Harcèlement criminel : peine de 120 jours de prison pour Nizar Ghalmi

JUSTICE. Les excuses et les promesses de garder la paix n’ont pas été suffisantes pour éviter à Nizar Ghalmi de prendre le chemin de la prison. Cet individu trouvé coupable de harcèlement criminel envers une femme dont il s’est farouchement épris a écopé d’une peine d’emprisonnement de 120 jours.

«C’est trop peu trop tard», a lancé le juge Jacques Lacoursière au moment de rendre sa sentence, mardi matin, au palais de justice de Trois-Rivières. 

«Le tribunal a tenté à de nombreuses reprises de lui faire prendre conscience des torts qu’il a causés à la plaignante. L’accusé continue tout de même de répéter à satiété qu’il n’a rien fait de mal.»

Il se range ainsi derrière la suggestion de la Couronne, alors que la défense proposait plutôt une absolution conditionnelle pour son client. En soustrayant le temps passé en détention provisoire de Ghalmi, détenu depuis le 19 septembre dernier, il ne lui reste que 43 jours à purger. 

Outre la peine d’emprisonnement, il devra se soumettre à une probation de deux ans avec notamment comme conditions de ne pas entrer en contact avec la plaignante et sa famille.

À la sortie de la salle d’audience, la représentante de la Couronne Me Marie-Ève Paquet, a confié être satisfaite de la décision rendue dans les minutes précédentes. «Sans dire qu’il en a fait un exemple, je pense que le juge a voulu démontrer que lorsqu’on se comporte de cette manière, il y a des conséquences», a-t-elle déclaré. 

Le Montréalais de 32 ans a été retrouvé coupable en avril 2016 de harcèlement criminel à l’endroit d’une ancienne collègue dont il a développé des sentiments amoureux, non réciproque, au point d’en faire une véritable obsession. Il l’a notamment pris en chasse à l’été 2014 sur une distance de 105 km sur l’autoroute 40 sous prétexte qu’il voulait lui offrir des fleurs. 

Puis, le 5 mai dernier, le juge de la Cour supérieure a consenti à le libérer sous plusieurs conditions, dont celle de ne pas entrer avec la plaignante et ses proches. Mais à peine quitter l’enceinte du palais de justice que Ghalmi se rendait chez les parents de sa victime. Il a prétexté un besoin «viscéral de s’excuser».

Il a ensuite fait l’objet d’un mandat d’arrestation avant de plaider coupable à un bris de condition. 

Par ailleurs, l’évaluation visant à déterminer sa dangerosité et le rapport présentenciel ont révélé que l’individu ne souffrirait d’aucun trouble psychologique, mais que son état mental était altéré. Il présente en effet des traits narcissiques et contrôlant, «ce qui entrave le processus de prise de conscience et donc, le risque de récidive n’est pas écarté», en a conclu l’auteur du rapport.  

Au bout de la ligne, même si les crimes commis ne sont pas les plus graves selon le Code criminel, les facteurs aggravants, eux, sont non négligeables, a soutenu le juge Lacoursière. 

Les actes de Ghalmi n’ont pas été sans conséquence pour sa victime. «Cette dernière vit un véritable cauchemar depuis deux ans. L’accusé refusant toujours d’entendre raison, on peut comprendre la peur dans laquelle elle vit», a-t-il renchéri.