Éric Roch : une peine de 12 ans de prison demandée

JUSTICE. «Je ne me sens plus en sécurité dans ma propre résidence… Je vis dans la crainte constante que cela se reproduise.»

La voix tremblante, brisée par les sanglots qu’elle n’a pu retenir, la victime d’Éric Roch s’est adressée au tribunal, mercredi, dans le cadre des représentations sur sentence de l’accusé.

Depuis le 5 mai 2015, la sexagénaire à révéler avoir de la difficulté à reprendre le cours de sa vie normale. Cette fameuse nuit, l’individu au lourd passé judiciaire s’est introduit dans sa résidence du secteur Sainte-Marthe-du-Cap. Il l’a menacé d’un couteau, tout ça pour de l’argent.

Voyant que son portemonnaie était vide, il l’a ensuite enlevée, séquestrée et amenée de force dans son véhicule avec l’intention de l’amener dans un guichet automatique pour y retirer de l’argent.

«Nous avons fait une petite promenade à toute vitesse. Il n’a fait aucun arrêt obligatoire et n’a respecté aucune signalisation. À un certain moment, j’ai songé à me lancer en bas du véhicule», a-t-elle raconté avec émotion.

Elle a profité d’un arrêt au dépanneur pour demander au jeune commis d’appeler les policiers. Après une courte poursuite-policière qui s’est terminée dans un poteau d’Hydro-Québec, l’individu a été arrêté.

La première année, la victime a été incapable d’aller marcher seule. Elle a arrêté de se faire des feux dans sa cour, le soir, elle qui n’était pourtant pas peureuse de nature auparavant. Depuis les évènements traumatisants, elle a dû solliciter l’aide d’une psychologue.

Outre les séquelles psychologiques, il y a aussi l’aspect monétaire. En effet, la dame a été en arrêt de travail durant trois mois et elle s’est endettée afin d’acquérir une nouvelle voiture, l’autre étant trop endommagé, en plus d’investir dans un système d’alarme. 

«Je ne souhaite cela à personne», a-t-elle soufflé devant le tribunal.

À quelques mètres, dans le box des accusés, Éric Roch a retenu ses larmes devant le témoignage de sa victime. Il a d’ailleurs tenu à présenter ses excuses, mercredi, ajoutant que personne ne méritait de vivre ce qu’il lui avait fait subir. Il n’a pas tenu à se faire entendre davantage devant le juge.

Le 25 mai 2016, l’individu a plaidé coupable à un total de 46 chefs d’accusation en lien avec la séquestration dont a été victime la sexagénaire, mais également pour des voies de fait contre une ancienne fréquentation. À cela s’ajoute aussi une longue liste d’introductions par effraction commises dans de nombreuses villes entre décembre 2014 et mai 2015.

La sentence

Un rapport d’évaluation a déclaré Éric Roch délinquant à contrôlé, et ce, pour une durée minimum de 5 ans.

Le procureur de la Couronne Me Jean-Marc Poirier a réclamé une peine de 12 ans de prison sans possibilité de libération conditionnelle avant d’avoir purgé la moitié de sa sentence. Il demande également qu’à sa sortie, l’homme soit soumis à une surveillance de longue durée.

Parmi les facteurs aggravants énumérés, il a insisté sur le risque de récidive élevé et sur la longue feuille de route composée d’infractions tout aussi graves les unes que les autres. Ce qui est impressionnant, a-t-il souligné, c’est que tout cela s’est déroulé en un court laps de temps considérant que Rock a passé 17 des 20 dernières années derrière les barreaux.

Du côté de la défense, l’avocat Me Yvan Braun a plaidé en faveur d’une peine de 8 ans d’emprisonnement. Il estime quand suivant une thérapie afin de régler ses problèmes de toxicomanie, le risque de récidive de son client est beaucoup moins élevé.

Éric Roch connaitra sa sentence le 18 novembre.