«On est ici pour vous faire passer un message d’inquiétudes que nous avons» – Paul Lavergne

Pour faire suite au dépôt du scénario concernant la réouverture graduelle des écoles du Québec, le syndicat du personnel de soutien de la commission scolaire Chemin-du-Roy s’est dit inquiet des mesures qui sont mises en place pour s’assurer de la santé et de la sécurité des enfants, ainsi que celle du personnel de soutien.

Selon le syndicat, ouvrir l’accès au service de garde à un plus grand nombre d’usagers, et ce, dans le but de permettre aux parents de retourner au travail, ne doit pas se faire sans s’être au préalable assuré de la santé et sécurité du personnel. Il faut que les équipements indispensables à la protection des travailleuses et des travailleurs soient disponibles et en quantité suffisante avant d’ouvrir toutes grandes les portes.

«Afin de minimiser les risques de contagions, il y aura nécessité de prévoir des mesures d’hygiène et de désinfection précises ainsi que du personnel d’entretien ménager suffisant pour les mettre en application. Il est important de savoir que les gens du soutien scolaire sont là depuis le début de la crise, que se soient les secrétaires, le personnel administratif et le personnel de soutien, notamment. Les services de garde sont ouverts et les éducateurs et éducatrices sont en poste. Le soutien, c’est énorme», a commenté Caroline Bellot, présidente du syndicat du personnel de soutien de la Commission scolaire Chemin-du-Roy – CSN.

«Depuis le début de la crise, ce sont eux qui tiennent le fort. On demande au ministère de reconnaître le travail de nos services de garde d’urgence, un peu comme les gens du système de la santé qui ont eu une reconnaissance du gouvernement sous forme de prime. Les gens de nos services de garde accueillent les enfants de ces personnes-là et n’ont pas eu ce soutien là encore.»

Mme Bellot est très claire en mentionnant que l’on doit parler des défis liés au respect des règles de la santé publique ou de la pertinence de prévoir des ratios dans les services de garde, les classes et les aires communes. Selon elle, les directives devront être très claires et plus que jamais, la direction devra s’assurer du respect de ces règles auprès des usagers. Nul doute, l’arrivée en plus grand nombre des élèves dès lundi prochain soulève toujours des inquiétudes.

«On est ici pour vous faire passer un message d’inquiétudes que nous avons puisqu’il y a des choses qu’on comprend et des choses qu’on apprend au fur à mesure avec cette maladie-là. Construire un avion en plein vol, c’est faisable, mais ce n’est pas sans risque», a pour sa part lancé Paul Lavergne, président du Conseil central du Coeur du Québec-CSN. «Les directives gouvernementales ne peuvent pas s’adresser en détail à chaque milieu et à chaque personne. Il faut que ce soit adapter à tous les environnements par les employeurs, mais avec la collaboration des travailleurs et travailleuses. Il faut interpeller les gens sur le terrain pour comprendre et connaître ce qui se passe, et pour régler le problème et aller en prévention.»

«Le gouvernement dit que si vous êtes au front, on vous remercie et on vous donne une prime. Lorsque c’est fait de façon individuelle, il y a toujours des gens qui vont dire «Moi aussi je suis là». S’il y a une prime en lien avec la pandémie et que vous voulez reconnaître les gens qui sont près de porteurs potentiels, il faut le faire pour tout le monde.»