Alexis Vadeboncoeur dit avoir reçu une dizaine de coups

JUSTICE. Le procès des quatre policiers accusés de voies de fait sur Alexis Vadeboncoeur, lors de son arrestation en 2013, a débuté lundi matin au palais de justice de Trois-Rivières. Vadeboncoeur a été le premier témoin à être entendu.

Marc-André St-Amant, Kaven Deslauriers et Dominic Pronovost font face à des accusations de voies de fait armées, voies de fait causant des lésions corporelles, usage négligent d’une arme à feu, fabrication de faux rapports, contrefaçon de faux rapports et d’entrave à la justice avec la fabrication de faux rapports.

Barbara Provencher fait quant à elle face à des accusations de voies de fait causant des lésions corporelles, fabrication de faux rapports, contrefaçon de faux rapports et d’entrave à la justice avec la fabrication de faux rapports.

Alexis Vadeboncoeur, 23 ans, a témoigné debout devant le juge Steve Magnan de Québec, plutôt que dans le box des accusés, bien qu’il soit toujours détenu pour vol qualifié. Vadeboncoeur a été arrêté pour vol qualifié dans une pharmacie de Trois-Rivières le 2 février 2013.

Les quatre policiers mentionnés ci-haut ont procédé à son arrestation dans le stationnement du Cégep de Trois-Rivières. Vadeboncoeur avait 19 ans au moment des faits. Il affirme qu’il était à l’époque dépendant aux opiacés. En raison de problèmes financiers, il n’était plus capable de subvenir à ses besoins en matière d’opiacés. C’est cela qui l’aurait poussé à commettre un crime, selon lui.

Lors de son arrestation, le soir du 2 février 2013, il avait sur lui un «pistolet jouet», comme il le qualifie. Selon le témoin, cet objet avait l’air réel et sert à tirer de petites billes de métal sur une cible.

Argent et médicaments

Au moment du vol, Alexis Vadeboncoeur a demandé à la caissière de remplir un sac d’argent. Il s’est ensuite adressé au pharmacien pour savoir où se trouvaient les étalages de médicaments. Repéré par les policiers, Vadeboncoeur a expliqué au juge qu’il avait décidé de se rendre 30 secondes avant que les policiers arrivent à lui.

Il se trouvait dans le stationnement du Cégep de Trois-Rivières à ce moment. Il dit avoir jeté le pistolet jouet par terre s’être couché au sol, les bras loin de son corps. «J’ai reçu plusieurs coups avant qu’ils s’attardent à mes bras pour me menotter», a affirmé le témoin.

Ce dernier ajoute qu’il a reçu environ une dizaine de coups et qu’il a été blessé, notamment, aux testicules et à la tête. Toujours selon lui, il n’aurait reçu aucune consigne de la part des policiers lors de son arrestation. «Je ne m’attendais pas à me faire battre sauvagement comme je l’ai été», a dit Vadeboncoeur au juge.

Sobre lors de son arrestation

Interrogé sur le soir de son arrestation, le témoin a précisé qu’il n’avait pas consommé et qu’il était sobre au moment des faits. Selon lui, sa dernière prise de narcotiques datait de la veille.

Le soir de son arrestation, Vadeboncoeur a été rencontré par un enquêteur. «J’ai mentionné à l’enquêteur que ç’a brassé.» Ce dernier dit ne pas avoir cru bon de donner plus de détails par peur de représailles à ce moment. Il a porté plainte quelques jours plus tard.

Rappelons qu’à la suite de l’arrestation d’Alexis Vadeboncoeur, la Ville de Trois-Rivières avait suspendu les quatre policiers sans solde. La Ville avait ensuite congédié Marc-André St-Amant et Kaven Deslauriers à la suite d’une enquête à l’interne. Alexis Vadeboncoeur avait intenté une poursuite contre la Ville de Trois-Rivières et avait obtenu 25 000 $.

Le procès devrait durer trois semaines. Le contre-interrogatoire du témoin se poursuivra dès 14h.