Ces enfants qui tuent (fin)

Pourquoi les enfants tuent-ils? Les motifs sont nombreux. Un dénominateur commun par contre les relie tous: ces enfants sont des bombes sur deux pattes.

Une dernière histoire avant de passer à la psychologie des profondeurs. Celle de Mary Bell.

Nous sommes en Angleterre, le 25 mai 1968. Mary Bell, 10 ans, étrangle un gamin de 4 ans. La police déclenche l’enquête. Elle met la main sur une note écrite selon laquelle la petite Mary est la meurtrière. C’est une farce, se disent les enquêteurs. Comment une fillette de 10 ans peut-elle tuer un enfant de 4 ans? Ils poursuivent leur enquête.

Le 31 juillet, la petite Mary étrangle un enfant de trois ans. Elle grave la lettre N sur le ventre de la victime avec une lame de rasoir. Elle coupe ses cheveux, éraflent ses jambes et mutile son pénis (retenez bien le dernier geste). Cette fois, un complice l’accompagnait. Une fille. Son âge? 13 ans.

Au procès, des psychiatres décrivent la petite Mary comme une psychopathe. Elle est condamnée à la prison à vie.

Des boules de violence

Expliquer le pourquoi de ces gestes en six paragraphes est impossible. En décrivant d’où proviennent ces enfants, par contre, on obtient un début d’explication.

La mère de la petite Mary était une prostituée. Son créneau: la domination sur les hommes. Elle abusait sexuellement de sa petite fille et l’obligeait à des relations sexuelles avec ses clients. Selon des témoins, elle avait vainement tenté de la tuer sous le couvert d’un accident. Elle n’avait que 17 ans à la naissance de sa fille. Le père de Mary était probablement un criminel endurci.

Le petit James

Ceux et celles qui ont lu l’article précédent connaissent la tragique histoire du petit James Patrick Bulger, à peine 3 ans, tué et torturé par deux enfants de 10 ans : Robert Thompson et Jon Venables.

L’histoire avait tellement bouleversé la presse et les Britanniques que les parents des deux enfants meurtriers se sont vu accorder de nouvelles identités à la suite de menaces de mort.

Thompson et Venables maîtrisaient les notions du bien et du mal. Donc, ils savaient ce qu’ils faisaient. Ils ont tout de même vécu un certain désordre mental après le meurtre et le procès.

Thompson était le leader du duo. Venables semblait le suivre. Thompson n’a montré aucune marque de remords à l’arrestation, au procès et durant sa détention. Venables, lui, faisait des cauchemars à répétition.

Remis en liberté, Venables sera accusé en 2010 de possession et de distribution de pornographie infantile. On voyait même des enfants de 2 ans se faire agresser sexuellement par des adultes. Venables a reçu une peine d’emprisonnement de deux ans. Il buvait énormément, consommait de la cocaïne, se battait régulièrement dans les lieux publics.

Intimidation et parents violents

L’intimidation systématique durant l’enfance est venu à bout du jeune Éric Smith 13 ans qui, tel que raconté dans un article précédent, a tué un jeune de 4 ans. Ces grandes oreilles, ses lunettes épaisses comme des fonds de bouteille, ses cheveux roux et ses tâches de rousseur attiraient les moqueries de ses camarades.

Rappelez-vous que le garçon de 8 ans qui a tué son père en Arizona avec une arme à feu est passé à l’acte après avoir reçu, selon lui, sa millième gifle en milieu familial (voir article précédent).

Sortie d’urgence

Récemment aux États-Unis, une adolescente a admis avoir poignardé, étranglé et tranché la gorge d’une petite fille de 9 ans. C’était en 2009. Elle avait 15 ans. Dans son journal personnel, elle avait écrit avoir pris un plaisir fou à commettre le meurtre. « Une expérience incroyable » écrit-elle.

Dans son journal, les enquêteurs ont découvert une ado torturée, obsédée par le suicide et le désir de faire mal à autrui.

La spécialiste Kathleen M. Heide déclare dans l’article When Kids murder their parents, publié par Psychology Today en octobre 2009 (et disponible en ligne), que ces enfants tueurs ont été largement abandonnés ou même abusés dans leur enfance. Souffrant atrocement, ils tournent et tournent et tournent en rond et n’arrivent pas à trouver une porte de sortie.

Personnellement, j’ai vécu de loin une histoire semblable, celle d’un ado qui commet un crime pour attirer l’attention de la société sur le drame qu’il vit à la maison.

Le jeune circulait sur un trottoir à Laval lorsque, cédant à la panique, il est entré dans un dépanneur pour y mettre le feu. De mémoire, il avait enfermé le personnel dans un frigo. Heureusement, tout l’monde en est sorti indemne. Au procès, la travailleuse sociale avait déclaré que l’ado, soumis à une pression énorme chez lui, avait tout simplement sauté les plombs.

Entre 1977 et 1986, à chaque année, plus de 300 parents ont été tués par leurs propres enfants aux États-Unis. C’est beaucoup.

Cet article s’inscrit dans la série Histoires de crime qui renferme faits divers, procès célèbres et récits d’espionnage dont les archives se trouvent au www.lhebdojournal.com, actualités, sous-onglet justice. Titres déjà publiés:

-Ces enfants qui tuent (suite)

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-La mafia contrôlait le maire

-Le tueur aimait les bébés tigres

-Le masque du terrorisme

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-Gorge profonde n’avait rien à voir avec la porno

-Vous aussi vous pouvez tuer

-La légende de John F. Kennedy

-Le cinquième cavalier de l’Apocalypse

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-Jeté d’un avion dans un marécage (suite)

-Jeté d’un avion dans un marécage

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