel a retenus:

– menaces à la personne, absence de jouissance de la cour et du patio, ainsi incapacité d’entretenir convenablement la résidence;

– bris sur les biens (remise, garage et patio);

– tentative d’incendie à deux reprises qui ont nécessité l’intervention du service d’incendie;

– harcèlement, injures, bruits et cris extrêmes durant la nuit de 3h jusqu’à 5h;

– avoir fermé le réservoir de propane a quelques reprises (bloquant ainsi le chauffage d’appoint);

– avoir débranché le moteur de la piscine, causant des dommages au spa et à la piscine;

– odeurs nuisibles suite à l’épandage de fumier. 

Bien que Ginette Dionne et Daniel Perron eurent contestés ces faits, le juge Trudel écrit dans son jugement que leurs "explications sont peu crédibles, non disculpatoires et qui minimisent leur implication dans leurs difficiles relations avec l’ensemble du voisinage."

Il est à noter que les poursuivants, Gilles Pelletier et Sandra St-Onge, réclamaient à l’origine chacun 15 000$, soit le maximum permis à la cour des petites créances. Les trois défendeurs de leur côté s’étaient constitués dans chacune des causes en demanderesse reconventionnelle en réclamant à leur tour 15 000$ à M. Pelletier et Mme St-Onge.

Le trio s’en tire finalement avec des coûts de 6500$ à débourser plus les frais de justice des deux causes qu’ils devront assumer.