Mario Charland déclaré coupable de gestes indécents

JUSTICE. Mario Charland a été reconnu coupable de s’être à nouveau touché les parties génitales dans un lieu public alors qu’il avait pleinement conscience d’être en présence d’un jeune homme de moins de 16 ans.

Déjà bien connu du milieu judiciaire pour une série d’autres gestes de grossière indécence et de nombreux bris de condition, l’individu venait tout juste de compléter une peine de six mois de prison pour des crimes de même nature lorsqu’il a de nouveau été arrêté le 20 août dernier.

Vers 16h, les policiers de Trois-Rivières ont été appelés à intervenir à la piscine municipale du parc Pie-XII. C’est le jeune caissier à l’entrée qui a reconnu Mario Charland pour avoir déjà aperçu sa photo dans les médias pour des histoires d’actions indécentes.

Mercredi, le jeune homme de 15 ans a été appelé à la barre comme premier témoin de la Couronne. Il a raconté qu’après avoir payé son droit d’accès, l’accusé s’est ensuite dirigé vers les toilettes où se situent également les vestiaires pour se changer. De son poste de travail, l’employé à une vue sur l’entrée de la pièce puisque la porte est toujours ouverte.

«Il est disparu à l’arrière une dizaine de minutes. Lorsqu’il est réapparu dans le cadre de porte, il a mis sa main dans son maillot de bain orange et s’est touché le pénis en me regardant», a révélé le témoin. 

Mal à l’aise face à cette situation, il a ajouté avoir immédiatement averti la sauveteuse en chef qui elle, a ensuite contacté les autorités. «À ce moment, j’ai remarqué que de nombreux baigneurs quittaient les lieux avec leurs enfants», s’est-il souvenu.

Les policiers ont procédé à l’arrestation de Mario Charland dans les minutes suivantes.

Le témoignage de Mario Charland est venu corroborer ces propos. L’homme de 55 ans a admis devant le tribunal s’être touché les parties génitales à une distance de 20 pieds de l’employé d’âge mineur. Il estime que cela n’a duré pas plus de cinq secondes.

Il s’est défendu en expliquant que lorsqu’il est très anxieux, il a tendance à se toucher. Toujours selon ses dires, il s’agit d’une situation qui perdure depuis plus de deux ans. Toutefois, il n’y a aucune preuve médicale de cela.

La procureure de la Couronne a rappelé qu’à ce moment, Charland était soumis à une probation et qu’il lui était notamment interdit de se trouver dans un parc public en présence de jeunes de moins de 16 ans. À cela, l’accusé a répondu qu’il considérait qu’il avait «quand même le droit de se baigner» et que cette activité le détendait.

Me Pascale Tremblay s’est aussi demandé pourquoi il s’est rendu à la piscine, alors qu’il sait très bien ce qu’il fait lorsqu’il est anxieux.

«Il fallait que je trouve un moyen de reprendre le contrôle. Je ne pouvais quand même pas rester toute la journée dans ma chambre à me toucher», a répliqué Mario Charland, visiblement nerveux derrière le box des accusés. 

La Couronne a indiqué que cela avait eu des conséquences puisque l’employé de la piscine s’est senti mal. La défense avance quant à lui que c’est seulement parce qu’il avait déjà entendu parler des agissements de Charland qu’il a appelé la police

L’avocat de la défense Me Gladu a eu beau plaider qu’il n’y avait eu aucun geste de masturbation et que son client tentait simplement de replacer ses vêtements, le juge Jacques Lacoursière a conclu que de toute évidence, Charland savait qu’un jeune mineur le regardait lorsqu’il «a manipulé son sexe». 

«Dans notre société, ces gestes sont inacceptables», a conclu le magistrat avant de le déclarer coupable d’actions indécentes. Mario Charland connaitra sa sentence le 15 novembre.

Compte tenu de sa feuille de route chargée, il demeure détenu.