La défense pourrait-elle faire avorter le procès ?

JUSTICE. Les avocats des quatre policiers accusés d’avoir tabassé Alexis Vadeboncoeur pourraient envisager de faire avorter le procès qui s’est amorcé lundi. Des éléments du dossier médical de la présumée victime dans cette affaire n’auraient pas été divulgués à la défense, ce qui pourrait faire l’objet d’une demande d’arrêt des procédures.

À l’ouverture de la deuxième journée des audiences, les avocats des accusés se sont plaints de documents médicaux omis dans la transmission de la preuve. Ces derniers auraient appris hier, lors du témoignage du témoin principal dans l’arrestation musclée de 2013, que ce dernier avait été admis au centre hospitalier pour une crise d’épilepsie quelques jours après ce qu’il décrit comme son passage à tabac.

Selon Alexis Vadeboncoeur, cette crise serait l’une des conséquences de son agression survenue le 2 février 2013. Son avocat Me Aryanne Guérin a déclaré qu’elle n’avait pas été mise au courant.

Lundi matin, la procureure de la Couronne avait déjà entrepris des démarches pour rectifier le tir. Une demande a été envoyée au ministère de la Santé pour divulguer les documents attestant de l’hospitalisation de son client afin de les transmettre à la défense.

Les quatre avocats du côté de la défense soutiennent qu’il s’agit «d’éléments importants» et que sa divulgation en plein procès, plus de trois ans après les évènements, «pourrait porter atteinte à une défense pleine et entière des accusés».

La défense a demandé au juge Steve Magnan de suspendre les audiences le temps de recevoir le rapport médical portant sur l’hospitalisation puisque celui-ci est «essentiel à la poursuite des contre-interrogatoires».

Préoccupé par le temps, le juge a exigé que le procès se poursuive mardi matin. Il a sommé la procureure de Barbara Provencher, Roxane Hamelin, d’aborder d’autres points du témoignage de la présumée victime et d’attendre pour le volet médical.

Le magistrat a estimé qu’il était encore trop tôt pour parler d’une requête en arrêt des procédures.