Les professeurs à bout de ressources

Des enseignants de cégep de la région se sont réunis, cet après-midi, devant le bureau de circonscription de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, à Trois-Rivières. Ils y étaient pour appuyer les porte-paroles de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) qui, au même moment, revendiquent en leur nom pendant une rencontre avec des représentantes et des représentants du ministère de l’Enseignement supérieur (MES).

Ils souhaitent que ce dernier reconnaisse la surcharge de travail engendrée par la crise actuelle, laquelle se traduit notamment par l’adaptation des cours nécessaire à l’enseignement à distance et hybride ainsi que par les besoins extraordinaires des étudiants en termes d’encadrement.

«Un sondage rendu public récemment et auquel ont répondu plus de 2 400 profs du collégial en a fait l’implacable démonstration, lance Jean Fournier, président du Syndicat des professeures et professeurs du Cégep de Trois-Rivières. Des tâches comme la préparation des cours, l’encadrement des étudiantes et des étudiants, ainsi que la correction se sont considérablement alourdies en raison de la réorganisation de l’enseignement rendue nécessaire par le contexte actuel. C’est très différent d’enseigner sur un ordinateur et les jeunes ne peuvent pas tout comprendre. On a des profs qui travaillent donc tous les soirs et tous les week-ends afin de répondre aux étudiants, pour expliquer telle ou telle chose.»

«Nous commençons à être à bout de ressources. Nous sommes au front depuis le 16 mars et, à de multiples occasions, les profs ont dû s’adapter et modifier les choix initiaux faits, en plus de devoir recevoir la charge liée à des groupes étudiants beaucoup plus anxieux. Les jeunes sont de plus en plus inquiets. Les profs sont fatigués comme si nous étions en plein hiver!»

Selon la Fédération, le ministère doit allouer des ressources enseignantes supplémentaires substantielles, autant au secteur régulier qu’à la formation continue, et ce, à temps pour la confection des tâches de la session d’hiver 2021. Ça permettrait, par exemple, de réduire la taille des groupes ou de diminuer le nombre de groupes à la charge d’une enseignante ou d’un enseignant.

«Ce que nous demandons d’abord et avant tout, c’est du temps, a ajouté Vincent Roy, président du syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Shawinigan. Du temps pour bien préparer, bien encadrer et bien évaluer. Dans les circonstances actuelles, nous en manquons cruellement et nous craignons que cela nuise à la persévérance de même qu’à la réussite de nos étudiantes et de nos étudiants.»

«De plus, la région de Shawinigan basculera en zone rouge en fin de semaine, ce qui entraînera une surcharge de travail supplémentaire pour plusieurs enseignants qui donnaient jusqu’à aujourd’hui certains cours théoriques en présentiel.»

Ces deux syndicats regroupent plus de 550 professeurs, tant à la formation continue qu’à la formation régulière. Ils sont affiliés à la Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN), composée de 46 syndicats, représentant 85% des enseignantes et des enseignants du réseau québécois des cégeps.