Le cinquième cavalier de l’Apocalypse

Selon la Bible, quatre cavaliers vont se ruer sur la terre pour tout détruire lorsque sonnera la fin du monde. Ils retourneront même les bêtes sauvages contre les êtres humains. Le colonel Kadhafi, qui vient de mourir avec sa chère Libye, a déjà été présenté comme le cinquième cavalier.

En 1980, les auteurs Dominique Lapierre et Larry Collins publient Le cinquième cavalier, un suspense au cours duquel un Palestinien fraîchement arrivé en Amérique a pour mission de faire sauter une bombe atomique dissimulée quelque part à New York.

Mises au courant, la Maison Blanche et la police de New York tentent de trouver la bombe avant qu’elle n’explose. Ils ont 36 heures devant eux.

Un seul homme a le pouvoir de désamorcer la bombe : le colonel Mouammar Kadhafi, leader de la Libye. Il le fera à une seule condition : que les Américains et Israël remettent les terres volées aux Palestiniens.

C’est Kadhafi qui contrôle le terroriste palestinien déambulant à New York. Il dirige l’opération de destruction à distance. D’où le titre du roman : Le cinquième cavalier.

Le peuple se révolte

Mouammar Kadhafi a été tué le 20 octobre alors qu’il fuyait son pays à l’intérieur d’un convoi de plusieurs véhicules. Bombardé par les avions de l’OTAN, le convoi s’est dispersé et Kadhafi, blessé, a trouvé refuge dans un abri avant de se fairer happer par des Libyens en colère qui, selon toute vraisemblance, l’auraient achevé.

Des milliers de Libyens en furie ont mis huit mois avant de chasser le clan Kadhafi du pouvoir. La guerre civile a fait des milliers de morts.

Kadhafi était un dictateur qui terrorisait son pays : emprisonnement sans procès, torture, détournement de milliards de dollars tirés des revenus du pétrole au profit de sa famille et de ses proches. L’homme était multimilliardaire. Il possédait des investissements sur presque tous les continents.

Pire: il a ordonné en 1988 un attentat contre un Boeing 747 qui a explosé en plein vol au-dessus d’un village de l’Écosse. Bilan : 270 morts.

Un an plus tard, il répète l’opération. Un DC-10 explose au-dessus du désert au Niger. Bilan 170 morts.

Comme la plupart des dictateurs, Kadhafi avait accédé au pouvoir en renversant le gouvernement. Il se faisait appeler le guide.

Androgyne?

Kadhafi était un personnage truculent. Quarante jeunes femmes étaient chargées de sa protection. Elles constituaient sa garde personnelle, du moins une bonne partie de sa vie.

Il adorait s’habiller sous un trait féminin et se présentait parfois dans les pays étrangers maquillé des pieds à la tête.

Il recevait les dignitaires étrangers dans sa tente de bédouin, rituel qu’il s’imposait aussi dans ses déplacements à travers le monde.

Il rêvait de créer les États-Unis d’Afrique dont il serait le dirigeant. Pour y parvenir, il avait acheté des armes et de l’équipement militaire pour une facture globale de plusieurs milliards de dollars. N’ayant jamais servi, une grande partie de ce matériel est devenu inutilisable. Perdu à jamais.

Dans la tête d’un dictateur

Toujours la même question. Que se passe-t-il dans le cerveau d’un dictateur? Comment homme peut-il agir ainsi?

Un rapport de la CIA , dressé à partir d’informations recueillies sur le terrain et analysées par des psychologues et psychiatres, jette un éclairage sur la personnalité de Kadhafi. Rappelons que Kadhafi était le fils d’un berger et avait été élevé au sein d’une tribu.

Voici les grandes lignes du rapport puisées dans le livre : CIA Guerres secrètes 1981-1987 de l’auteur Bob Woodward, publié aux éditions Stock:

« En raison des circonstances particulières de son enfance, il a adopté, sous une forme exagérée, l’idéalisme naïf, le fanatisme religieux, l’orgueil démesuré, l’austérité , la xénophobie et la susceptibilité caractéristique des bédouins.

« Le traitement discriminatoire que, en sa qualité de bédouin, il eut à subir de la part des citadins et des étrangers au cours de ses études lui a laissé un profond mépris pour les élites en place, un attachement rigide à ses traditions bédouines et un fort sentiment d’identification avec les opprimés. De là vient sa révolte contre l’autorité et son soutien aveugle à toutes les rébellions dansle monde.

« Par défense psychologique, Kadhafi a acquis un sentiment exalté de sa propre importance. Il cherche à restaurer en Libye la pureté et la simplicité qui, selon lui, caractérisaient autrefois les Arabes .»

Pour montrer combien Kadhafi était déconnecté dans la réalité, il continuait à lire des bouquins et à prendre des notes dans les derniers jours de sa vie, même si tout l’monde s’accordait pour dire que ses jours étaient comptés.

Cet article s’inscrit dans la série Histoires de crime qui renferme faits divers, procès célèbres et récits d’espionnage dont les archives se trouvent au www.lhebdojournal.com, actualités, sous-onglet justice.

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