7 ans de prison pour Jean Sigman

JUSTICE. L’ancien lieutenant du caïd Raymond Desfossés, Jean Sigman, a été condamné à sept ans de prison, mardi matin, pour avoir notamment incendié quatre résidences dans le but de récolter l’argent des assurances.

L’accusé de 62 ans était en détention préventive depuis le 29 janvier 2013, il lui reste donc 25 mois et 15 jours à purger en date d’aujourd’hui.

Au palais de justice de Trois-Rivières, le juge a mentionné être incapable de trouver des facteurs «atténuables» compte tenu du nombre de délits, du lourd passé judiciaire de l’accusé et du fait qu’il était en libération conditionnelle lorsqu’il a participé à trois des incendies criminels, dont deux ont eu lieu à Trois-Rivières.

En effet, rappelons que Jean Sigman avait écopé d’une peine de près de 10 ans de pénitencier pour gangstérisme et complot, en mars 2005.

Ce dernier a conclu que la peine de 48 mois suggérée par l’avocat de la défense, Me Patrice Gagnon, n’était toutefois pas suffisante. La couronne a d’ailleurs décrit cette demande «de farfelue» et proposait quant à elle 10 ans de prison.

Les arguments de la poursuite reposaient en partie sur le fait que l’accusé envisageait, selon elle, dans une éventualité lointaine, de se livrer au trafic de stupéfiants dans un commerce de fruits et légumes. Cependant, aucune infraction du genre n’a été reprochée à l’accusé.

«Je suis un peu déçu! Il y a une différence de trois ans avec ce qu’on demandait, cependant il s’agit d’une peine significative. Ça me satisfait!», a déclaré l’avocat de la couronne, Me Benoit Larouche. «On va analyser, mais je ne suis pas vraiment convaincu que cette peine mérite d’être portée en appel», a-t-il ajouté.

S’il a été désigné comme l’instigateur, Jean Sigman n’a pas agi seul. Plusieurs de ses complices ont témoigné durant son procès, dont Marc Caza, le propriétaire de l’un des immeubles incendiés. Ils font eux aussi face à la justice.

Coupable de 18 chefs d’accusation

Au terme d’un procès qui s’est terminé le 11 janvier 2016, Jean Sigman a été déclaré coupable de quatre chefs d’incendie criminel. Les résidences en question étaient situées à Entrelacs dans le district de Joliette, sur l’avenue du Plateau à Saint-Jean-des-Piles, sur la rue Saint-François-Xavier et sur la rue Montcalm à Trois-Rivières.

Le «modus operandi» était toujours le même: l’accusé a convaincu les propriétaires de mettre le feu en utilisant de l’huile de lin. Jean Sigman a récolté une partie du montant versé par les assurances.

Selon des témoins, il souhaitait investir l’argent dans une compagnie de fruits et légumes qui servirait de couverture pour importer de la cocaïne. 

Jean Sigman faisait aussi face à des chefs de voies de fait simples, de harcèlement criminel, de complot afin de commettre un incendie criminel, de fraude de plus de 5 000 $, d’utilisation frauduleuse d’une carte de crédit volée et de tentative de fraude. Au total, il a été reconnu coupable de 18 chefs d’accusation.

Des sinistres couteux

Outre les valeurs des immeubles incendiés et les indemnités versées par les assureurs qualifiés de «considérables» par le tribunal, les coûts d’interventions des pompiers et des premiers intervenants sont aussi importants.

– Saint-Jean-des-Piles : 13 384 $

– rue Saint-François-Xavier : 31 075 $

– rue Montcalm : 38 479 $